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Procès Hissein Habré - Audition des experts en ossements: Dr Anahi Ginarte ouve le grand oral macabre
Publié le vendredi 9 octobre 2015  |  Sud Quotidien
Ouverture
© aDakar.com par DF
Ouverture du procès de Hissène Habré
Dakar, le 20 Juillet 2015 - Le procès de l`ancien président tchadien Hissène Habré s`est ouvert, ce matin, à Dakar. L`ancien chef d`État réfugié au Sénégal depuis 1990 est jugé pour "crimes contre l’humanité, crimes de guerre et crimes de torture".




L’audience au procès du président Hissein Habré a vu l’ouverture hier, mercredi 7 octobre, du grand oral macabre expliquant les détails de l’excavation des charniers découverts au Tchad. C’est la chef de l’équipe argentine composée d’experts balistiques, de médecins légistes et d’experts en ossements, Dr Anahi Ginarte, qui a ouvert le bal en présentant son rapport devant le tribunal.

Le tribunal de Dakar abritant les audiences de la Chambre africaine extraordinaire d’assises a été le théâtre hier, mercredi 7 octobre, du grand oral macabre des membres de l’équipe des experts argentins qui ont procédé à l’excavation des supposés charniers humains dans certains secteurs de Ndjamena. Dr Anahi Ginarte, archéologue légiste, chef de l’équipe composée d’experts balistiques, de médecins légistes et d’experts en ossements, est la première à se présenter à la barre. Elle a ainsi expliqué les contours et l’ambiance dans lequel ils ont effectué leur mission à Ndjamena en présentant son rapport devant le tribunal spécial à l’aide d’images projetées. «J’ai surtout axé mon travail sur les localités allant de la ferme de Déli aux alentours de la ville de Koumra en passant par les villes de Manda Guéré, de Maiguide, de Ngalo, de Tchelme, de Madja, d’Abazira, entre autres, entre 2013 et 2014», a-t-elle déclaré en Espagnol, assistée d’un interprète sénégalais.

Dans son témoignage, l’archéologue légiste a surtout tenu à expliquer les difficultés auxquelles ils étaient confrontés sur le terrain. A la place d’ossements humains, ils avaient assez souvent trouvé des ossements qui n’étaient pas humains. Toutefois, elle a signalé que l’équipe prenait toujours la précaution d’effectuer des prélèvements sur les parents des victimes pour être capables d’identifier les ossements exhumés. Les ADN pourraient déterminer les liens de parenté qui existent entre les victimes et les familles plaignantes.

Dr Anahi Ginarte a d’ailleurs signalé que les différents prélèvements qui sont envoyés au laboratoire pourraient leur permettre en effet de comparer les différents profils génétiques. «Chaque fois, les prélèvements ont été faits en présence des membres du tribunal et chaque prélèvement a été codifié. Je dois dire ici que toutes les normes de biosécurité ont été observées. Les experts des laboratoires vont expliquer plus largement», a-t-elle expliqué. D’habitude, à la fin de chaque témoignage, le parquet général, puis la partie civile et ensuite la défense posent des questions au témoin, mais cette fois-ci, Gustave Gberdao Kam, président de la Chambre extraordinaire d’assises, a décidé d’entendre tous les membres de l’équipe des experts.
PREMIERS RESTES HUMAINS TROUVES A DELI


Les premiers indices macabres sont révélés par Claudia Bisso. A la barre, l’experte de nationalité argentine, qui a dirigé les opérations d’excavation à Deli, a révélé qu’ils avaient été informés «des inhumations, lors des événements survenus en 1984». Et c’est là, dit-elle, où ils ont trouvé «les premiers restes humains. Nous avons même découvert un projectile dans un des corps», a-t-elle déclaré. Dans leur méthodologie, ils avaient subdivisé les périmètres macabres en secteurs. Dans le secteur A, où il leur a été signalé l’existence d’une tombe, ils avaient découvert, en remuant tous les sédiments à l’aide de pelles et de pioches, un enfant vêtu qui avait un morceau de tissu orange sur le crâne.

Leur travail aura été plus coriace au secteur B, où les témoignages leur auraient fait croire qu’ils auront trouvé une fosse commune dans laquelle gisent environ cent personnes. «Nous avons creusé et commencé la fouille à l’aide de pelles et pioches, mais le sédiment était extrêmement dur. Nous avons fait appel aux services d’un spécialiste, et avec son aide, nous avons pu creuser et ouvrir tout le secteur jusqu’à atteindre les sédiments stériles. Il n’y avait aucune fosse commune. Plus tard, des témoins nous ont raconté que la fosse commune se trouvait en réalité à quelques 20 mètres vers l’Est. Mais en ce moment, dans ce lieu, des constructions sont en train d’être érigées», a révélé Claudia Bisso.

«Nous avons travaillé au niveau du secteur C. Nous avons creusé et localisé une fosse commune avec neuf individus. Après avoir procédé à l’excavation de la fosse, les corps étaient numérotés de 1 à 9, conformément à l’ordre d’inhumation. Nous avons pu déterminer tout ceci en raison de la superposition des corps», a-t-elle précisé en signalant également qu’ils avaient découvert des projectiles dans les corps. Claudia Bisso a déclaré que son équipe a travaillé dans 49 pays à travers le monde, en Afrique, en Malaisie, en Europe et en Amérique. Elle dit avoir personnellement travaillé en Bosnie Herzégovine.
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