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Justice et médias au Sénégal: Le choc entre deux droits consacrés par la Constitution
Publié le lundi 19 octobre 2015  |  Enquête Plus
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© aDakar.com par DF
Un rapport sur les conditions des femmes enceintes dans les prisons publié
Dakar, le 08 Mars 2015 - Un rapport note l`inadéquation des prisons sénégalaises pour l`accueil des femmes enceintes ou allaitantes. Photo: Sidiki Kaba, garde des sceaux, ministre de la justice




Les rapports entre la justice et les médias concernant les affaires judiciaires sont souvent l’objet de polémique. Le juge fidèle aux principes juridiques fait face au journaliste guidé par la course au scoop. Le thème a été discuté hier lors de la sortie de promotion de 33 greffiers du Centre de Formation judiciaire (CFJ).



Quelle est la relation entre justice et médias ? C’est à cette question qu’ont tenté de répondre des greffiers hier au Palais de justice de Dakar, à l’occasion de la cérémonie solennelle de rentrée et de remise de diplômes aux élèves administrateurs des greffes du Centre de formation judiciaire (CFJ). Au total 33 anciens greffiers en chef réunis en deux promotions ont reçu leur parchemin sanctionnant deux ans de formation. Au cours de cette rencontre organisée autour du thème : ‘’Justice et médias’’, des anciens pensionnaires du Centre ont livré leur impression sur les rapports qui existent entre l’information et la justice.

L’incompatibilité entre presse et justice sur les affaires judiciaires s’explique, selon Me Yandé Faye, par le facteur temps. A l’en croire, les journalistes guidés par la course au scoop versent facilement dans les dérives. ‘’Le temps médiatique n’est pas le temps judiciaire. La procédure judiciaire demande du temps. Il y a un choc de comportements. La presse excelle dans la caricature. Elle porte atteinte au secret de l’instruction et à la présomption d’innocence’’, a soutenu le major de la promotion 2012-2014 des élèves greffes. A ses yeux, la confidentialité de ces principes judiciaires est une valeur sacro-sainte qui ne se négocie point.

Poursuivant dans la même logique, son collègue Mamadou Diédhiou a soutenu pour sa part que la publication des procès-verbaux (PV) ne doit pas se faire, avant d’être livrés en audience publique. Toutefois, le greffier pense que justice et médias peuvent faire bon ménage, malgré leurs divergences, car tous les deux sont garantis par la Constitution. ‘’Si la justice ne peut pas tout dire, elle doit faire des efforts pour donner certaines informations, tout en respectant le secret de l’instruction et la présomption d’innocence’’, a-t-il fait savoir.

Me Kaba : ‘’Des points de presse pour expliquer certaines affaires’’

De son côté, le ministre de la justice Garde des Sceaux, Sidiki Kaba, pense que les journalistes et les juges peuvent travailler ensemble ‘’pour le bien de la vérité et pour que l’information soit vraie et juste’’. Selon l’actuel président de l’Assemblée de la Cour pénale internationale (CPI), des réformes sont en cours pour bien encadrer le droit à l’information des citoyens. ‘’Nous prévoyons dans la réforme du code pénal et du code de procédure pénale l’organisation des points de presse pour expliquer certaines affaires de manière à ce que la désinformation ne s’impose pas, tout en respectant le secret de l’instruction et la présomption d’innocence’’, a-t-il informé.

Si juge et journaliste sont tous liés par les faits, le ministre précise cependant qu’il y a une frontière. ‘’Il y a deux droits qui s’affrontent. Le droit à l’information et le secret de l’information. Ce sont deux situations, deux rôles radicalement différents mais qui se rejoignent sur un point : les faits sont sacrés à tous les niveaux. Mais le commentaire n’est pas libre chez le juge. A la place, c’est plutôt une analyse’’, souligne M. Kaba.

Sidiki Kaba annonce un séminaire de formation pour les journalistes

La presse est de plus en plus pointée du doigt par les professionnels de la justice pour violation du secret de l’instruction ou atteinte à la présomption d’innocence. Pour solutionner le problème, le ministère de la justice à décidé d’initier une session de renforcement de capacités pour les journalistes. ‘’Nous avons décidé au niveau de la chancellerie, à la fin du mois de novembre-début décembre, d’organiser un séminaire de formation qui touche essentiellement les journalistes. Le langage juridique est spécifique. Les faits doivent être logés dans les catégories juridiques. Expliquer la différence des notions juridiques’’, a annoncé Sidiki Kaba. L’objectif vise à expliquer aux professionnels de l’information le langage juridique pour éviter la confusion.
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