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Assemblée nationale - Bras de fer autour du groupe parlementaire libéral: Fada remporte la deuxième manche
Publié le jeudi 29 octobre 2015  |  Sud Quotidien
Modou
© Autre presse par DR
Modou Diagne Fada a été exclu du Parti démocratique sénégalais




L’Assemblée nationale a procédé hier, mardi 27 octobre, à l’installation officielle des groupes parlementaires, ainsi qu’à la mise en place des commissions techniques pour l’année 2015-2016. A cette occasion, Aïda Mbodj proposée vainement à la tête du groupe parlementaire des Libéraux et démocrates par Abdoulaye Wade, Sg national du Parti démocratique sénégalais (Pds), a perdu son fauteuil de présidente de la Commission Culture et Communication au profit d’un pro-Fada, en l’occurrence Mamadou Hadj Cissé. De guerre lasse, les pro-Aïda Mbodj ont crié à la «forfaiture» de l’Assemblée nationale.

Même bouté hors du Parti démocratique sénégalais (Pds) par le secrétariat national dudit parti, Modou Diagne Fada, président du groupe parlementaire des Libéraux et démocrates est parvenu à porter un autre coup à son principal challenger à la tête dudit groupe, à savoir Aïda Mbodj. L’enfant de Darou Mouthy a réussi à déboulonner la présidente du Conseil départemental de Bambey de son poste de Présidente de la Commission Culture et Communication de l’Assemblée nationale.

Un putsch commis hier, mardi 27 octobre, à l’occasion de l’installation officielle des groupes parlementaires et des commissions techniques, pour l’année 2015-2016. En effet, le poste jusque-là jalousement gardé par Aïda Mbodj a été confié à un pro-Fada, en l’occurrence le député libéral Mamadou Hadj Cissé. Tout juste après sa nomination, le maire de Kédougou qui s’est réjoui de son nouveau poste, a tout de même déploré l’attitude de ses collègues députés du front de l’opposition, qui ont tenté de perturber la séance. A l’en croire, «ils (pro-Aïda) n’ont rien saboté du tout puisqu’ils étaient minoritaires. Pour vous dire que les commissions ont été montées et je suis le président de la Commission Culture et Communication».

Lui emboitant le pas, FatouThiam, connue pour sa proximité avec Fada, a elle aussi brocardé ses camarades de parti, en l’occurrence Oumar Sarr, Woré Sarr et Aïda Mbodj. Se désolant des agissements de ces derniers, elle a dit comprendre «la frustration d’Aïda Mbodj puisqu’elle est consciente de ne pas pouvoir diriger le groupe des Libéraux et démocrates. Pis encore, elle a perdu sa commission». Elle s’est en outre réjouie de la vaine tentative de s’opposer à l’installation des commissions, non sans informer que très prochainement les commissions techniques vont faire leur travail pour la convocation d’une plénière.

L’OPPOSITION RUE DANS LES BRANCARDS

En dépit de ce coup de force perpétré par la mouvance présidentielle et le camp de Fada, par l’installation forcée des commissions, le front de l’opposition ne compte pas baisser les bras. A sa sortie de la rencontre, Me El Hadj Diouf n’a pas fait dans la dentelle en s’attaquant ouvertement à la douzième législature. A l’en croire, «nous allons bloquer le fonctionnement de l’Institution jusqu’à ce que la liste de Fada soit déboutée, et Aïda Mbodj rétablie dans ses droits. Car ce qui se passe à l’Assemblée n’est plus ni moins qu’une forfaiture dirigée par Moustapha Niasse qui est un vrai dictateur». D’ailleurs, il a réitéré son souhait de voir le président de l’Assemblée nationale démissionner de son poste. Pour Me Diouf, «une Institution de cet acabit ne mérite pas d’avoir à sa tête un dictateur comme Moustapha Niasse. C’est pourquoi je l’appelle à démissionner».

Même son de cloche du coté de Rewmi, par la voie de son porte-parole, Thierno Bocoum. Pour lui, «on ne peut pas accepter qu’on foule au pied le règlement intérieur de cette institution qui est le garant de la démocratie au Sénégal». Et d’indiquer : «nous ne laisserons pas passer cette forfaiture, et nous allons nous y opposer jusqu’à ce que nos droits nous soient restaurés». D’ailleurs, le député rewmiste a estimé qu’à l’état actuel, aucune instance à l’Assemblée nationale n’est légale.

Toutefois, il convient de préciser que la session d’hier a été tant soit peu perturbée par les pro-Aïda Mbodj qui ont mis en branle leur menace de blocage du fonctionnement de l’Assemblée. En effet, la séance a été momentanément suspendue à cause des échauffourées survenues dans la salle.

FACE A LA MENACE DE PERTURBATION BRANDIE PAR L’OPPOSITION : L’Assemblée, verrouillée par un lourd dispositif sécuritaire
Décidément, les menaces brandies par le front de l’opposition, décidé à perturber le fonctionnement de l’Assemblée nationale, ont prises très au sérieux par les autorités policières. En effet, à l’occasion de l’installation des commissions techniques de la douzième législature pour l’année 2015-2016, la lourde artillerie est sortie. Les policiers, bien équipés en matériel anti-émeute ont encerclé l’hémicycle, sommant les automobilistes, soit à dévier de l’Assemblée nationale, soit à descendre de leur véhicule pour finir le trajet à pied. Qui plus est, le fameux «Dragon», à savoir le véhicule à eau chaude, a été mobilisé pour l’occasion. Même à l’intérieur de la bâtisse, les gendarmes veillaient au grain. Les entrées ont été ainsi réduites au strict minimum. Même les journalistes ont été obligés de patienter au dehors de l’Assemblée nationale.

MOUSTAPHA DIAKHATE SUR L’INSTALLATION DES COMMISSIONS PERMANENTES : « La minorité parlementaire déshonore son mandat électif »
Moustapha Diakhaté, le président du groupe parlementaire de la majorité est formel sur la posture de l’opposition, lors de l’installation des commissions permanentes d’hier, à l’Assemblée. « En croyant dénoncer l’installation des bureaux des commissions permanentes sous des qualificatifs injurieux de forfaiture, la minorité ne fait qu’abaisser le mandat électif qu’elle occupe et insulte l’institution parlementaire ».

Dans une correspondance envoyée à la presse, après la séance de l’Assemblée, le patron du groupe parlementaire Bby indique : « L’accusation de non respect du règlement intérieur n’a aucune justification. Comme le par le passé, en 2013, 2014 et au cours des dernières législatures, il ne s’agissait point de constitution de commissions permanentes, déjà mises en place depuis le début de la législature en vertu de l’article 24 du règlement intérieur, mais plutôt de renouvèlement des bureaux de celles-ci ». En guise de conclusion, Diakhaté dira que « Le Groupe Bennoo Bokk Yaakaar s’honore d’avoir infligé une défaite retentissante aux tentatives putschistes de blocage du fonctionnement de l’Assemblée nationale par une opposition qui a manifestement tourné le dos à son propre héritage ».

BUREAUX DES COMMISSIONS PERMANENTES 2015/2016

1°) COMMISSION DE L'ECONOMIE GENERALE, DES FINANCES, DU PLAN ET DE LA COOPERATION ECONOMIQUE
• PRESIDENT : M. Babacar DIAME
• 1er VICE-PRESIDENT : M. Adama SOW
• 2e VICE-PRESIDENT : Mme Fatou DIOUF
• SECRETAIRE : M. El Hadji MANGANE
• RAPPORTEUR GENERAL : M. Papa Abdou Khadir MBODJI

2°) COMMISSION DE L'URBANISME, DE L'HABITAT, DE L'EQUIPEMENT ET DES TRANSPORTS
• PRESIDENT : Mme PendaSeck DIENG
• 1er VICE-PRESIDENT : M. Alassane NDOYE
• 2e VICE-PRESIDENT : M. Khadim THIOUNE
• SECRETAIRE : Mme Ndèye Awa MBODJ

3°) COMMISSION DU DEVELOPPEMENT ET DE L'AMENAGEMENT DU TERRITOIRE
• PRESIDENT : M. Cheikh SECK
• 1er VICE-PRESIDENT : M. Cheikh Tidiane DIOUF
• 2e VICE-PRESIDENT : M. Demba DIOP
• SECRETAIRE : Mme Sira NDIAYE

4°) COMMISSION DES LOIS, DE LA DECENTRALISATION, DU TRAVAIL ET DES DROITS HUMAINS
• PRESIDENT : M. Samba Diouldé THIAM
• 1er VICE-PRESIDENT: M. Boubacar Villiemmbo BIAYE
• 2e VICE-PRESIDENT : M. Mame Balla LO
• SECRETAIRE : M. Maguette DIOKH

5°) COMMISSION DES AFFAIRES ETRANGERES, DE L'UNION AFRICAINE ET DES SENEGALAIS DE L'EXTERIEUR
• PRESIDENT : M. Djibril WAR
• 1er VICE-PRESIDENT : M. Djimo SOUARE
• 2e VICE-PRESIDENT : Mme AïssatouBambado SALL
• SECRETAIRE : Mme Aramatoulaye DIATTA

6°) COMMISSION DE LA DEFENSE ET DE LA SECURITE
• PRESIDENT : M. Alpha BALDE
• 1er VICE-PRESIDENT : Mme Fatou THIAM
• 2e VICE-PRESIDENT : M. Cheikh Tidiane NDIAYE
• SECRETAIRE : Mme Aïssatou DIOUF

7°) COMMISSION DE L'EDUCATION, DE LA JEUNESSE, DES SPORTS ET DES LOISIRS • PRESIDENT : M. Samba Demba NIAYE
• 1er VICE-PRESIDENT : M. Alioune Badara DIOUF
• 2e VICE-PRESIDENT : M. Abdou NDIAYE
• SECRETAIRE : Mme AïyatouTaïbou BALDE

8°) COMMISSION DE LA CULTURE ET DE LA COMMUNICATION
• PRESIDENT : M. Mamadou CISSE
• 1er VICE-PRESIDENT : M. Mouhamadou NGOM
• 2e VICE-PRESIDENT: Mme Mariama MANE
• SECRETAIRE : M. Mamadou Moustapha NDIAYE

9°) COMMISSION DE LA SANTE, DE LA POPULATION, DES AFFAIRES SOCIALES ET DE LA SOLIDARITE NATIONALE
• PRESIDENT : M. Aimé ASSINE
• 1er VICE-PRESIDENT : M. Amadou DIA
• 2e VICE-PRESIDENT : Mme MbayameGuèye DIONE
• SECRETAIRE : M. Mamadou BADJI

10°) COMMISSION DE COMPTABILITE ET DE CONTRÔLE
• PRESIDENT : M. MouhamedKhouraïchi NIASS
• VICE-PRESIDENT: M. Mamadou Sadio DIALLO
• SECRETAIRE: M. Inthy BOIRO

11°) COMMISSION DES DELEGATIONS
• PRESIDENT: M. Seydina FALL
• VICE-PRESIDENT: Mme CoumbaHamidou DEME
• SECRETAIRE: Mme Maïrame KANE

REACTIONS...REACTIONS...REACTIONS...

ME EL HADJ DIOUF, DEPUTE NON-INSCRIT : «A l’intérieur, on s’est opposé physiquement…on a empêché le vote»
Ils nous ont convoqués à la salle de la Commission des finances. On ne savait même pas qui appartient à tel groupe, ni les membres des groupes. On s’est opposé parce qu’il y a un préalable qui est de reconnaitre le groupe parlementaire des Libéraux et démocrates et de recevoir en plénière la liste de Aïda Mbodj. Je vous rappelle que Modou Diagne Fada n’a que 3 députés, dont trois du Pds. Aïda Mbodj en a plus de 7 du Pds et une dizaine d’autres députés. Il n’y a avec Modou Diagne que deux seuls députés Pds, FatouThiam et Mamadou Hadj Cissé. Awa Diop a dit qu’elle ne va signer pour aucune liste, au moment où Ousmane Ngom dit qu’il est maintenant non-inscrit. Tout le reste du groupe est avec Aïda Mbodj. Comment peut-on avec 3 éléments du Pds, revendiquer la paternité de ce groupe, avec deux non-inscrits, Khadim Thioune et Diop Sy ? Ils ont procédé au vote des présidents de commission alors qu’on ne sait même pas qui est membre de ces commissions. A l’intérieur, on s’est opposé vigoureusement, physiquement, on a empêché le vote. Il y a eu des bagarres entre tout le monde. Les séances sont bloquées jusqu’à nouvel ordre, jusqu’à ce qu’Aïda Mbodj soit rétablie dans ses droits.*

MAMADOU HADJ CISSE, PRESIDENT DE LA COMMISSION CULTURE ET COMMUNICATION : «Il n’y a pas eu de bagarre…Les commissions ont été montées»
Permettez-moi de rectifier. Les travaux n’ont pas été suspendus car les commissions ont été montées. Moi-même, je suis président de Commission. Le travail a été effectué malgré le cinéma qui a été fait. Je suis profondément déçu aujourd’hui. Le Pds, un aussi grand parti, qui ne parvient pas à régler ses problèmes et les transfère à l’Assemblée nationale. C’est vraiment décevant. Que l’opposition ne parvienne pas aujourd’hui à s’unir autour de l’essentiel pour défendre les intérêts des populations, mais plutôt se batte pour un poste, c’est une déception énorme parce que nous sommes des jeunes et nous avons l’ambition de défendre les intérêts des populations. Il n’y a pas eu de bagarre. Ce n’était qu’un échange de parole, une manifestation. Mais, cela n’a pas empêché les commissions d’être montées. C’est l’essentiel. Il n’y a eu de perturbation, mais on est en démocratie et c’est la majorité qui l’emporte.

FATOU THIAM, DEPUTE LIBERALE A L’ASSEMBLEE NATIONALE : « Ils n’ont rien bloqué…Toutes les commissions ont été installées »
Je vais tout d’abord déplorer la réaction de certains responsables comme Aïda Mbodj, Woré Sarr et Oumar Sarr qui étaient des ministres et avaient occupé certains postes de responsabilité, qui ont montré certaines choses à l’Assemblée nationale et y ont montré quelque chose qui n’est pas conforme à la vision qu’on a d’eux. Je me félicite qu’on ait installé toutes les commissions, qui ont été votées. Chacun a pris sa commission. J’ai entendu dire que les commissions ont été bloquées pour une autre fois. Ce n’est pas exact. Les commissions ont été montées. Si la conférence des présidents convoque sa réunion dans 3 jours, les commissions vont débuter leur travail, avant qu’on aille en plénière. Donc, ce qu’ils (Oumar Sarr et cie) disaient aux Sénégalais, notamment qu’ils allaient bloquer le fonctionnement de l’Assemblée, n’est pas avéré. Ils ont montré qu’ils n’ont pas la capacité de bloquer quoi que ce soit. Du moment qu’ils n’ont pas pu bloquer les commissions, ce ne sera pas au niveau des plénières qu’ils le feront.

AÏDA MBODJ, EX-PRESIDENTE DE COMMISSION CULTURE ET COMMUNICATION : «J’ai été agressé par Bougazéli»
Moi-même, j’ai été agressé par le député Bougazéli (SeydinaFall, Apr). Il m’a agressé, mais je pense qu’il l’a regretté. Il m’a poussé à descendre de la présidence. J’ai résisté. Je ne porterai pas plainte. Ce sera œil pour œil, dent pour dent. Je vous enverrai une vidéo pour vous dire qu’il n’y a pas eu de vote. Moi-même, j’ai occupé la présidence. Donc, il n’y avait pas de présidence. L’Assemblée est en violation des textes. Ne nous demandez pas ce que l’Assemblée a décidé. Jusqu’au niveau des commissions, il y avait des gendarmes.

THIERNO BOCOUM, DEPUTE ET PORTE-PAROLE DE REWMI : «Il n’y a aujourd’hui aucune instance à l’Assemblée qui est légale»
Ce qui s’est passé, c’est qu’il n’y a pas eu de vote. Au moment où nous parlons, à l’Assemblée nationale, il n’y a pas de commissions permanentes. Et même s’il y avait un vote, il y avait un préalable à respecter. L’article 35 dit qu’il faut qu’il y ait d’abord une plénière qui ratifie les candidats sur les listes des commissions. Il n’y a pas eu de plénière… Ce qui vient de se faire aujourd’hui, c’est la forfaiture tout simplement. Nous nous sommes opposés à cela et il n’y a pas eu de vote… Il n’y a aucune instance aujourd’hui à l’Assemblée nationale qui est légale. Toutes les instances à l’Assemblée sont illégales… C’est une constance à notre volonté de respecter le droit, la loi et le règlement intérieur de l’Assemblée nationale. Nous ne nous opposons pas à Massamba ni à Mademba. Nous nous opposons contre la forfaiture, le non-respect de la loi. On ne peut pas à l’Assemblée nationale qui est le siège des représentants du peuple, violer la loi impunément. En tant que représentants du peuple, nous serons-là pour défendre la loi jusqu’au bout.
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