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Conflit avec les «Résidences les Jardins» : La cour suprême coupe le courant à wärtsilä - La défense fait un rabat d’arrêt
Publié le jeudi 8 octobre 2015  |  Le Quotidien
Me
© Autre presse par DR
Me Mame Adama Guèye, acteur de la société civile




Estimant que des décisions de justice prises à son encontre sont manifestement entachées d’irrégularités, la société finalandaise Wartsila West Africa, tout en continuant la bataille judiciaire, n’écarte pas de délocaliser ses activités ouest-africaines dans un pays moins incertain que le Sénégal. Au grand dam des employés et de plusieurs autres acteurs économiques locaux.

La société Wartsila West Africa semble en être arrivée au bout de sa patience dans le conflit qui l’oppose à la Sarl «Résidence les Jar­dins». Après avoir quasiment épuisé toutes les voies de recours après une condamnation dans un conflit de nature civile, la société finlandaise, représentée au Sénégal par la Scp Mame Adama Guèye et associés, n’a pas écarté hier, par la voix de son Directeur général pour l’Afrique de l’Ouest, Mamadou Goumblé, de devoir plier bagages et de quitter le Sénégal.
Ce qui leur est resté sur la gorge, c’est la décision prise par la Cham­bre civile et commerciale de la Cour suprême, qui a entériné une décision de la Cour d’appel de Saint-Louis qui, selon l’avocat Me Mame Adama Guèye, était manifestement entachée d’irrégularités, et qui condamnait Wartsila à payer plus d’1 milliard 425 millions de francs Cfa à une entreprise immobilière, pour rupture de contrat immobilier.
Lors d’un point de presse hier, Me Guèye est revenu en long et en large sur ce dossier qui avait, il y a déjà quelque temps, fait l’objet d’un traitement exhaustif dans la presse. Cela, d’autant plus que la décision de la Cour d’appel de Saint Louis qui avait été attaquée en cassation, avait été prise par trois juges, dont le fameux Taïfour Diop, qui s’était négativement illustré dans le conflit électoral qui avait suivi la proclamation des résultats des municipales à Podor, et opposant Mamadou Racine Sy à Aïssata Tall Sall.
Dans cette affaire également, les conseils de Wartsila ont estimé que «la décision rendue par des magistrats de la formation spéciale de la Cour d’appel de Saint-Louis, dans des conditions scandaleuses, ne laisse aucun doute ; elle pue la corruption». Et ils se sont plaints aussi bien auprès des autorités politiques, chef de l’Etat et garde des Sceaux, qu’auprès de l’Ofnac, de l’Inspection générale des affaires judiciaires et du Pre­mier président de la Cour su­prême. Les trois magistrats de la Cour d’appel de Saint-Louis ont été sanctionnés et relevés de leur poste.
Néanmoins, contre toute attente, la Cour suprême a jugé bon de confirmer leur décision.
Depuis, «Résidences Les Jar­dins» a fait bloquer les comptes de Wartsila au Sénégal, à hauteur de 1 milliard 400 millions. Mama­dou Goumblé souligne qu’ils ne peuvent même plus payer leurs fournisseurs, ou encaisser leurs factures. Et le 15 octobre prochain, si rien n’est fait, l’entreprise hôtelière pourra entrer en possession des montants détenus dans les comptes bancaires de Wartsila. Pour parer à cela, la défense a fait un rabat d’arrêt auprès de la Cour suprême, mais qui tarde à être examiné, alors que la situation devient assez urgente.
Alors, la société finlandaise aurait déjà commencé à étudier des solutions alternatives. Le Dg Goumblé a tenu à souligner que, comme toutes les entreprises scandinaves, Wartsila est très respectueuse des décisions de justice, «quand elles sont justes et équitables». Ce qui ne semble pas être le cas ici. Donc, face à l’insécurité juridique qui règne au Sénégal, l’entreprise pourrait délocaliser la majorité de ses activités dans un autre pays.
Or, Warstila West Africa est un gros client de la Senelec, à qui elle loue des centrales de production d’énergie électrique. Et du Sénégal, l’entreprise rayonne sur les 15 pays de la Cedeao et la Mauritanie. Elle a déjà fourni à Senelec environ 14 centrales d’une puissance cumulée de plus de 220Mw, soit près de 45% de la production de la société nationale d’électricité. Elle em­ploie 120 personnes au Sénégal, et son activité génère annuellement 20 milliards de Cfa.
Si la société venait à se délocaliser, le plus gros perdant serait bien sûr le pays et ses populations. Des individus vont se retrouver au chômage, et des Pme perdraient des marchés, sans compter le manque à gagner sur le plan de la fiscalité pour l’Etat. Et cela, compte non tenu des dégâts concernant la réputation du pays. Le tout, pour les beaux yeux d’une dame qui a su convaincre des magistrats de tordre la main au Droit.
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