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Non respect du protocole d’accords: Les syndicats d’enseignants sur le pied de guerre
Publié le jeudi 8 octobre 2015  |  Sud Quotidien
Accord
© aDakar.com par A. SECK
Accord avec le Grand cadre pour une suspension de la grève
Dakar, le 30 Avril 2015 - Le gouvernement s`est accordé jeudi avec le Grand cadre des syndicats d`enseignants pour une suspension du mot de grève qui paralyse depuis février dernier le fonctionnement de l`école sénégalaise.




C'est parti pour la rentrée scolaire 2015-2016 avec l'ouverture des classes effective, cette fois-ci, pour les potaches à partir d'aujourd'hui, mercredi 07 octobre. La particularité de la présente année académique réside dans le fait que les acteurs retrouvent les chemins de l’école sur fond de dénonciation des problèmes. En plus des écoles inondées, des abris provisoires, de l'absence des matériels didactiques et le déficit de tables-bancs et d'enseignants, le Protocole d'accords signé entre le gouvernement et les syndicats d'enseignants, en avril dernier, risque de créer un environnement propice aux mouvements d'humeur. Les syndicats d'enseignants se barricadent pour dénoncer le non-respect des engagements pris par l'Etat et entendent dérouler des plans d'actions. Les autorités en charge des différents points parlent d'avancement dans la mise en œuvre des accords. Pendant ce temps, les parents d'élèves et le Comité de dialogue social appellent les deux parties à œuvrer pour l'apaisement de l'espace scolaire, afin de pouvoir améliorer les performances des enseignements-apprentissages. De ce fait, l’on risque de revivre la même situation que les dernières années avec le dialogue de sourds entre gouvernement et syndicats qui pourrait conduire à des grèves répétitives, prenant en otage des milliers d'élèves.

OMAR WALY ZOUMAROU, SELS/A : "Nous pouvons dérouler des plans d'actions à tout moment"
«Nous pouvons dire que le gouvernement, dans cette affaire, nous mets à l'aise. Lors de la réunion du Comité de suivi des accords, ils ont reconnu qu’aujourd'hui aucun échéancier n'a été respecté sur les points inscrits dans le procès-verbal. Concernant les instituteurs adjoints, entre autres points du procès-verbal, il était question que ce corps soit éteint. On se rencontre, au rythme où vont les choses, que ce n'est pas pour demain l'extinction de ce corps. Sur 21.000 instituteurs adjoints, seuls 3.000 ont été enrôlés cette année. A ce niveau, il y a un retard, en plus des dizaines milliers qui vont s’y ajouter. Nous avons demandé que le gouvernement mette en œuvre des mécanismes pour que ces enseignants soient formés et être des instituteurs diplômés avec Certificat d'aptitude. Nous n'avons même pas besoin de déposer un préavis de grèves pour aller en mouvement dans la mesure où nous avions simplement suspendu nos plans d'actions. Le préavis court jusqu'au 31 décembre. Nous pouvons dérouler à tout moment des actions. Nous voulons que le gouvernement décrypte les différents messages que nous avons lancés ces jours.»

ABDOULAYE NDOYE, CUSEMS : "Plusieurs points d’accord ne sont pas matérialisés"
«Le Gouvernement n’a pas honoré tous les engagements souscrits. A la date du 30 septembre 2015, plusieurs points d’accord ne sont pas matérialisés. Il s'agit, entre autres, de la publication des résultats de l’étude sur le système de rémunération des agents de l’Etat; la délivrance des actes d’intégration, d’avancement et de radiation, issus de l’opération «coup de poing»; les mises en solde et le paiement des rappels». Sans oublier «la remise en cause de l’accord sur les passerelles; les retards dans le paiement des salaires des corps émergents et les lenteurs dans la formation diplômant des professeurs titulaires de diplômes spéciaux.
Le point de revendication, depuis 2011, qui fédère tous les enseignants du moyen/secondaire et qui pose un principe de justice et d’équité s’articule autour de l’alignement de l’indemnité de logement sur celle des autres agents du même niveau de qualification. La revalorisation du statut de l’enseignant, l’instauration d’un système de motivation des professeurs des lycées et collèges du Sénégal demeurent des conditions essentielles pour un environnement scolaire apaisé et un enseignement de qualité». Le CUSEMS s'inquiète du silence des «médiateurs (CESE, l’Assemblée nationale, HCDS, CNDS/SEF) garants des points d’accord consignés dans le PV du 06 Mai 2015 et le mutisme inquiétant des parents d’élèves. Alors qu'ils s’étaient engagés à faire du monitoring pour une application diligente des différents points.»

BAKARY BADIANE, PRESIDENT DE LA FENAPES : "Nous souhaitons ardemment une année à turbulence zéro"
«Nous étions aux négociations qui ont abouti à la signature des accords. Les points inscrits dans le procès-verbal ne peuvent être réglés que graduellement. Il y a des points de l'accord qui peuvent être réglés à court terme, d'autres à moyens et à long terme. Prenons l'exemple du rappel qui coûte des milliards à l'Etat, il ne peut pas être réglé en un ou deux mois. L'essentiel est que l'engagement soit pris. Nous pouvons dire que la matérialisation du procès-verbal est une question de temps. Nous avons toujours demandé aux syndicats de ne pas compromettre les études de nos enfants. Il y a déjà un document qui est sorti et qui indique les points sur lesquels ils sont tombés d'accord et même les points qui sont déjà réglés. C'est pourquoi nous pensons que cette année, on devrait avoir normalement moins de problèmes pour sauver l'école. Quand vous vous rendez compte que ceux qui sont admis au CFEE sont moins nombreux que ceux qui ont eu l'entrée en 6ème, il y a quelque chose qui ne va pas. Nos enseignants doivent comprendre qu'il y a un effort supplémentaire à faire et nous éviter une autre grève. Nous souhaitons ardemment que l'année qui commence soit une année à turbulence zéro pour essayer de rattraper ce que l'on peut rattraper.»

ABDOU FATY, GCSE : "Hormis la formation diplomante, tous les autres points restent en l'état"
Depuis la signature du Protocole d’accord devant le Premier ministre, nous nous sommes rendu compte que le gouvernement n’a pas accéléré la cadence dans la mise en œuvre des accords. Toutes les échéances retenues dans le protocole sont arrivées à terme en fin juillet. Nous avions, par la suite, tenu une réunion en fin août pour relever que toutes les dates sont dépassées. Au niveau de la validation, 14.000 actes de reclassement sont entrain d'être traités. Et, à ce jour, aucun acte n'a un projet, aucun acte n'est sorti. Plus grave c’est que le ministre du Budget nous avait dit qu'à la suite de la validation, le règlement des rappels démarrera le 1er janvier 2016. Les techniciens du ministre sont venus nous dire que cela démarrera en 2019. C'est inadmissible pour un Etat. A cause des lenteurs administratives, les actes ne sortent pratiquement plus. Les actes qui étaient sortis, il y a de cela deux mois, ne sont pas pris en charge par les finances. C'était un engagement du gouvernement. Prenons les cotisations à la Caisse de sécurité sociale, à l'IPRES, le gouvernement est incapable de verser le montant de nos cotisations. Les familles de nos camarades décédés sont entrain de trinquer. Les autres camarades passés à la retraite ne reçoivent pas leur pension de retraite. Serigne Mbaye Thiam n’a pas encore restauré la Commission de la gestion démocratique jusqu'à présent. C’est très grave dans la mesure où le Premier ministre avait dit, le 30 avril, que si ces engagements ne sont pas respectés, il en tirera toutes les conséquences.
Le rapport du système de rémunération des agents de l'Etat n'est pas encore disponible. En plus de cela, les affectations des enseignants n’ont pas été faites dans les règles de l’art. Sur la formation diplomante, 3.000 ont été formés sur 21.000 instituteurs adjoints. L'assainissement de Kounoune n'a pas été fait. Vous conviendrez avec moi que sur ce Protocole d'accords, hormis la formation diplomante, tous les autres points restent en l'état. Nous avons une grande déception. Les enseignants sont découragés. Ils nous ont convoqué les 08 et 09 octobre pour une rencontre pensant qu'ils feront des propositions concrètes. Le GCSE se bat pour une bonne gouvernance, la transparence et l'équité dans l'administration.»

CHEIKH MBOW, COSYDEP : "Nous appelons l’Etat à avancer sur les accords signés"
«Si aujourd’hui le problème posé est le non-respect des accords, nous appelons l’Etat à avancer sur les accords signés d’autant qu’il les a qualifiés de réalistes et réalisables. Il faut aussi trouver des solutions pour les écoles inondées. Les contraintes d’une année sans couacs résident dans la résorption des abris provisoires. Le manque de matériels didactiques est aussi un problème à résoudre. «Ubbitey, jangtey», c’est un défi pour tous les Sénégalais quelles que soient, par ailleurs, les difficultés, en l’inscrivant dans le cadre d’un processus. Chaque année, on doit veiller aux écoles qui réussissent Ubbitey, jangtey. Si nous voulons améliorer les performances des enseignements-apprentissages, il est évident que la seule issue, c’est de réaliser Ubbitey, Jangtey. On n’aura pas les résultats escomptés dès la première année, mais nous continuerons à y travailler. Nous allons essayer chaque année d’enrôler plusieurs écoles à démarrer les enseignements le jour de la rentrée scolaire. Des efforts doivent être faits par tous les acteurs, enseignants, parents et élèves pour rendre effective cette campagne de mobilisation citoyenne.»

ABDOULAYE FANE, PRESIDENT UNAPEES : "Nous demandons que les deux parties cessent les déclarations intempestives"
«Nous demandons que les deux parties cessent les déclarations intempestives, essaient de se retrouver pour une issue. Il s’agit aujourd’hui de voir les accords et d’essayer de régler certains points inscrits dans le procès-verbal. Peut-être faire un moratoire pour permettre aux élèves d’aller à l’école dans la quiétude. Il faut une confiance mutuelle aussi entre l’Etat et les syndicats d’enseignants. Nous avons l’impression qu’ils se regardent en chien de faïence. La confiance est un préalable pour aller vers l’apaisement. L’école est l’affaire de tous. Les parties prenantes sont aussi les parents d’élèves qui sont des acteurs. Le gouvernement doit respecter les engagements pris avec les enseignants, faire de sorte que ceux-ci soient appliqués. Nous avons l’esprit tranquille dans la mesure où nous sommes une structure de dialogue social.»

MAMADOU DIOP "CASTRO", PRESIDENT DU CNDS/EF : "Accepter de se trouver autour de la table pour assurer le suivi des engagements"
"En tant que président du CNDS/EF, nous sommes des médiateurs. Nous agissons. Ce sera une rentrée à plusieurs vitesses. «Ubbitey, Jangtey» ne sera pas une réalité partout parce que les conditions ne sont pas remplies. C'est un processus qu'il faut travailler. En ce qui concerne les relations professionnelles, il faut travailler à renforcer le Comité de dialogue pour lui permettre de jouer son rôle et faire en sorte que le suivi des engagements soient assurés et des concertations se développent entre syndicats et gouvernement. La paix sociale doit être restaurée à partir de la confiance entre acteurs sur la base du respect des engagements de part et d'autre. Accepter de se retrouver autour de la table pour assurer le suivi des engagements. Que le gouvernement respecte ses engagements sur la base de la planification et de l'exécution des engagements. Que les organisations syndicales soient plus ouvertes et patientes.
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