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Le Pr Alioune B. Diop (Ucad) sur la crise au sein du groupe parlementaire du Pds: "Wade n’est plus l’homme de la situation"
Publié le samedi 17 octobre 2015  |  Sud Quotidien
Après
© Agence de Presse Africaine par EAG
Après le verdict de la CREI, désolation et déception chez les partisans de Karim Wade
Dakar, le 24 mars 2015 - Le verdict est tombé sur le procès Karim Wade. Le fils de l`ex président Abdoulaye Wade a é té condamné à 6 ans de prison. Verdict qui a crée désolation et quelques scènes de violences vite maitrisées.




Le professeur Alioune Badara Diop de la Faculté de sciences juridiques et politiques à l’Université Cheikh AntaDiop de Dakar (Ucad) a indiqué hier, jeudi 15 octobre, qu’il sera très difficile pour Wade et le Pds de destituer Modou Diagne Fada de son mandat de député voire même de l’écarter de son poste de président du Groupe parlementaire des « Libéraux et démocrates ». Interpellé sur les conséquences du choix de la liste de Fada au profit de celle soutenue par le Pape du Sopi et Sg national du Pds, le professeur agrégé en sciences politiques a affirmé que cette décision montre que Me Wade n’est plus l’homme de la situation. Mieux, il estime que Moustapha Niasse et l’Apr trancheront toujours en défaveur du Pds à chaque fois qu’il y a une interprétation possible du Règlement intérieur de l’Assemblée nationale qui va dans le sens de discuter de la légitimité de Wade ou des initiatives d’Oumar Sarr.

Quelles que soient les combinaisons que mettra en place Wade pour essayer de se repositionner dans le duel qui l’oppose à Modou Diagne Fada pour le contrôle du Groupe parlementaire des « Libéraux et démocrates », il sera très difficile pour le patron du Pds d’avoir la peau de celui qui était, il y a de cela quelques années, le plus jeune député de l’Assemblée nationale du Sénégal. Le professeur Alioune Badara Diop de la Faculté de sciences juridiques et politiques à l’Université Cheikh AntaDiop de Dakar (Ucad) est formel sur cette affaire : la tâche ne sera pas du tout facile pour le Pds de régler le compte de Modou Diagne Fada à l’Assemblée nationale.

Interpellé en effet sur les conséquences de la décision du bureau de l’Assemblée nationale qui a pris fait et cause pour la liste de Fada au profit de celle soutenue par Wade et déposée par Oumar Sarr, le professeur agrégé en sciences politiques n’est pas allé par quatre chemins pour exposer sa vision des choses. Selon lui, «si on se base sur les textes notamment, sur le Règlement intérieur de l’Assemblée nationale, ça va être très compliqué pour le Pds de destituer Fada de son mandat de député et même de président du groupe parlementaire». Toutefois, Alioune Badara Diop a tenu à dire que les choses peuvent avoir une autre ampleur si toutefois, tous les députés libéraux qui ne sont pas avec Modou Diagne Fada décident de démissionner de sa liste mais aussi de son groupe. Là, dit-il «ça change tout».

Seulement, il a souligné que ce n’est pas l’élément qu’il faut retenir dans cette histoire. Pour lui, ce qui importe ici, c’est plutôt le signal que constitue la validation de la liste de Modou Diagne Fada au détriment de celle déposée par Oumar Sarr et soutenue par Wade. «Cette tournure des choses montre que c’est la capacité de manœuvre politicienne, de tacticien et de nuisance de Wade qui est tout simplement remise en cause. Cela montre aussi que Wade n’est plus cet homme très puissant qui peut peser de tout son poids sur le Pds et imposait ses orientations ou encore qui faisait ou défaisait les carrières. Donc, Wade est arrivée à une étape de sa vie politique où il est disqualifié ouvertement. Sa légitimité est sujette à caution et ceux qui étaient ses poulains d’hier l’affrontent publiquement aujourd’hui», a expliqué le professeur agrégé en sciences politiques.

Dans la foulée, le Pr Alioune Badara Diop dira : «Même si Fada a mis les formes en disant qu’il reste encore sous l’autorité du secrétaire général du Pds, on sait que c’est une clause de style. Et, derrière cette clause de style, il y a une rhétorique indicative qui affleure sérieusement. Wade est victime de ses propres errements. Il a trop calculé. En voulant faire payer à Fada son abstention dans le dossier Karim Wade, contrairement à Aïda Mbodj qui a pris l’initiative de lancer sa pétition, Wade s’est montré frustré contre Fada», a ajouté encore le Pr Diop, tout en n’écartant pas une possible exclusion de Fada du Pds du fait même que Wade n’a pas encore dit son dernier mot dans cette affaire.

Toutefois, il prévient que qu’il sera très difficile pour Wade de gagner ce duel à l’Assemblée nationale dans la mesure où la majorité se mettra toujours en face pour lui barrer la route. «Moustapha Niasse est actuellement en train de boire du petit lait en se disant que ces gens-là, on va détruire complètement leur parti parce qu’on a l’occasion d’instrumentaliser le cas Fada pour une mise à mort programmée du Pds. C’est mon point de vue. Je pense qu’à chaque fois qu’il y a une interprétation possible du Règlement intérieur de l’Assemblée qui va dans le sens de discuter de la légitimité de Wade ou des initiatives de Oumar Sarr et consorts, Moustapha Niasse et l’Apr vont aller dans le sens de contredire leur version».

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