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Gestion de la crise à l’Assemblée : Dr Malick Diop lave Niasse
Publié le mercredi 28 octobre 2015  |  Le Quotidien
Malick
© aDakar.com
Malick Diop
Directeur de l`ASEPEX (Agence Nationale pour la Promotion des Exportations du Sénégal)




Les récents développements qui ont secoué l’Assemblée nationale n’ont pas laissé indifférent le porte-parole de l’Alliance des forces de progrès (Afp). Dr Malick Diop dédouane ici son leader Moustapha Niasse qui dirige cette institution. En effet, les Libéraux l’accusent d’avoir travaillé à l’échec de la mise en place d’un groupe parlementaire. Par ailleurs, l’actuel directeur de l’Agence sénégalaise pour la promotion des exportations (Asepex) analyse la situation qui prévaut dans sa formation politique. Selon lui, les actes posés par Malick Gackou, l’ex-secrétaire général adjoint, ne menacent pas son parti.

Monsieur Diop, comment appréciez-vous le dernier renouvellement du Bureau de l’Assemblée nationale, émaillé d’incidents ?
En tant que citoyen, nous sommes très fier du comportement des députés à l’Assemblée nationale. Des éléments de l’orthodoxie ont été remis à leur place. Par exemple, le président de l’Assemblée nationale avait un mandat de cinq ans. En un moment donné, il y a eu des actions politiques touchant le Règlement intérieur, qui ont amené à faire renouveler le mandat du président tous les ans. Le quinquennat a été rétabli aussi bien par les députés de la majorité, de l’opposition que par des non-inscrits. C’est quasiment la majorité absolue qui a voté en faveur de cette loi. Dans cette loi-là, vous retrouverez l’orthodoxie qui consiste à avoir 10% des députés pour constituer un groupe parlementaire. Sous le magistère de Abdoulaye Wade, on avait ramené le nombre de députés requis pour avoir un groupe parlementaire à dix. A cette période, c’était pour éviter d’avoir une assemblée monocolore. Donc, on voit un consensus global des députés qui sont allés en ce sens. Au-delà du niveau des députés, l’autre élément est qu’avec la présidence de l’Assemblée nationale incarnée par Moustapha Niasse, les textes sont respectés à la lettre. Et il ne s’agit plus d’utiliser des relents politiques pour régler des problèmes politiques au niveau de l’Assem­blée nationale. Il y a un Règlement intérieur qui, une fois convoqué, permet de savoir ce qu’il faut faire.

Quand vous parlez de respect des textes, n’oubliez-vous pas que des députés de l’opposition accusent le président de l’Assemblée nationale de violer le Règlement intérieur à leurs dépens ?
Ce sont des affirmations purement politiques. C’est de la politique politicienne parce que les citoyens sont là. Ils suivent les activités politiques et leurs élus. Il s’agit simplement de deux députés qui ont déposé sur la table du président la constitution, je dis bien constitution, d’un groupe parlementaire. L’un est le président du groupe parlementaire concerné, l’autre un député membre du groupe. Dans ce cas de figure précis, on observe comment fonctionne notre Assemblée nationale. Et l’on constate qu’elle fonctionne selon les règles, parce l’un a convoqué l’article 20, l’autre a fait appel à l’article 22. Celui qui a convoqué l’article 20 dit qu’il veut constituer un groupe parlementaire. L’autre, qui convoque l’article 22 en disant que, pour qu’un député fasse partie d’un groupe parlementaire, il faut qu’il soit proposé par le président dudit groupe. C’est-à-dire qu’on a un groupe déjà constitué et c’est son président qui détermine qui doit rentrer ou être radié. Donc, ce sont deux choses différentes et on ne peut pas sortir des textes de l’Assemblée nationale. C’est l’ensemble des membres du Bureau qui ont suivi les textes, parce que la constitution de groupe ne se règle pas en plénière. Donc, il fallait aller en réunion de Bureau. Le président de l’Assemblée nationale a précisé, lors de la séance plénière, qu’il a reçu deux lettres portant création de groupe parlementaire. Sur cette base, le Bureau s’est réuni pour délibérer et sa délibération a été conforme au règlement intérieur. Celui-ci ne peut pas dépendre des desiderata des uns et des autres. Il ne répond pas à la faveur des uns ou des autres. On ne peut pas se lever pour dire que, maintenant, c’est la plénière qui règle le problème d’un groupe parlementaire.

Que répondez-vous à ceux qui disent que le président Niasse «ne veut pas d’un grand groupe parlementaire de l’opposition», comme le veulent ses initiateurs ?
La méthode mise en place aujourd’hui par le président de l’Assemblée nationale permet de suivre les textes à la lettre. Quand vous le suivez, il a toujours son Règlement intérieur à côté. Dès qu’un sujet est soulevé, il convoque l’article qu’il faut. Et tout le monde est d’accord avec cette méthode de travail. C’est du noir sur blanc. Ce sont des éléments de droit qui sont suivis de manière permanente. Ce n’est pas lui qui impose mais le Règlement intérieur.

Parlant de respect du Règlement intérieur, depuis le début de la 12e Législature, on n’organise ni de débat d’orientation budgétaire ni de vote de Loi de règlement que les Libéraux avaient commencé en 2011. N’est-ce-pas une insuffisance dans l’application des textes de l’Assemblée nationale ?
J’ai suivi de façon fréquente les débats pré-Lfi (Loi de finance initiale), pré-Lfr (Loi de finance rectificative), sur le budget à l’Assemblée nationale. C’est vraiment des séances qui se font à l’intérieur de l’Assemblée et pendant plusieurs semaines. Secteur par secteur, les gens travaillent sur les budgets. Les ministres concernés sont convoqués. Ils présentent leurs budgets, font des critiques. Je suis venu à maintes reprises en tant que directeur, dans le cadre de la présentation du budget par le ministère du Commerce. Je vous assure que ce sont des présentations de budget où chacun donne son avis, aussi bien les députés de l’opposition, de la mouvance présidentielle que les non-inscrits. Le ministre et les directeurs concernés donnent des réponses.

Mais ce ne sont pas encore des séances publiques. N’est-ce pas ?
C’est encore plus important que ces séances publiques. Les séances qui se font à l’intérieur de l’Assem­blée où les ministres concernés viennent avec leurs directions générales et opérationnelles discuter techniquement du budget, de ses objectifs et de ses orientations, con­courent à la préparation d’un budget. Maintenant, si vous dites qu’il faut communiquer davantage sur tout ce qui se fait de bien à l’Assem­blée nationale, je vous dirais oui.

Depuis un certain temps, votre parti l’Afp enregistre des départs dans plusieurs localités du pays au profit du Grand Parti créé par votre ex-numéro 2 Malick Gackou. Comment vivez-vous ce phénomène ?
Nous avons choisi de faire une tournée nationale avec pour objectif de remobiliser les militants de l’Afp à la base. Cette mobilisation nous a redonné l’ambiance de 1999, même dans des zones éloignées comme Kédougou. Il nous reste à faire les régions Dakar et Kaolack. Nous avons même fait une tournée dans les départements de Rufisque et de Dakar, à Guédia­waye, à Pikine, avec une forte mobilisation. Ce qui nous a permis de compter nos forces. Nous avons constaté quelques départs. C’est tout à fait normal dans un parti politique. Mais il y a énormément d’arrivées, et surtout des militants de la première heure qui avaient gelé leurs activités.

Est-ce que Malick Gackou ne constitue pas aujourd’hui une menace pour l’Afp ?
Pas du tout ! L’Afp est une constante en progression sur le territoire national. Celle-ci tient compte du travail de base effectué par nos militants, section par section, dans les communes, départements et régions. Je vous assure que si l’on vous invitait à venir faire le point sur les gens qui ont adhéré à l’Afp dans les différents départements et communes du pays, vous verrez qu’il y a énormément d’arrivées. Très souvent, on retient cinq départs pendant qu’il y a 150 arrivées. Comme on dit, c’est ce qui fait le buzz. On va terminer par les régions de Kaolack et Dakar. L’Afp est en nette croissance. Nous ne sommes pas dans le discours. Il ne s’agit pas de reprendre le discours de Wade quand les gens quittaient son parti, mais de dire : venez constater le poids de l’Afp.
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