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Le Soleil N° 13121 du 19/2/2014

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Aminata Touré sur la lutte contre les armes légères : « C’est une question de droits de l’Homme et de développement »
Publié le mercredi 19 fevrier 2014   |  Le Soleil


Le
© aDakar.com par DF
Le premier ministre a présidé un forum dans le cadre de la célébration des 40 années de la Banque Islamique de Développement
Le premier ministre Aminata Touré à présidé un Forum sur la Banque Islamique de Développement. Dix-sept pays africains ont été représentés. L’organisation de la réunion rentre dans le cadre des célébrations marquant le 40e anniversaire de la BID. Il est question, lors de ce forum, de dresser le bilan des activités menées par la banque (la BID) dans les pays membres et non-membres, d’identifier les difficultés rencontrées, et de participer à la planification d`une nouvelle stratégie décennale. Photo: Aminata Touré, Premier Ministre du Sénégal


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En procédant à l’ouverture de l’atelier de la Commission nationale de lutte contre la prolifération et la circulation illicite des armes légères et de petit calibre (Comnat/Alpc), le Premier ministre, Aminata Touré, a rappelé l’importance que notre pays attache à la paix et à la sécurité, et en conséquence à l’éradication de la prolifération et de la circulation illicite des Alpc. Pour Mme Touré, lutter contre le phénomène est une question de droits de l’homme et de développement.

Le Sénégal, a indiqué le Premier ministre Mme Aminata Touré, accorde une importance capitale à la paix et à la sécurité, mais surtout à l’éradication de la prolifération et de la circulation illicite des Alpc. Ces armes classiques, a rappelé Aminata Touré, ont un impact négatif indéniable et incommensurable aux plans humanitaire, social, économique voire politique sur les nations. Elle a indiqué que l’ex-secrétaire général des Nations unies, Kofi Annan, n’avait pas hésité à les assimiler à des « armes de destruction massive ». Le thème était : « Agir pour la sécurité au Sénégal. Quid de la lutte contre la prolifération des Alpc ? »
Selon le chef du gouvernement, elles prolongent les conflits, les exacerbent, nuisent au respect du droit international humanitaire, menacent la stabilité de certains gouvernements, profitent au terrorisme et à la criminalité. « Elles ont favorisé des violences inadmissibles sur les femmes et provoqué des traumatismes difficiles à effacer. Il faut reconnaître qu’elles mettent en danger les politiques socio-économiques et les efforts de développement de nos Etats et le tribut est réellement trop lourd à payer », a-t-elle regretté. Le Premier ministre d’indiquer que la disponibilité et l’abondance de ces armes dans le Sahel ont failli aboutir au contrôle d’un Etat démocratique et stable par des terroristes puissamment armés.
Aussi, est-il impérieux de s’intéresser encore plus et mieux «à cette problématique qui va bien au-delà de la question de la sécurité stricto sensu, mais qui doit également être prise comme une question de droits de l’homme et de développement ». Sa conviction est que la paix et la sécurité sont des facteurs garants du développement et le gouvernement attache un grand intérêt aux recommandations qui sortiront de l’atelier. « Celles-ci contribueront à toujours garantir la sécurité et le bien-être de nos populations, mais aussi la stabilité et le développement durable du Sénégal », a-t-elle fait savoir.
S’agissant du thème, le Premier ministre de souligner que sa pertinence n’est plus à démontrer eu égard au contexte régional avec des menaces et défis multiformes à la sécurité, en particulier ceux liés à la violence armée. Le secrétaire permanent de la Comnat/Alpc, le colonel Wagane Faye, a salué la disponibilité du chef de gouvernement, avant de remercier les conférenciers qui ont bien voulu accepter de partager leurs réflexions sur la problématique de la prolifération des armes légères et de petit calibre.

Les bailleurs invités à soutenir les efforts du Sénégal

Avant de procéder à l’ouverture du séminaire de la Commission nationale de lutte contre la prolifération et la circulation illicite des armes légères et de petit calibre (Comnat/Alpc) portant sur le thème : « Agir pour la sécurité au Sénégal. Quid de la lutte contre la prolifération des Alpc ?», le Premier ministre, Aminata Touré, a inauguré le siège de la structure situé au complexe Sicap Point E, Avenue Cheikh Anta Diop X Canal 4. C’était en présence des autorités militaires et civiles. En mettant ce siège à la disposition de la Comnat, Mme Aminata Touré a indiqué que l’Etat contribue à son fonctionnement en fournissant des moyens matériels, financiers et humains. Elle a aussi salué les immenses efforts consentis par la Cedeao, avant d’inviter les autres bailleurs de fonds à suivre cette voie afin de soutenir les efforts de notre pays pour demeurer un espace de paix et de sécurité. La Comnat a pour mission d’assister les autorités nationales compétentes dans la conception et la mise en œuvre d’une politique nationale de lutte contre la prolifération et la circulation illicite des armes légères et de petit calibre.

Des initiatives pour faire face au phénomène
Le Premier ministre, Mme Aminata Touré, a indiqué, hier, au cours de l’ouverture de l’atelier, que le Sénégal a pris des initiatives importantes au plan national pour répondre de manière inclusive et globale aux problèmes posés par la prolifération et la circulation illicite des Alpc.
Le chef du gouvernement du Sénégal a indiqué hier que le président de la République prend très au sérieux sa responsabilité d’assurer la sécurité de nos citoyens, en ayant une politique de sécurité cohérente. Celle-ci se décline au travers de plusieurs institutions et mécanismes dont la Comnat. Conscient de l’urgence de prévenir, de combattre et d’éradiquer la fabrication et le trafic illicites des armes à feu, de leurs pièces, éléments et munitions, le Sénégal, a ajouté Mme Aminata Touré, s’est ainsi associé à la vaste offensive lancée par la communauté internationale, les organisations sous-régionales mais aussi les organisations de la société civile à travers le Programme d’action des Nations unies pour combattre et éradiquer le commerce illicite des armes légères et de petit calibre (Unpoa).
Cette année, a-t-elle annoncé, le Sénégal sera au sein de la communauté internationale à New York pour la réunion de suivi de sa mise en œuvre. Le Premier ministre a affirmé que le Sénégal s’est largement investi dans le processus d’adoption du Traité sur le commerce des armes (Tca). Par ailleurs, Mme Touré s’est réjouie du rôle que les institutions gouvernementales, en partenariat avec la société civile sénégalaise, ont joué dans le processus ayant conduit à l’adoption de ce traité, avec le lancement, à Dakar, en 2003, de la campagne mondiale « contrôlons les armes ». « Notre pays a été également l’un des premiers Etats à le signer à New York le 03 juin 2013 », a rappelé le Premier ministre qui informe que le chef de l’Etat vient d’ailleurs d’être autorisé à le ratifier. Cela permettra, selon elle, au Sénégal de continuer à mériter son titre de « pays champion » du Tca.
Le chef du gouvernement de rappeler le rôle de premier plan que le Sénégal a joué dans la sous-région ouest-africaine dans l’élaboration par la Cedeao de normes pour mieux contrôler ces armes légères et de petit calibre, notamment la Convention sur les armes légères et de petit calibre, leurs munitions et autres matériels connexes. Au plan national, a-t-elle dit, « le Sénégal a pris des initiatives importantes pour répondre de manière inclusive et globale aux problèmes posés par la prolifération et la circulation illicite des Alpc ». D’où la création, en octobre 2000, de la Comnat/Alpc.

25 millions d’armes légères circulent dans la sous-région
Aujourd’hui, 20 ou 25 millions d’armes légères circulent dans la sous-région, a dit l’économiste, universitaire et ancien ministre du Plan du Sénégal, El Hadji Ibrahima Sall. Il a indiqué que les armes légères ont fait près de 800 millions de victimes. « Il ne s’agit pas uniquement des militaires, mais aussi des civils », a-t-il précisé. « La situation est extrêmement grave. Les armes légères font beaucoup de victimes. La destruction humaine est faite par les armes légères. Elles ne sont légères pour personne », a-t-il affirmé. Il a expliqué qu’une arme légère est une arme portable par un individu ou par un groupe d’individus.
Selon l’ancien directeur du Programme régional de désarmement et de lutte contre la prolifération des armes légères en Afrique de l'Ouest de 2000 à 2005, la prolifération et la circulation des armes légères ont été favorisées par certains facteurs dont le terrorisme et la criminalité financière organisée qui se sont développés dans cette partie de l’Afrique. Aujourd’hui, a-t-il fait remarquer, les groupes ont plus de facilité à s’armer qu’avant. L’intervention de la France en Lybie et la manière dont les armes ont été données aux rebelles dans ce pays, de l’avis de M. Sall, ont également facilité la prolifération. « J’étais convaincu qu’il y aura des problèmes tôt ou tard », a martelé le conférencier. Il s’en est ainsi suivi la question du Mali.

Ibrahima Sall, ancien ministre : « Miser sur les renseignements et la surveillance des frontières »
L’ex-directeur du Programme régional de désarmement et de la lutte contre la prolifération des armes légères en Afrique de l'Ouest de 2000 à 2005 et ancien ministre, El Hadji Ibrahima Sall a invité les Etats à miser sur la prévention et le micro-désarmement pour faire face à la problématique de la prolifération et de la circulation des armes légères en Afrique. Selon lui, la question des armes légères ne peut être réglée qu’en amont. Par conséquent, a-t-il indiqué, les renseignements et la surveillance des frontières doivent constituer les priorités des Etats africains.
Il a prôné l’instauration d’une grande école ou d’une université dédiée aux renseignements. « C’est extrêmement important », a-t-il souligné. « Il faut, dans la stratégie de défense et de sécurité, un volet clair et net qui porte sur les armes légères et leur contrôle. Il nous faut une stratégie intégrée », a-t-il plaidé.
Il a jugé les actions menées « insuffisantes » par rapport aux défis et aux enjeux que posent la prolifération et la circulation des armes légères. « Il y a une faiblesse énorme entre les défis et les menaces. Nous n’avons pas de réponses appropriées, alors que ces conflits armés ont une conséquence immédiate sur l’économie des pays », a-t-il déploré.
Précisant que c’est toute l’Afrique qui est concernée par cette problématique, M. Sall a pointé du doigt le manque d’organisation des pays pour faire face à ces défis, appelant à la mise en place d’une plate-forme politique qui permettra aux Etats, non seulement d’identifier les producteurs d’armes, mais aussi de discuter avec eux. Il faut aussi développer le partenariat public-privé.

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