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© AFP par SEYLLOU
Ouverture du procès de Hissène Habré Dakar, le 20 Juillet 2015 - Le procès de l`ancien président tchadien Hissène Habré s`est ouvert, ce matin, à Dakar. L`ancien chef d`État réfugié au Sénégal depuis 1990 est jugé pour "crimes contre l’humanité, crimes de guerre et crimes de torture". |
S’il y a quelqu’un qui a passé un chaud après-midi hier, mardi 6 octobre, à la cour des Chambres africaines extraordinaires c’est bien le témoin Djede Kourtou Gamar. L’ancien directeur de la radio nationale du Tchad s’est en effet énervé à la suite d’une série de questions pièges que lui posé par l’avocat de la défense, Me Mounir Ballal.
Dans un ton frisant l’ironie comme il a bien la manie, l’avocat de la défense Me Mounir Ballal a bien réussi hier, mardi 6 octobre, à énerver le témoin Djede Kourtou Gamar, ancien journaliste et collaborateur de longue date du président Hissein Habré qui l’avait nommé à la direction de la radio nationale du Tchad en 1984. Tout d’abord, l’avocat de la défense s’est intéressé à la déposition faite par le témoin en 2013. «Vous avez dit qu’on avait tenté de vous éliminer le 3 mars 1983 vers 19 h 30 par des militaires en uniforme qui vous ont suivi avec une pickup pour vous tirer dessus. Pensez-vous que le régime aurait procédé de la sorte s’il avait voulu t’éliminer ? N’aurait-il pas envoyé des gens en civil avec un véhicule banalisé ?», avait demandé l’avocat au témoin qui n’avait pu donner une réponse convaincante.
Me Mounir Ballal avait bien pris son temps de décortiquer les failles comprises dans la déposition du témoin. D’un ton ironique, il avait réussi à le pousser jusqu’à son dernier retranchement. «Habré a voulu t’éliminer en 1983, puis te nomme directeur de la radio nationale du Tchad en 1984. Vous avez aussi dit qu’il avait ensuite voulu te démettre de ton poste mais qu’il en était dissuadé par des ministres de son gouvernement. Est-ce exact ?», lui avait-il demandé.
Pour toute réponse, Djede Kourtou Gamar avait répondu : «J’ai été nommé Directeur de la radio en 1984 par Habré qui voulait me démettre de mon poste. Mais il en était dissuadé par les ministres Idriss Djamouss et Ibrahim MahamatItno», persiste-t-il. «Pensez-vous que le tout puissant Habré aurait été dissuadé de vous démettre simplement à cause des ministres de son gouvernement ?», dit-il.
Auparavant, Me Mbaye Sène lui avait posé la question à savoir si le président Hissein Habré qui venait fraichement d’arriver au pouvoir en 1983 avait vraiment intérêt de le faire assassiner, il avait bien réussi à esquiver la question par une réponse dérobée au point que le président Kam est intervenu pour lui demander de répondre directement à la question. Encore interpelé par Me Mbaye Sène sur la raison pour laquelle en tant que cadre de l’ethnie Hadajaraï, il n’avait pas été inquiété alors que les autres cadres de ladite communauté étaient systématiquement arrêtés.
Dans cette série de questions réponses, il est ressorti que Djede Kourtou Gamar avait rencontré le défunt journaliste Salleh Ngarba qui s’était exilé à Paris avec sa femme. L’ancien journaliste a aussi révélé qu’il est un intellectuel-combattant qui n’avait jamais assisté pour autant aux réunions secrètes du MOSANAD. Bref, plusieurs incohérences ont été relevées par la défense dans le témoignage de l’ancien journaliste.
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