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UASSZ - Retard de livraison des bâtiments, pavillons neufs en état de délabrement, inexistances des oeuvres sociales: Mary Teuw Niane charge l’agence de construction des bâtiments et édifices publics
Publié le lundi 12 octobre 2015  |  Sud Quotidien
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© aDakar.com par DF
Le gouvernement dégage 180 millions de FCFA pour des projets de recherche
Dakar, le 21 Mai 2014- Le gouvernement a mis à la disposition des chercheurs une enveloppe de plus de 180 millions de francs CFA pour le financement de leurs projets qui cadrent avec les priorités fixées par l`Etat, a annoncé, mercredi à Dakar, le ministre de l`Enseignement supérieur et de la Recherche, Mary Teuw Niane. Mary Teuw Niane s`exprimait lors de la cérémonie officielle de remise symbolique de chèques et de signature de contrats de subvention entre son département et les chercheurs bénéficiaires du FIRST. Photo: Mary Teuw Niane, ministre de l`enseignement supérieur et de la recherche




Le ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche (Mesr) se dit «choqué» par l'état de délabrement très avancé des nouvelles infrastructures pédagogiques et sociales de l'Université Assane Seck de Ziguinchor (UASSZ) réceptionnées tout récemment par le Chef de l'Etat, Macky Sall.

En tournée nationale hier dans cette partie sud du Sénégal, Mary Teuw Niane engage la responsabilité de la directrice de l'Agence de construction des bâtiments et édifices publics, Socé Diop Ndione, qui n'aurait, selon lui, jamais dû réceptionner ces pavillons. Toujours est-il que l'UASSZ présente un visage hideux où tout est urgent malgré les efforts consentis jusqu'ici.

"Ce n'est pas admissible qu'on ait réceptionné les pavillons d'hébergement que j'ai trouvés ici à Ziguinchor. Il faut que la vérité soit dite. Les portes et autres loquets ne sont même pas encore fonctionnels. C'est le cas aussi du problème des fosses septiques. Ce qui est livré à Ziguinchor au niveau des pavillons ne devaient pas être réceptionnés".

Le ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche n'est pas allé par quatre chemins pour indexer l'Agence de construction des bâtiments et édifices publics en charge du volet construction. Mary Teuw Niane qui s'exprimait hier, vendredi 9 octobre, à l'occasion d'une séance de débriefing avec les autorités locales après une tournée effectuée au niveau des édifices de l'Université Assane Seck de Ziguinchor, estime que "l'Agence n'aurait jamais dû réceptionner ces bâtiments".

D'autant plus que, dit-il, "les œuvres sociales vont être complètement handicapées par ces pavillons. On voit de manière claire les difficultés qu'il y a. Il faut qu'on mette du sérieux. L'argent du contribuable sénégalais doit être utilisé à bon escient pour servir les citoyens".

Poursuivant son argumentaire dans une dynamique de dénoncer la légèreté dont l'agence a fait montre dans la gestion des constructions des infrastructures universitaires, l'ancien recteur de l'Université Gaston Berger de Saint Louis (UGB) précise que la directrice de l'agence, Soce Diop Ndione, devait effectuer "le déplacement pour constater de visu au lieu d'envoyer des agents subalternes".

Et d’ajouter, pour déplorer l’absence de la responsable de l’agence: "je voulais faire la tournée en mi-septembre parce que la directrice de l'agence devait aller à la Mecque. C'est en accord avec elle que j'ai attendu son retour pour faire la tournée. Je ne l'ai pas vu. Lorsque l'agence gère pour le ministère plus de 40 milliards F Cfa de budget en infrastructures, je crois qu'elle doit être là. Je ne peux pas comprendre qu'une agence des constructions ne soit pas ici", tonne-t-il.

Relevant que les étudiants aussi doivent assurer le suivi des infrastructures, M. Niane reste catégorique en déclarant qu'il n’y aura aucun "traitement particulier pour qui que ce soit. Nous rendrons compte à qui de droit. Nous ne sommes pas contents de la manière dont l'agence gère les constructions à Ziguinchor et elle doit prendre ses responsabilités".
LE GOUVERNEUR DE ZIGUINCHOR PARLE DE "SABOTAGE"

Embouchant la même trompette que le ministre, le gouverneur de Ziguinchor, Ibrahima Sakho, parle même de "sabotage de la part de certaines entreprises. Je ne suis pas convaincu de la solidité de ces bâtiments. Même les soutes qui viennent d’être montées, qui sont neuves, sont détériorées. Des sanitaires qui ne sont pas encore en usage ne puissent pas fonctionner. Donc il y a problème parce que nous recevons des êtres humains". Ibrahima Sakho "n’ose pas imaginer le risque que cela pose parce que demain, s’il y a un accident entrainant la mort de personnes, cela va rejaillir sur tout l’Etat. Et le président de la République en sera tenu pour responsable. Alors qu’il a déconcentré ses pouvoirs. On ferme les yeux sur ce qui ne marche pas", poursuit le gouverneur. Non sans faire remarquer: "il arrive que je dispose d’un procès-verbal de réceptions de travaux où il y a une kyrielle de défauts. Les gens mettent des «avis favorable sous réserve». Mais lorsque les observations sont substantielles, ce qui doit s’en suivre c’est «avis défavorable», mais les Sénégalais ne connaissent plus ce mot".

PAS DE RESTAURANT, NI DE LOGEMENTS : Le calvaire des étudiants de l'Uassz

L’université Assane Seck de Ziguinchor est loin de sortir de l'ornière pour trouver le chemin de l'excellence. Elle est à genou pour les étudiants depuis la reprise des cours, le 05 octobre. Venus passer le second semestre de l'année académique, les étudiants vivent un calvaire. A quelques jours des examens, ils ne bénéficient pas des œuvres pédagogiques et sociales. Pas de restaurant ouvert, ni de logements fonctionnels encore moins d'eau. Pendant ce temps, les étudiants de la faculté de Médecine font 3 kilomètres pour manger. Conséquences : l'infirmerie ne désemplit pas.

C'est le président de l'amicale des étudiants de Médecine de l'université qui tire la sonnette d'alarme sur la situation vécue par ses camarades étudiants pour se restaurer.
Ndiouga Bâ a profité de la visite du ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche pour faire savoir leur calvaire pour se restaurer. En effet, il a regretté le fait «qu'ils effectuent 3 km tous les jours pour se restaurer à l'université».
"Le problème au niveau de l'Ufr santé reste la restauration. Nous faisons 3 kilomètres pour se restaurer à l'université. Au cas contraire, tu es obligé de rester ici pour acheter un plat de riz à 1500FCfa. Ce qu'on ne peut pas supporter. Face à ce problème, on a adressé des correspondances au ministre mais nous n'avons jamais eu une réponse", a-t-il soutenu.

Cet étudiant en 4ème année au département de Mathématique Physique-Chimie et Informatique va plus loin en déclarant que "on nous avait promis qu'ils allaient ouvrir le 5 de ce mois. C'est pareil pour les logements qui sont impraticables. Les bâtiments sont envahis par les herbes, les chambres par les moustiques. L'eau est inexistante. Nous sommes obligés d'aller au dehors pour chercher de quoi manger. Parfois, nous préparons dans nos chambres pour avoir le déjeuner".
Le représentant des étudiants à la cérémonie de débriefing pense que "le restaurant doit ouvrir ses portes et que la direction du Coud nous donne l'occasion de bénéficier des logements".

KOURFIYA KEBA DIAWARA, RECTEUR DE L’UNIVERSITE ASSANESECK, ZIGUINCHOR : "Les délais de livraison constituent la préoccupation majeure"

"Nous avons pu visiter les 17 chantiers qui sont aujourd’hui au cœur de la montée en puissance de l’université. A la fin de l’année, l’université attend la livraison de 4 bus pour les sorties pédagogiques et le démarrage d’un mur de clôture. Si tous ces investissements sont réalisés à la fin de l’année, l’université aura un soutien de 504 millions FCfa. Il est important de dire que l’université est rassurée quant aux investissements. Mais, nous terminerons simplement par dire que l’université ne saurait être rassurée que si les délais de livraison des chantiers sont respectés. Nous tenons à sensibiliser sur les délais de livraison qui constitue la préoccupation majeure de l’institution"

GOUVERNEUR DE ZIGUINCHOR, IBRAHIMA SAKHO : "Je relèverai les risques encourus par le personnel et les étudiants"
«Si le ministre n’était pas venu à Ziguinchor, il ne se rendrait pas compte qu’il y a des avaries au niveau des bâtiments qui risquent de tomber. J'invite l’Agence de construction logée au ministère du Renouveau urbain de faire preuve de patriotisme, en regardant ce qui ne marche pas et en prenant leur courage à deux mains et mettre un avis défavorable. C’est cela l’attitude nouvelle qu’il faut adopter dans ce pays. Je dépêcherai la Commission de la Sécurité civile à l’Université pour qu’elle puisse relever les risques qu’encourent aussi bien le personnel, les travailleurs et les étudiants. Personne ne peut dire que demain, il n’y aurait pas effondrement de ce plafond. En ce qui concerne l’environnement externe, il y a eu un accident récemment et il y a eu mort d’homme. J’ai immédiatement tenu une réunion où il a été retenu de mettre la lumière jusqu’à la porte de l’université. Le projet a démarré par l’Agetip qui a aussi décidé que certaines ressources dédiées à la commune soient orientées vers l’université".

RAMA DIATTA, DEPUTEE : "Tout est urgent à l'université"
«Tout est urgent. Rien ne va à l'université AssaneSeck. Des entrepreneurs gagnent des marchés de constructions pour ensuite faire ce qu'ils veulent sans qu'il ait un suivi. C'est anormal ! Des lenteurs dans la livraison des infrastructures sont déplorables d'autant que l'autorité contractante respecte son engagement financier. Quand un entrepreneur installé à Dakar gagne un marché pour ensuite procéder à la sous-traitance, c'est un problème. Ça ne marche pas. Ils évoquent toujours les problèmes de sécurité. Il faut que l'Etat prenne ses responsabilités. Les entrepreneurs ne sont pas compétitifs. Il y'a un laisser-aller total. Il faut que ces entrepreneurs soient sanctionnés pour le retard de livraison des infrastructures qui durent des années. L'état de l'université ne va pas. Ce que je déplore.»

DR ALBERT PREIRA, MEDECIIN CHEF DU SERVICE MEDICAL DE L'UNIVERSITE : "Les étudiants ont souvent des problèmes de gastriques"
"L'éloignement du service médical de l'université est lié au fait que nous n'avons pas de local au sein de l'université. Nous recevons beaucoup d'étudiants malades. En temps normal, nous recevons une centaine d'étudiants. Il a été décidé de trouver un local près du campus pédagogique et social pour prendre en charge les cas urgents, en attendant de construire un service médical. Nous recevons essentiellement des étudiants qui ont des problèmes gastriques et mono-pulmonaires".
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