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Transrail, AIBD, Sénégal Airlines...: Ces dossiers chauds qui attendent le gouvernement
Publié le vendredi 30 octobre 2015  |  Enquête Plus
AIBD
© Autre presse
AIBD
aéroport international Blaise Diagne




Le gouvernement est bien parti pour sauver la Suneor, après avoir trouvé, avant-hier, une solution à l’amiable avec son repreneur Abbas Jaber. Il doit encore jouer aux sapeurs-pompiers pour sortir d’autres entreprises publiques : Transrail, Sénégal Airlines, AIBD, de leur situation actuelle.



Fini le bras de fer entre l’Etat du Sénégal et l’actionnaire majoritaire de la Suneor Abbas Jaber. Les deux parties on trouvé une solution à l’amiable’’ après un feuilleton qui a tourné un peu longtemps. Mais si le gouvernement vient d’enlever cette grosse épine de son pied, d’autres entreprises publiques font face à des difficultés énormes. Transrail, Sénégal Airlines ou l’aéroport international Blaise Diagne (AIBD) veulent une thérapie. Ces entreprises sont à l’agonie. Transrail et Sénégal Airlines croulent sous le poids de la dette. Le ministre de l’Économie, des Finances et du Plan est conscient de la lourdeur de la tâche qui attend le gouvernement de Mahammad Boun Abdallah Dionne.

‘’Le Sénégal a hérité de dossiers difficiles qui exigent des réformes importantes’’, a rappelé hier Amadou Ba, en marge de la cérémonie de lancement du rapport du Fmi sur les ‘’perspectives économiques régionales de l’Afrique subsaharienne’’.

L’entreprise Transrail est en proie à de grosses difficultés. Et ce, depuis 2006. Depuis lors, le Sénégal et le Mali cherchent une solution. Laquelle est loin d’être trouvée. C’est encore l’homme d’affaires Abbas Jaber qui a hérité de la Suneor en 2005, qui est derrière Transrail. Le Franco-libanais, né au Sénégal, est entre deux fronts. Depuis 2007, sa société Advens et Jean Lefebvre sont les actionnaires de Transrail qui exploite ‘’intégralement’’ la ligne de fer Dakar-Bamako. ‘’Nous sommes en discussion avec Abbas Jaber pour Transrail’’, a révélé hier le ministre de l’économie.

26,2 milliards de pertes pour Transrail

Pour rappel, Transrail avait été bradé par l’ancien président de la République Me Abdoulaye Wade à Abbas Jaber, considéré par certains comme l’ami de son fils Karim Wade. Aujourd’hui, la société a cumulé 11 bilans négatifs sur 12. Ce qui a poussé les deux gouvernements à la mettre ‘’sous règlement préventif’’. L’entreprise a ainsi cumulée des pertes qui ont avoisiné, au 31 décembre 2013, 26,2 milliards de F Cfa sur un capital nominal de 9,1 milliards de F Cfa’’. Ensuite, depuis la reprise de Transrail par l’homme d’affaires Abbas Jaber, ‘’aucun n’investissement lourd’’ n’a été fait sur l’infrastructure. On reproche aussi au repreneur ‘’les problèmes d’exploitation récurrents limitant considérablement la capacité de la ligne et entravant en même temps son activité normale’’. Les locomotives disponibles sur la ligne Dakar-Bamako sont passées de 17 à 12 avant de retomber de 7 à 5. Transrail est ainsi sur les rails de la dégringolade.

Les deux gouvernements : le Mali et le Sénégal, sont dans une logique de reprise du patrimoine. Mieux, les deux Etats sont contre toute idée de liquidation de la société. Lors d’une rencontre avec les syndicalistes de Transrail, le secrétaire d’Etat au réseau ferroviaire national, Abdou Ndéné Sall, ont souligné que les deux pays ont prévu comme solution au problème : ‘’La titrisation des dettes de Transrail avec une réduction du capital par constatation des pertes cumulées, et reconstitution du capital sur la base des principales créances.’’ De facto, les deux Etats deviendraient propriétaires de la nouvelle structure. Le secrétaire d’Etat poursuivait, par la même occasion, qu’il y avait une solution à l’amiable qui avait été retenue par les deux Etats. L’arrangement consistait à informer tous les actionnaires de la société Transrail tout en discutant avec l’actionnaire de référence qui se trouve être Abbas Jaber. Ce dernier, à son tour, devrait faciliter l’opération en convoquant une assemblée générale des actionnaires et en votant ‘’le plan d’apurement des fonds propres et de recapitalisation’’.

‘’Si un accord est trouvé, Transrail saisit le juge commissaire du Tribunal de Bamako pour l’application du plan. Si les discussions n’aboutissent pas, il reviendra aux deux Etats de saisir le juge commissaire et d’entamer la solution contentieuse qui, pour le moment, n’est pas à l’ordre du jour’’, avait préconisé Abdou Ndéné Sall. Cette solution contentieuse consiste à son avis à ce que le Sénégal et le Mali adressent ‘’une requête au juge commissaire pour qu’il autorise l’augmentation de capital avec dilution de l’actionnaire de référence’’. En attendant, les deux Etats ont déjà mis en place un plan d’urgence avec une réforme qui devrait aboutir à la division de Transrail en trois entités : une société de patrimoine, une société d’exploitation et un organe de régulation. Ce plan nécessite 14,55 milliards de F Cfa, soit une participation financière de 7,275 milliards de FCFA par Etat.

AIBD : la bombe Saudi Bin Laden

Parmi ces ‘’dossiers difficiles’’ hérités par Macky Sall de son prédécesseur Me Abdoulaye Wade, il y a le cas de l’aéroport international Blaise Diagne de Diass. Les travaux de l’AIBD sont depuis plusieurs mois au ralenti. À plusieurs reprises, la livraison du nouvel aéroport a été annoncée par les autorités. Aujourd’hui, la dernière date avancée est juillet 2016. Mais, il faudra d’abord attendre que le contentieux qui existe, entre le gouvernement et l’entreprise Saudi Bin Laden groupe, soit vidé. Lors d’une visite à la direction générale de la Comptabilité publique et du Trésor, le ministre de l’Economie, des Finances et du Plan avait indiqué que le blocage des travaux de l’AIBD était lié à un ‘’petit différend avec Saudi Bin Laden group’’.

L’entreprise avait demandé au gouvernement un cinquième avenant. Un avenant de plus, jugé ‘’inacceptable’’ par la direction générale de l’aéroport. Dans cet avenant, le groupe saoudien demande à l’Etat des ‘’pénalités de retard’’, des ‘’modifications de certaines dispositions du contrat’’. Au total, la réclamation s’élève à plus de 63,840 milliards de F Cfa. ‘’Du point de vue technique, la position de l’AIBD est claire : cette réclamation ne peut pas être acceptée. Nous avons soumis notre avis aux autorités, c’est à ces dernières de prendre leur décision’’, avait déclaré le président du Conseil d’administration de l’AIBD dans un entretien accordé à EnQuête. Aujourd’hui, plus de 300 milliards de F Cfa ont été déjà investis sans que l’aéroport ne soit toujours réceptionné.

Sénégal Airlines : l’envol brisé

Sénégal Airlines ne décolle plus. La raison : la compagnie est endettée jusqu’aux ailes. Elle doit plus de 50 milliards de F Cfa à des structures relevant de l’Etat mais aussi à des sociétés privées. Sa ‘’recapitalisation’’ a été annoncée’’ à plusieurs reprises. Depuis quelques années, la compagnie est dans l’impasse. Le personnel de la société est dans le désarroi. Il cumule des retards de salaires.

En décembre 2014, le Premier ministre Mahammad Boun Abdallah Dionne avait annoncé son redressement. C’était en marge de la cérémonie d’ouverture des assises de l’entreprise organisées par le Conseil national du patronat. Son redressement devait même être ‘’adossé à la concession aéroportuaire qu’a l’Etat du Sénégal au niveau de Fraport, la société chargée de l’exploitation de l’aéroport international Balise Diagne’’, avait précisé le PM. Mais le problème est toujours là. L’intervention de l’Etat doit être imminente pour sauver Sénégal Airlines.

‘’De mauvaises privatisations’’

La liste des entreprises publiques en difficultés est longue. Le ministre de l’Economie, des Finances et du Plan estime que cette situation est liée ‘’soit à de mauvaises privatisations qui ont été faites soit à des contrats qui ont été signés dans des conditions difficiles à expliquer’’. Ces blocages ne sont pas sans conséquences sur la croissance économique du pays. ‘’Ils plombent même notre croissance’’, déplore Amadou Ba. Toutefois, le gouvernement est en train de travailler sur les dossiers, a informé hier l’argentier de l’Etat. Ce dernier de souligner que ‘’l’objectif du gouvernement sur ces dossiers est d’arriver à une solution viable avant la fin de cette année’’.

En outre, d’autres dossiers, les uns plus chauds que les autres, attendent le gouvernement de Mahammad Boun Abdallah Dionne. Ils concernent surtout le secteur stratégique de l’énergie avec notamment le retard dans la livraison des centrales de Sendou et de Tobène Power.
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