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Procès Habré: bien plus de morts dans la répression que les 40.000 estimés (chef commission d’enquête)
Publié le mardi 15 septembre 2015  |  AFP
Ouverture
© aDakar.com par DF
Ouverture du procès de Hissène Habré
Dakar, le 20 Juillet 2015 - Le procès de l`ancien président tchadien Hissène Habré s`est ouvert, ce matin, à Dakar. L`ancien chef d`État réfugié au Sénégal depuis 1990 est jugé pour "crimes contre l’humanité, crimes de guerre et crimes de torture".




Dakar, 15 sept 2015 (AFP) - Le nombre de personnes tuées au Tchad sous le régime de Hissène Habré (1982-1990) dépasse très largement l'estimation de 40.000, a affirmé mardi le chef de la commission d'enquête tchadienne, devant le tribunal spécial qui juge le président déchu à Dakar.
"Habré a régné pendant 2.920 jours", avec chaque jour "en moyenne 13 morts", d'après des estimations sur la base de témoignages et de documents, soit 37.960 victimes, a indiqué Mahamat Hassan Abakar, président de la commission d'enquête sur les crimes au Tchad de 1982 à 1990.
"La commission a arrondi à 40.000 morts pour tenir compte des morts en province. Nous n'avons pas inclus les exécutions sommaires qui se passaient toutes les nuits", a ajouté M. Abakar.
"La commission n'avait ni le temps ni les moyens de visiter (tous les lieux). L'intime conviction est que c'est un chiffre a minima. Les investigations ne représentent que 10% de ce qui s'est produit", a-t-il poursuivi.
"98% des résultats de ces enquêtes ont été obtenus à N'Djamena (la capitale) et ses environs", a dit le président de la commission.
Dans les prisons de Habré, "lorsque vous décédez, le corps n'est pas remis aux parents. Des corps ont été enterrés dans des sacs de riz et de mil", a-t-il expliqué.
"Ceux qui n'ont pas vécu au Tchad pendant cette période ont du mal à comprendre ce qui s'est passé", a-t-il poursuivi, avec par moments un ton enflammé.
Depuis l'ouverture des débats, Hissène Habré refuse de s'exprimer devant les Chambres africaines extraordinaires (CAE), tribunal spécial créé en vertu d'un accord entre le Sénégal et l'Union africaine (UA), qu'il récuse.
L'accusé a demandé aux défenseurs qu'il a choisis de boycotter le procès et ne collabore pas avec les trois avocats commis d'office.
En détention depuis deux ans au Sénégal, où il a trouvé refuge en décembre 1990 après avoir été renversé par l'actuel président tchadien Idriss Deby Itno, il est poursuivi pour "crimes contre l'humanité, crimes de guerre et crimes de torture", et encourt jusqu'aux travaux forcés à perpétuité.
mrb/sst/fal
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