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Micmacs sur le foncier: Jaber, le Prince de Bel-Air
Publié le lundi 26 octobre 2015  |  Enquête Plus




Abass Jaber n’arrête pas de faire parler de lui. Le propriétaire à 66% de Suneor qui lui avait été cédé sous le label…Sonacos (Société nationale de commercialisation des oléagineux du Sénégal) a réellement bénéficié des privilèges de l’ancien régime. Il nous revient, de sources sûres, qu’il a bénéficié, rien que sur le périmètre de Bel-Air, de 35 000 mètres carrés de terres nues dont certaines jouxtent la mer. Cette surface, qui n’a rien à voir avec les usines (hors exploitation donc) lui a été cédée sans qu’on n’en connaisse les raisons profondes.

On ne sait pas comment cela se fait, mais c’est une bien curieuse opération, intégrée dans le protocole qui a mis la défunte Société nationale de commercialisation des oléagineux du Sénégal (Sonacos) dans les bras de l’homme d’affaires originaire de Thiès. Rien que ce pactole foncier avoisine, selon des estimations au rabais du mètre carré, cinq fois le montant de la cession de toute la Sonacos à Abass Jaber, c’est-à-dire plus de 25 milliards de francs Cfa.

Le scandale est si gros que l’on soupçonne dans les cercles bien informés, que l’homme d’affaires devrait restituer, selon un protocole secret, une partie de ces terres à Me Abdoulaye Wade dont on connaît la proximité d’affaires avec Jaber. C’est pourquoi, lorsque ce dernier a voulu vendre les terres (parce qu’il a cherché à le faire, les mois qui ont suivi la chute de Wade), l’Etat dont venait d’‘’hériter’’ Macky Sall s’y est catégoriquement opposé. De façon abusive, dénonce-t-on d’ailleurs du côté de Jaber. En fait, dans le contexte d’alors où l’on avait commencé à monter les dossiers de la traque des biens mal acquis, des opérations de cette nature ne pouvaient en aucune façon être avalisées. Inutile donc d’ajouter que ce blocage n’a pas été du goût de l’homme d’affaires.

Jaber a voulu vendre ses unités de Lyndiane et Ziguinchor

Mais bloqué dans les transactions foncières, Jaber qui a décidément un appétit plus que débordant, est revenu à la charge. Début 2015, il a en effet engagé et conclu un accord avec Copeol (issue de la fusion entre la société Castel et Sofiprotéol). Jaber a donc voulu fourguer les unités de trituration de Lyndiane et de Ziguinchor à…14 milliards de francs, soit un magot de loin plus important que les 5,4 milliards de francs Cfa de la cession de Sonacos. L’Etat du Sénégal a désapprouvé le protocole d’accord conclu le 13 février 2015 avec Copel Holding relatif au regroupement au sein d’une société commune, au motif que l’Etat a pour ambition de faire de la filière arachide une filière compétitive, pourvoyeuse d’emplois et de devises. Une lettre avait été envoyée en mars 2015 à Jaber, qui a vite fait de ranger ses plans dans les placards. Depuis, un groupe de travail avait été institué entre l’Etat et Suneor pour trouver une issue à l’engrenage Jaber. Ce dernier, sachant que l’Etat du Sénégal ne veut point apeurer les investisseurs, qu’il veut respecter sa signature pour éviter d’être estampillé ‘’pays peu sûr’’, joue aussi sur cette fibre-là. C’est dire que dans cette affaire, l’Etat n’a pas les coudées franches, même si un accord devrait être trouvé dans les prochaines semaines.
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