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Taux de mortalité à la DDS de 1985 à 1988: « Ce qui s’est passé au Tchad est pire que la seconde guerre mondiale »
Publié le lundi 21 septembre 2015  |  Enquête Plus
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© aDakar.com par DF
Ouverture du procès de Hissène Habré
Dakar, le 20 Juillet 2015 - Le procès de l`ancien président tchadien Hissène Habré s`est ouvert, ce matin, à Dakar. L`ancien chef d`État réfugié au Sénégal depuis 1990 est jugé pour "crimes contre l’humanité, crimes de guerre et crimes de torture".




L’expert statisticien Patrick Ball a bouclé hier la deuxième semaine du procès de Hissein Habré. Dans son témoignage, il a fait état d’un taux de mortalité ‘’extrêmement’’ élevé dans les centres de détention de la DDS (Direction de la documentation et de sécurité), entre 1985 et 1988.



L’hécatombe. Telle semble être la situation dans les prisons de la Direction de la documentation et de la sécurité (DDS) du Tchad, entre 1985 et 1988. Si, du moins, l’on se fie au témoignage de Patrick Ball, entendu hier, à la barre de la Chambre d’assises des Chambres africaines extraordinaires (CAE). L’expert statisticien témoignait, dans le cadre du procès de Hissein Habré, sur le taux de mortalité dans les centres de détention de la DDS. Selon les résultats de son étude, le taux brut de mortalité est ‘’extrêmement élevé’’. ‘’C’est pire que ce qui s’est passé dans les prisons soviétiques et japonaises, durant la seconde guerre mondiale’’, commente le témoin. Faisant une comparaison avec la situation des Américains détenus dans les prisons japonaises durant la seconde guerre, il a expliqué que le nombre de personnes mortes à la DDS est supérieur de 1,5 à 4,5 fois plus. Et 5,3 plus comparé à la situation en Union soviétique. Toujours pour montrer l’ampleur du drame, le statisticien a renseigné que la mortalité en milieu carcéral était largement supérieure à celle chez la population adulte tchadienne qu’elle dépassait de 90 à 400%.

Interpellé sur ses sources et méthodes de calcul, l’Américain dit que les documents exploités proviennent exclusivement des archives judiciaires de la DDS et qu’elles ont été authentifiées. ‘’Nous avons pris le nombre d’arrivées le matin multiplié par le nombre qui restait le soir et on le divisait par 100’’, a indiqué le statisticien. Cependant, il a expliqué qu’à cause de l’absence de données, les années 1982 à 1985 et 1989 et 1990 n’ont pas pu être prises en compte dans la mission que lui a confiée la Commission d’instruction des CAE. Le statisticien a également fait savoir qu’il ne lui a été remis que le nombre de morts. Donc, le rapport ne tient pas compte des détenus libérés ou transférés ni de l’âge de ceux qui sont décédés et encore moins les causes des décès.

Le procès reprend lundi avec les comparutions de Tanaka Tobin, expert graphologue, Oliver Bercut co-auteur et l’expert Bandjim Bandoum.
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