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Financement de l’agriculture : Macky tend la houe aux banques centrales
Publié le vendredi 23 octobre 2015  |  Le Quotidien
Ouverture
© aDakar.com par DF
Ouverture d`une conférence sur l`Agriculture et l`agro-alimentaire à Dakar
Dakar, le 21 Octobre 2015 - Une conférence de haut niveau sur l’agriculture et l’agro-alimentaire s`est ouverte, aujourd`hui, au Centre international de conférences Abdou Diouf de Diamniadio (CICAD). Organisée par la Banque Africaine de Développement (BAD), la première journée a été présidée par le président sénégalais Macky Sall et le président de la BAD.




Le manque de financement est un des principaux obstacles au développement de l’agriculture sur le continent africain. Selon le Président Macky Sall, les banques centrales doivent jouer un rôle plus grand dans le financement et la commercialisation des produits agricoles.

Le secteur agricole africain souffre largement d’un manque de financement par le secteur bancaire. Le constat a été fait par le Président Macky Sall, lors de l’ouverture de la conférence de la Banque africaine de développement (Bad) sur la transformation agricole en Afrique. Selon le Président sénégalais, dans toutes les campagnes agricoles, seules les banques agricoles s’engagent derrière les Etats. Les banques commerciales ne montrant que peu d’intérêts pour le secteur. Il estime ainsi qu’il est du rôle de ces dernières de soutenir la commercialisation des produits agricoles. «Nos banques centrales sont fortes, en particulier la notre. Elle devra à mon sens, reprendre le financement des campagnes agricoles comme par le passé, ne serait-ce que sous la forme d’une facilitation.» Dr akinwumi Adesina, président de la Bad, abonde dans le même sens en proposant que les ministres des Finances des pays africains ainsi que les gouverneurs des banques centrales puissent accroître leurs actions et promouvoir des initiatives d’inclusion financières pour l’accès des producteurs agricoles aux prêts et aux assurances en tirant profit de la propagation rapide de la téléphonie mobile en Afrique, dit-il.
Cet appel s’étend également aux femmes et jeunes qui, de plus en plus, tournent le dos à l’agriculture. D’ailleurs, Dr Adesina informe que la Bad vient de lancer avec ses partenaires, une facilité de 300 millions de dollars destinés à financer les femmes. Et selon le Président Sall, «les agriculteurs de demain seront plus jeunes et plus instruits».
Ancien employé de la Bad, le maire de Mekhé, Maguette Wade, a soutenu durant le panel présidentiel qui a suivi la cérémonie d’ouverture, que la Banque doit créer un fonds de bonification pour l’agrobusiness afin de réduire les taux d’intérêts.

Des contraintes à lever
Si l’Afrique cultive le cacao, elle n’en exporte pas moins du chocolat. Cette situation pose la problématique de la mise en place d’une industrie agroalimentaire capable de transformer la production et de créer de la valeur ajoutée. C’est de ce secteur que peut venir le salut, indique Dr Adesina, qui estime que «l’Afrique est aujourd’hui prête à faire de l’agriculture une activité commerciale». Avec un marché qui sera de 1 000 milliards de dollars en 2030, c’est le secteur qui a le plus fort potentiel de croissance. Mais avant d’en arriver là, l’Afrique devra lever un certain nombre de contraintes que le Premier ministre congolais n’a pas manqué de lister en posant les contours de la révolution agricole qu’il souhaite. Selon M. Matata, il faut avant tout, améliorer les routes et dessertes agricoles en recourant à des travaux à haute intensité de main d’œuvre, créer des coopératives agricoles, améliorer le financement de petites unités agricoles modernes pour contribuer à l’autosuffisance alimentaire et créer des parcs agro industriels pour produire aussi bien pour le marché intérieur qu’extérieur.
Globalement, la production agricole du continent est tributaire à 80% du climat. Aussi, pour aider le secteur agricole à se transformer, il importe de changer de méthodes. C’est ce que propose le Premier ministre congolais qui exhorte les partenaires financiers et la Bad à rompre avec les longues procédures. «Les pays africains et la Bad devraient s’inscrire dans un nouveau paradigme», insiste M. Matata, qui incite la Bad à allier efficacité et rapidité. «La Bad doit sortir des arcanes procéduraux et aller vers une approche plus active, plus volontariste, plus accélérée tout en préservant la bonne gestion des ressources». Ainsi, des financements innovants, rapides et souples, «qui n’excluent pas les subventions quitte à la doser et la circonscrire dans le temps», doivent être privilégiés. Aux secteur financier, banques et autres, Dr Adesina fait comprendre que prêter à l’agriculture est rentable.
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