Accueil    MonKiosk.com    Sports    Business    News    Femmes    Pratiques    Le Mali    Publicité
aDakar.com NEWS
Comment

Accueil
News
Education
Article
Education

Construction d’infrastructures à l’UASZ: La désinvolture des entrepreneurs
Publié le mardi 13 octobre 2015  |  Enquête Plus
Le
© aDakar.com par DF
Le gouvernement dégage 180 millions de FCFA pour des projets de recherche
Dakar, le 21 Mai 2014- Le gouvernement a mis à la disposition des chercheurs une enveloppe de plus de 180 millions de francs CFA pour le financement de leurs projets qui cadrent avec les priorités fixées par l`Etat, a annoncé, mercredi à Dakar, le ministre de l`Enseignement supérieur et de la Recherche, Mary Teuw Niane. Mary Teuw Niane s`exprimait lors de la cérémonie officielle de remise symbolique de chèques et de signature de contrats de subvention entre son département et les chercheurs bénéficiaires du FIRST. Photo: Mary Teuw Niane, ministre de l`enseignement supérieur et de la recherche




Si les infrastructures entamées à l’Université Assane Seck de Ziguinchor sont livrées à temps et en bonne qualité, les étudiants auront peut-être moins de raison d’aller en grève. Mais les entrepreneurs ont décidé de jouer aux trouble-fêtes. Soit les délais ne sont pas respectés, soit les constructions livrées sont mauvaises. Le constat a été fait vendredi dernier lors de la tournée du ministre Mary Teuw Niane.



A l’université Assane Seck de Ziguinchor, il y a beaucoup de chantiers en cours. Ils sont au nombre de 17 si l’on en croit le recteur. Lors de la visite du ministre de l’Enseignement supérieur qui entre dans le cadre d’une évaluation des projets, la délégation a pu constater qu’il y a trois bâtiments à l’étape de la fondation. Il s’agit d’un amphi d’une capacité de 500 places et d’une extension faite de deux blocs, l’une devant servir d’UFR et l’autre de CRI. Il y a une deuxième catégorie faite de bâtiments très avancés dans la construction. C’est le cas d’un amphi de 150 places pour le site de l’élevage. L’UFR santé est en chantier et la cité des enseignants connaît sans doute l’évolution la plus rapide. Il y a également une troisième composante faite de constructions déjà terminées. On peut citer les deux pavillons déjà construits et réceptionnés.

Cependant, malgré les efforts, la communauté universitaire pourrait bien ne pas jouir de cette infrastructure si rien n’est fait. Il est noté d’une part des retards criards dans les délais d’exécution ; et d’autre part un mauvais travail que le gouverneur de Ziguinchor Pape Ibrahima Sakho n’a pas hésité à qualifier de sabotage. A propos des retards, on constate que pour un bâtiment qui doit être livré après 12 mois, la fondation n’est même pas terminée au bout de trois mois. Il s’y ajoute que l’équipe sur place est jugée faible pour le respect des délais, sans compter le fait que l’entrepreneur est introuvable.

D’après les responsables sur place, il a gagné le chantier et l’a sous-traité avec d’autres pour ensuite s’éclipser. Diédhiou, le chargé du suivi, n’a pas d’autre choix que de passer aux aveux, face à la détermination du préfet de dénoncer ce qui se passe. C’est ainsi qu’il affirme avoir demandé le plan d’exécution sans succès. Ce qui veut dire que même lui, il ne maîtrise pas l’avancement des travaux. Au site de l’élevage, les activités de l’amphithéâtre de 150 places ont été à l’arrêt pendant longtemps, suite à un désaccord entre l’entrepreneur et le recteur. Ce dernier ne pouvait admettre qu’un amphi de cette taille ne puisse pas avoir une salle de projection derrière. Il n’était pas prévu non plus l’équipement, c'est-à-dire les tables-bancs.

Le recteur a estimé que ce qui allait être construit serait tout sauf un amphi. Il s’y est donc opposé. Seulement, l’entreprise a affirmé que le marché qu’il a gagné n’avait pas prévu cela. Il a donc demandé un avenant pour réaliser tout cela. En attendant, le ministre leur a demandé d’anticiper sur ce travail-là, le temps que l’avenant soit accordé. Mary Teuw Niane a estimé que l’entreprise qui a gagné d’autres marchés du ministère à coût de milliards ne doit pas arrêter les travaux pour une histoire de 40 à 50 millions.

Outre les retards, il y a la mauvaise exécution. A ce niveau, ce sont surtout les entrepreneurs ayant en charge les deux nouveaux pavillons et les chantiers de l’UFR santé qui sont pointés du doigt. Pour ce qui est des deux pavillons, il suffit juste d’entrer dans une chambre pour constater de visu les défauts. Un sérieux problème d’étanchéité se pose. Une étudiante dont le ministre a visité la chambre déclare qu’elle et ses voisines sont obligées de passer la nuit dehors quand il pleut. Ses dires sont corroborés par les traces d’eau qui suinte du plafond. ‘’Nos matelas sont très souvent mouillés. Et puis, il n’y a ni eau, ni électricité’’.

Problème de sécurité

Il s’y ajoute que les portes ne sont pas de bonne qualité. D’ailleurs, elles sont en train d’être changées, alors que le bâtiment a été habité en juin dernier. La délégation a même pu constater un loquet qui ne fonctionne pas, alors que la chambre n’est pas encore utilisée. Tout cela sans compter les fosses construites entre les deux bâtiments. A l’UFR santé, les travaux à l’arrêt ont repris sans que le contrôleur Diédhiou n’en soit informé. De plus, il n’est pas besoin d’être spécialiste pour savoir que le coulage en cours n’est pas le bon. La cuisine est aussi dans un piteux état et peut s’écrouler à tout instant. Il se pose même un problème de sécurité, d’après le gouverneur qui se propose d’envoyer la commission de protection civile pour voir les bâtiments de l’université. Autant dire que les efforts en matière d’infrastructures sont pour le moment réduits au néant par les entrepreneurs.
Commentaires