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Pénurie d’eau à Dakar: Les populations privées du liquide précieux
Publié le lundi 14 septembre 2015  |  Sud Quotidien




Certains quartiers de Dakar n’ont pas d’eau depuis 72 h alors que la SDE avait annoncé dans un communiqué que la pénurie devait durer 24 h, le temps d’effectuer quelques réparations à l’usine de Keur Momar Sarr. Cet état de fait a encore occasionné une situation catastrophique dans plusieurs quartiers de Dakar et de sa banlieue où les jeunes filles et les femmes sont obligées de parcourir de très longues distances pour s’approvisionner en eau.

Les populations de certains quartiers de Dakar et de sa banlieue souffrent du manque d’eau. Depuis déjà 72 h, le liquide précieux est en manque. Et pourtant, la SDE avait annoncé que la coupure allait simplement durer 24 h. Cette situation serait causée par des travaux effectués à l’usine de Keur Momar Sarr. Ce qui a perturbé l’approvisionnement en eau de la ville de Dakar. Selon le témoignage d’un habitant de la cité Fadia, les scènes vécues par les populations ces jours sont dignes du moyen âge. Du matin au soir, depuis trois jours déjà, les jeunes filles et les femmes, dont certaines sont même enceintes, squattent les rues à la recherche du liquide précieux. Le décor, nous dit-il, est digne d’un scénario de téléfilm. «C’est une véritable course-poursuite que les populations engagent contre les camions-citernes réquisitionnés pour la distribution dans les quartiers les plus affectés», nous dit notre interlocuteur au téléphone.

ATTENTION DANGER SANITAIRE !

Tous les moyens sont bons pour se procurer de l’eau. Les femmes circulent avec des bouteilles de 10 ou 20 litres, des seaux et des bassines pour trouver de l’eau. La pénurie semble bien profiter aux charretiers qui font le tour des maisons pour vendre de l’eau. Mais personne ne se soucie de la qualité de l’eau ni même de sa provenance. Est-elle vraiment potable ?

Est-elle puisée dans des marigots de technopole ou des puits des jardins des Niayes ? Ce n’est pas le problème des populations qui prennent pour la plupart les précautions d’y verser de l’eau de javel avant de l’utiliser. Pour convoyer l’eau qu’ils vendent aux familles nécessiteuses, les charretiers utilisent des fûts d’huile qui ne sont peut-être pas très bien nettoyés. Ces pauvres «goorgoorlou» ne se soucient que de ce qu’ils peuvent gagner. «Nous ne connaissons même pas la provenance de l’eau qui nous est servie. C’est seulement Dieu qui nous protège», déclare Abdoulaye Diallo, père de famille qui n’a que ses yeux pour observer le spectacle. «Nous avons surtout du mal à faire usage de nos toilettes. C’est vraiment difficile quand on a une chaise anglaise. Les chaises turques sont plus praticables en ces circonstances. L’eau est une denrée fondamentale qui ne doit pas manquer. C’est inadmissible», laisse-t-il entendre.

ELEMENT DE FRACTURE SOCIALE

Un autre élément mis en exergue à l’occasion de cette pénurie d’eau est la fracture sociale observée entre les familles aisées et les familles pauvres. A Fadia, aux Parcelles assainies, à Grand-Yoff, et un peu partout dans les différents quartiers touchés par la pénurie, l’on peut voir des familles prendre d’assaut les boutiques pour acheter en quantité suffisante les bouteilles d’eau de 10 litres afin de permettre à tous leurs membres de se désaltérer, de se laver, de cuisiner, de se débarbouiller ou se soulager au besoin. Les familles pauvres, quand à elles, ne sont pas en mesure de supporter ces frais.

Et même si elles en achètent, il n’y en aura pas suffisamment pour tout le monde. Et pourtant, le président de la République avait donné des instructions fermes pour que cela ne se reproduise plus. Mais voilà que la SDE a remis ça, assoiffant ainsi les populations de la banlieue de Dakar. A quand la fin du calvaire des pauvres populations ?
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