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Avis du juge espagnol Baltasar Garzon sur la Cour d’assises des Cae : «C’est l’arrêt final qui jugera de sa crédibilité»
Publié le mercredi 21 octobre 2015  |  Le Quotidien
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© Autre presse par DR
Le magistrat espagnol Baltasar Garzòn




Le juge espagnol Baltasar Garzon voit le procès de Habré comme un précédent important. A Dakar pour assister au procès de l’ex-chef de l’Etat tchadien, Baltasar Garzon estime que ce jugement est une avancée pour la justice internationale. Selon M. Garzon, «on a souvent critiqué la justice internationale, mais avec ce procès, c’est l’égalité entre les Etats qui se met en marche». «J’ai assisté ce matin (Ndlr : hier) au procès en présence des victimes. On les voit participer à un procès dans un Tribunal indépendant», s’est-il félicité. De l’avis du juge espagnol qui a joué un rôle important pour la tenue du procès de l’ancien dictateur chilien Augusto Pinochet, «l’application de la loi devant un Tribunal indépendant, c’est le premier cadeau qu’un militant des droits de l’Hom­me peut avoir».

Pour lui, voir ce jugement se matérialiser est une victoire pour tous ceux qui luttent contre l’injustice et l’impunité. «L’idéal, c’est que les crimes soient jugés dans les pays où ils ont été commis, mais si ce n’est pas possible, il faut trouver la justice la plus près des victimes», a ajouté M. Garzon.
Interpellé sur la crédibilité du Tribunal des Chambres africaines extraordinaires (Cae), Baltasar Garzon estime que cela dépendra d’un certain nombre de facteurs. «Est-ce qu’il va agir avec indépendance ? Est-ce qu’il va travailler avec impartialité ? C’est l’arrêt final qui jugera de sa crédibilité», a-t-il fait savoir. Poursuivant ses propos, le juge a montré sa confiance en la capacité de la Cour d’assises des Cae à garantir un procès équitable. «Ce que j’ai vu, c’est qu’il y a une exigence de la justice internationale qui est satisfaite avec la diffusion des débats ; il n’y a pas de restriction de droits de la défense. Il y a une garantie d’un Tribunal qui fonctionne», a-t-il dit. Il a en outre précisé qu’il faut une «agilité» pour que la décision du Tribunal ne soit pas renvoyée aux «calendes grecques».
Dans ses explications, le juge espagnol est également revenu sur les compétences des Cae. Selon Baltasar Garzon, elles ont été mises en place pour le cas de Habré, «ce n’est pas un modèle de juridiction qui peut remplacer la Cour pénale internationale». «Ce Tribunal a été mis en place parce que le Sénégal était dans l’obligation de juger Habré ou de l’extrader. Ce Tribunal se base sur la compétence du Sénégal de juger le Président Habré», a-t-il précisé.
Le cas du Président soudanais Omar El Béchir a aussi été abordé lors de cette rencontre. Omar El Béchir sous le coup d’un mandat d’arrêt international de la Cour pénale internationale (Cpi), en visite en Afrique du Sud au mois de juin dernier, avait quitté le pays, malgré l’interdiction de la Haute cour de justice de Pretoria. De l’avis de Baltasar Garzon, pour «qu’un modèle soit crédible, le moins qu’on puisse exiger c’est qu’un ordre de détention soit suivi d’effets». «S’il ne l’est pas, le seul système qu’on a su bâtir depuis la deuxième Guerre mondiale n’est pas efficace. J’espère que cela soit seulement un mauvais exemple qui ne va pas se répéter. Sinon, ça sera une grande limite pour la Cpi», a déclaré M. Garzon.
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