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Le président de la BAD pour un changement de perception dans les politiques agricoles africaines

Publié le jeudi 22 octobre 2015 | Agence de Presse Sénégalaise

© aDakar.com par DF
Ouverture d`une conférence sur l`Agriculture et l`agro-alimentaire à Dakar
Dakar, le 21 Octobre 2015 - Une conférence de haut niveau sur l’agriculture et l’agro-alimentaire s`est ouverte, aujourd`hui, au Centre international de conférences Abdou Diouf de Diamniadio (CICAD). Organisée par la Banque Africaine de Développement (BAD), la première journée a été présidée par le président sénégalais Macky Sall et le président de la BAD.

Les pays africains doivent opérer des changements qualitatifs dans les perceptions de leur politique agricole en vue de créer les conditions d’un envol agricole africain capable de porter la croissance et le développement du continent, aestimé mercredi à Dakar le président de la Banque africaine de développement (BAD) Dr Akinwumi Adesina.
‘’Il est temps de libérer le potentiel agricole de l’Afrique. Tous ont fait le constat que nous sommes le continent le plus doté en ressources, en sols cultivables, en eau, mais tous aussi ont fait le constat gênant que nous sommes les plus pauvres’’, a dit M. Adesina à l’ouverture de la conférence de haut niveau sur l’agriculture et l’agro-alimentaire au Centre international de conférences Abdou Diouf, de Diamniadio.
Présidée par le chef de l’Etat sénégalais Macky Sall, cette rencontre de trois jours axée sur la thématique général ‘’Nourrir l’Afrique : un plan d’action pour la transformation de l’agriculture africaine’’, se déroule en présence du président de la BAD, du Premier ministre de la RDC, Augustin Mata Ponyo, des représentants de l’Union africaine et des Nations unies.
Des ministres chargés de l’Economie, de l’Agriculture, du Commerce, des gouverneurs de banque centrale, des universitaires, des chefs d’entreprise, des représentants d’organisations paysannes et de la société civile, prennent part à cette rencontre de haut niveau dont l’objectif est de définir sur in plan de restructuration de l’agriculture africaine.
’’Il nous faut une perception différente de l’agriculture en changeant les méthodes, les stratégies pour sortir des millions de personnes de la pauvreté et les guider vers la richesse. Cette transformation peut se faire’’, a poursuivi Akinwumi Adesina.
’’Il nous faut moins de bureaucratie et plus d’efficacité sur le terrain. Des Etats se targuent d’avoir des augmentations de PIB à l’ordre de 20 ou de 40%, mais je n’ai jamais vu une personne manger du PIB. La croissance c’est pratique, elle n’est pas théorique (…)’’, a poursuivi Dr Adesina, ancien ministre de l’Agriculture au Nigéria.
’’Aux Pays bas et aux Etats-unis d’Amérique, les riches sont des agriculteurs qui vont aux champs via des véhicules climatisés. Une fois aux champs, ils montent dans des tracteurs climatisés. A la descente ils retrouvent leur maison climatisée. Il faut arriver à faire de l’agriculture un buisines porteur’’, a estimé le nouveau directeur de la BAD.
Il a souligné que les paysans africains ne sont pas différents de ceux d’Europe, d’Amérique ou de la Chine. ‘’C’est le niveau du soutien budgétaire qui est différent. On ne peut pas avoir faim et vouloir concurrencer Usain Bolt (athlète jamaïcain) sur les pistes’’,
a-t-il ironisé.
Près de 500 personnes participent à cette conférence qui ‘’devrait déboucher sur des engagements forts de la part des gouvernements pour entreprendre des réformes nécessaires visant à
donner la priorité au secteur agricole, l’obligation renouvelée du secteur privé et la promesse de mécanismes innovants pour le financement de l’Agriculture en Afrique’’.
La rencontre est aussi ponctuée par des tables-rondes de haut niveau et des sessions parallèles, en partenariat avec des organisations et des institutions ayant un leadership reconnu dans des domaines spécifiques agricoles. L’objectif général étant d’arriver à un ‘examen et une validation de la feuille de route de l’Agenda pour la transformation de l’agriculture africaine’’.