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Moussa Sarr, porte parole de la LD: ‘’Une candidature de la gauche n’est pas encore discutée ni à la Ld ni à la Cds’’
Publié le jeudi 17 septembre 2015  |  Enquête Plus




Au moment où l’idée d’une candidature de la gauche sénégalaise est agitée, le porte-parole de la Ligue démocratique soutient qu’une candidature de la gauche n’est pas encore discutée ni au niveau de la Ld encore moins au sein de la Confédération pour la démocratie et le socialisme (Cds), coalition qui regroupe l’essentiel des partis de gauche. Moussa Sarr a, dans cet entretien avec EnQuête, réitéré l’appartenance de la Ld à la coalition Bby où, dit-il, elle travaille pour le succès de la deuxième alternance.



L’idée d’une candidature de la gauche sénégalaise aux prochaines élections présidentielle et législatives de 2017 est agitée dans certains partis de gauche. Quelle est la position de la Ld par rapport à cette question ?

Je dois d’abord dire que la Ligue démocratique (Ld) n’est pas encore officiellement saisie d’une proposition de candidature de la gauche. Nous en avons entendu parler à travers la presse et il semble que c’est une proposition de Yoonu askan wi (Yaw). La Ld réitère sa position de toujours dans la coalition Benno bokk yaakaar (Bby). Nous travaillons au succès de la deuxième alternance. Nous sommes également avec les partis de gauche dans la Confédération pour la démocratie et le socialisme (Cds). Ces différentes coalitions ne sont pas pour nous des coalitions électorales. Pour Bby, je le répète, la Ld travaille avec ses partenaires au succès de la deuxième alternance. Pour la Cds, nous travaillons à asseoir dans ce pays une force de gauche crédible pour donc dépasser l’émiettement qui a jusqu’ici pénalisé les forces de gauche. C’est donc dire que cette coalition de la Cds n’est pas une coalition électorale et pour le moment, elle n’a pas encore discuté de l’éventualité d’une candidature de gauche.

Est-ce à dire que la Ld n’est pas partante pour une candidature de la gauche ?

La Ld va d’abord évaluer son compagnonnage avec le président Macky Sall, ensuite s’offrir des perspectives avant de réunir ses instances pour décider de ce qu’elle fera avant les élections. Pour l’heure, la Ld n’a pas encore de candidat. Elle peut avoir un candidat issu de ses rangs comme elle soutenir un autre candidat. Dans tous les cas, le moment venu, nous réunirons nos instances et nous prendrons la décision la plus appropriée. Mais pour l’heure, la Ld n’a pas encore discuté d’une candidature.

Mais à quoi bon œuvrer pour une réunification des forces de gauche dans une seule entité s’il n’y a pas de perspective électorale ?

Je n’ai pas exclu une perspective électorale de la gauche. Je suis en train d’expliquer que pour l’heure, la Cds est une plate-forme qui réunit différents partis de gauche et s’attelle à mettre en place des structures des femmes, des jeunes, des cadres, etc. Donc nous avons un programme d’installation des structures de la Cds. Pour le moment, c’est cela qui est à l’ordre du jour. Mais la Cds n’a pas encore discuté de l’éventualité d’une candidature. Nous devons faire connaître les forces de gauche dans ce pays, nous devons travailler à mettre en place nos différentes structures et c’est peut-être après, que les partis politiques, individuellement, vont se prononcer sur les élections à venir.

A l’état actuel du pays, pensez-vous qu’une candidature de la gauche puisse être une alternative crédible ?

Je ne sais pas si une candidature de la gauche peut être une alternative crédible. Dans tous les cas, dans l’histoire du pays, les forces de gauche, qui sont des forces porteuses de progrès et de justice sociale, ont toujours contribué à l’approfondissement de la démocratie sénégalaise. Nous avons toujours été de toutes les batailles. Qu’on présente un candidat ou qu’on n’en présente pas, dans tous les cas, les forces de gauche seront présentes aux prochaines élections. On peut ne pas avoir un candidat de gauche et faire évoluer la démocratie, faire porter les idées de la gauche par un autre candidat. Cela est également possible. Mais dans tous les cas, ce qu’il nous faut retenir à l’heure actuelle, c’est qu’une candidature de la gauche n’est pas encore discutée ni au niveau de la Ld ni au sein de la Cds.

Les différents candidats de gauche n’ont jamais franchi le seuil des 1% à une élection présidentielle. Ne pensez-vous donc pas que c’est peine perdue de vouloir une candidature de la gauche ?

Même si la gauche présente un candidat qui ne gagne pas, cela ne veut pas dire que c’est peine perdue. La gauche a joué un rôle primordial dans l’histoire politique de ce pays. Même si les différents candidats de la gauche n’ont jamais dépassé la barre des 1%, cela ne veut pas dire qu’on n’a pas fait évoluer la démocratie. Pour l’essentiel, ce sont les forces de gauche qui ont porté la bataille pour l’approfondissement de la démocratie dans le pays, qui ont amené le pluralisme démocratique et syndical. Donc, que nous soyons dans le gouvernement ou dans l’opposition, nous nous sommes toujours battus pour faire avancer la démocratie et le progrès social.

Quelle est la position de la Ld sur le référendum annoncé au mois de mai prochain?

La Ld a toujours estimé que pour une question majeure concernant la réduction du mandat présidentiel et les réformes institutionnelles, il est important que le peuple souverain soit convoqué. Donc si un référendum se tient en 2016, nous ne pouvons que nous en réjouir. Mais nous précisons qu’il n’est pas question pour nous que le référendum porte seulement sur la question relative à la réduction du mandat présidentiel. Ce référendum doit également comporter des réformes institutionnelles. Parce que le moment est venu dans ce pays d’opérer des réformes institutionnelles qui approfondissement la démocratie.

Comme quoi par exemple ?

Il nous faut rééquilibrer les pouvoirs exécutif, législatif et judiciaire et il nous faut rendre chacun de ces pouvoirs indépendant. Parce que si nous n’avons pas un pouvoir législatif et judiciaire fort, l’exécutif aura toujours tendance à écraser les autres pouvoirs. Donc si nous voulons approfondir la démocratie, nous devons rendre l’Assemblée nationale, le pouvoir parlementaire fort et le pouvoir judiciaire indépendant. Je vous donne simplement un exemple : aujourd’hui si on prend l’exemple de la traque des biens mal acquis, l’opposition considère que si Karim Wade est en prison, c’est du fait du président de la République. Ça, ce n’est pas une belle image du pays.

Nous devons faire en sorte que lorsqu’un Sénégalais a maille à partir avec la justice, qu’on ne puisse pas soupçonner la main de l’Exécutif. Pour cela, nous devons avoir un pouvoir judiciaire totalement indépendant du pouvoir exécutif. Donc il y a des réformes comme cela que nous devons envisager. Pour que la justice soit indépendante, le Conseil supérieur de la magistrature doit-il continuer à être dirigé par le président de la République ? Ce sont des questions qu’il nous faut débattre. Nous sommes ensemble dans une coalition, lorsque nous convoquons le peuple souverain en référendum, il est important que les principales forces de la coalition Bby puissent se réunir et donner leurs points de vue. Au niveau de la Ld, nous souhaitons que les conclusions des Assises nationales et de la Commission nationale de réforme des institutions (Cnri) puissent figurer en bonne place dans ce référendum.

Le président de la République n’a donc pas jusqu’ici saisi les partis de Bby de cette question ?

Je ne suis pas informé d’une discussion entre le président de la République et le secrétaire général de la Ld sur cette question. Je ne dis pas que cela n’existe pas mais en tant que porte-parole, je ne suis pas informé d’une discussion entre Mamadou Ndoye et Macky Sall sur cette question. Dans tous les cas, nous souhaitons qu’il y ait un échange entre le président Macky Sall et ses différents partenaires de la coalition Bby avant le référendum.
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