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Boom des salles de fitness à Dakar: Sexe, amour, sport… au menu
Publié le jeudi 24 septembre 2015  |  Enquête Plus




Les salles de sport se multiplient actuellement à Dakar. Chaque jour, ils sont très nombreux à les fréquenter, chacun pour des raisons diverses. Si au départ c’est pour perdre du poids ou faire de la musculation, au gré des jours des relations se forment, des histoires de sexe, des rumeurs. EnQuête fait un zoom sur ce qui se passe dans ce milieu.



Les salles de sport font floraison à Dakar. Depuis maintenant quelques années, elles existent dans pratiquement tous les quartiers de la capitale sénégalaise. Il est loin le temps où le célèbre "Olympique Club", construit en 1994 sur la Corniche Ouest, était la seule salle de sport dans la capitale. "L'explosion des salles de fitness à Dakar et de leurs fréquentations est explicable économiquement, indique le sociologue Aly Khoudia Diaw. Le niveau de vie du Dakarois s'est amélioré, surtout pour les jeunes cadres, et les femmes particulièrement.''

Le docteur Moussa Sarr, médecin généraliste, estime que les Sénégalais ont compris que le sport est un moyen très efficace pour prévenir les maladies cardio-vasculaires, première cause de mortalité au Sénégal. Autre explication : le marché devenu très fructueux au Sénégal pousse les Modou-Modou (émigrés) à investir dans le secteur. Mais le matériel haut de gamme pour faire un bon fitness n’existe qu’en Occident. Toutefois, au Sénégal, certaines salles possèdent des équipements qui se rapprochent de celle d’Europe. L’endroit et le matériel proposé joue sur le tarif des séances d’exercice. Dans certains coins de la banlieue comme Pikine, les prix sont très abordables. ‘’Pour une heure, on ne demande que 250 francs Cfa aux clients’’, dit un gérant. Dans ces salles-là, d’habitude le matériel n’est pas performant ni complet et rarement on y trouve des moniteurs.

Situé aux Parcelles Assainies, une salle Rahma Damba accueille beaucoup de célébrités : des lutteurs, le commissaire des Parcelles Assainies de l’époque, sa femme, ses éléments, le directeur du district sanitaire Abass Ndaw ainsi que certaines personnalités politiques comme l’ancien député libéral Tafsir Thioye. Cette salle n’est pas accessible à toutes les bourses. Ici, une séance d’une heure vaut 1000 F ; et pour la mensualité, c’est 15 000 francs. Cette salle, comme beaucoup d’autres dans les coins huppés de Dakar, embauche beaucoup de moniteurs dont la plupart formés à l’Inseps (Institut national supérieur de l'Education populaire et du Sport).

Des coins de rencontres amoureuses

Ces endroits ne sont pas seulement des lieux de sport. C’est aussi des coins de rencontres de tous genres. On peut y trouver l’amour ou repérer un oiseau rare à plumer. Certaines demoiselles s’habillent souvent très sexy pour attirer les regards et charmer les hommes. Une situation qui engendre des histoires de toutes sortes : sexe, jalousie, des camarades qui partagent les mêmes hommes qui y passent. Des filles approchées racontent avec délectation leurs aventures. ‘’Dans la salle que je fréquente, le propriétaire est sorti pratiquement avec toutes les filles.

Dès que tu t’inscris et que tu es belle, il délaisse celle avec qui il était pour se jeter sur toi, la nouvelle’’, narre une jeune fille de teint clair trouvée dans une salle. Très ouverte, elle continue de plus belle : ‘’Le plus drôle dans cette histoire, c’est que les filles avec qui il a eu des histoires se jalousent et se regardent en chiens de faïence. Certaines, en revanche, se moquent de lui.’’

Dans d’autres cas, des relations sincères se tissent. Une fille rencontrée dans une salle située à Sacré-Cœur a rencontré le bonheur dans l’exercice physique. Non seulement son corps respire la santé mais son âme aussi a retrouvé la joie. ‘’Je me suis mariée il y a de cela deux ans et j’ai un fils maintenant. Mon mari, je l’ai rencontré dans une salle de sport mais ce n’était pas mon intention de départ. Je fréquentais la salle de sport juste parce que j’étais tout le temps stressée et le sport me permettait de me détendre. J’y ai rencontré cet homme merveilleux qu’est mon mari. Nous sommes sortis ensemble et au bout de quelques mois, je suis devenue sa deuxième femme’’, révèle-elle.

Les visites médicales pas respectées

Faire du sport doit répondre forcément à des normes sur le plan sanitaire. Mais dans les salles sénégalaises, ces normes ne sont pas respectées. Dans les fiches que l’on donne pour l’inscription, il est noté que le client doit obligatoirement fournir un certificat médical qui prouve qu’il est apte à faire du sport. Malheureusement, les gérants pensent plus à se remplir les poches qu’à vérifier l’état de santé de leurs clients. Pour eux, c’est le business qui prime sur tout. ‘’L’essentiel pour nous, c’est d’avoir une salle propre, un bon matériel et de bons moniteurs. Nous avons un médecin qui vient faire son sport ici. Donc en cas de problème, il peut nous aider’’, raconte un gérant sous le couvert de l’anonymat.

Pour eux, les clients sont assez responsables pour savoir s’ils sont aptes ou pas à faire du sport. En général, quand une personne vient pour s’inscrire, une fiche lui est donnée pour remplir son état-civil, mais aussi décliner les raisons qui le poussent à faire du sport. ‘’Souvent, les filles veulent toujours rendre leur ventre plat et perdre du poids. Quant aux hommes, ils veulent se muscler et avoir des abdos d’aciers’’, renseigne Pape Saliou Diop, le gérant d’une salle de sport aux Parcelles Assainies. Dans les salles de sport, plusieurs séances de gymnastique, d’aérobic et des exercices cardiovasculaires y sont pratiquées à n’importe quelle heure pour que, même ceux qui rentrent tard du travail, puissent y trouver leur compte.

Dr Moussa Sarr : "L'idéal est d'avoir 3 séances de 45 mn par semaine"

Pour préserver leur santé, les Sénégalais s'adonnent, à la faveur de l'amélioration du niveau de vie, au fitness dans des salles de sport de plus en plus nombreuses.

A Dakar, en matière d'entretien physique, le fitness a pris le pas sur la plage. Une vingtaine de salles de sport ont vu le jour dans la capitale sénégalaise, ces cinq dernières années. De la musculation en passant par le cardio-training ou l'aérobic, l'engouement des Dakarois pour le sport ne faiblit pas. Les bienfaits de l’activité sportive n’ont cessé d’être mis en valeur. "Chaque Sénégalais doit avoir eu un parent, un ami ou un voisin décédé des suites d'une maladie cardiovasculaire. Cela a permis aux gens de prendre conscience de la nécessité de faire du sport", affirme le docteur Moussa Sarr qui ajoute que "l'idéal est d'avoir 3 séances de 45 mn d'activité physique par semaine".

Anta, la trentaine, fréquente l'"Elite Fitness", dans le quartier Ouest Foire. Elle essaye de respecter cet avis médical depuis que son surpoids lui a valu des problèmes d'estomac. "Cela faisait quatre ans que je ne faisais plus de sport, j’ai repris depuis novembre 2014 et j'ai perdu 5 kilos. Maintenant, je vais faire du sport à vie", indique-t-elle. Outre la perte de poids ou le développement de la musculature, l'engouement est parfois motivé par la présence de stars du sport sénégalais.

La salle ''Bantamba'' est très fréquentée par des lutteurs comme ''Gouy-Gui'','' Sa Cadior'', ''Boy Niang 2'', ''L'an 2000''. L'abonnement, ici, est à 6 500 F Cfa et le prix de la séance à moins de 500 F Cfa. Le but de cette salle n’est pas commercial, selon ses fondateurs, mais d'offrir un cadre agréable et accessible pour que les jeunes puissent s'entraîner à moindre frais. Parfois même gratuitement.
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