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Enquête sur le budget ouvert : Le Sénégal peut mieux faire
Publié le samedi 12 septembre 2015  |  Le Quotidien
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© aDakar.com par DF
Visite du ministre du budget à la DGCPT
Dakar, le 13 Janvier 2015 - Le ministre du budget a effectué une visite au siège de la Direction Générale de la Comptabilité et du Trésor (DGCPT). Photo: Birima Mangara, ministre du budget




De la note de 10 sur 100 obtenue en 2012, le Sénégal est passé à 43 sur 100 dans le cadre de l’enquête sur le budget ouvert, menée par l’organisation américaine International Budget Partnership (Ibp). Un score appréciable vu les progrès notés. Mais de l’avis du Groupe d’étude de recherche et d’actions pour le développement (Gerad), ces résultats montrent que le Sénégal doit encore faire des efforts, notamment dans la publication des documents définis par les normes internationales pour garantir la transparence budgétaire.

Le Sénégal a obtenu la note de 43 sur 100 dans l’enquête sur le budget ouvert réalisée par l’organisation américaine Interna­tional Budget Partnership (Ibp). Lors d’un atelier de partage de ces résultats, M. Hamidou Aboubacry Diallo, le secrétaire général du Groupe d’étude, de recherche et d’actions pour le développement (Gerad), organisation sénégalaise partenaire de Ibp, a fait savoir que l’enquête sur le budget ouvert menée en 2015 a donné un score appréciable au pays. M. Diallo rappelle que le Sénégal avait obtenu la note de 3 sur 100 en 2008 et 2010, et en 2012 on était à 10 sur 100. «Sur les 102 pays sélectionnés dans le cadre de cette enquête, la moyenne est de 45 sur 100, donc nous sommes à deux points de la moyenne sur l’ensemble. Nous avons une note appréciable par rapport aux progrès fournis», a-t-il fait savoir. D’après M. Diallo, même si cette note pouvait être améliorée, le Sénégal est sur «une bonne fourchette» comparé aux autres pays de la sous-région. «Le Mali est à 46 sur 100, il faut savoir qu’il n’était pas loin de cette note, donc il a stagné. Même si on est handicapé pour un certain nombre de points, c’est seulement deux pays qui sont devant nous dans la sous-région», a-t-il informé.

Toutefois, de l’avis du Secrétaire général du Gerad, «ces résultats appréciables ne doivent pas nous empêcher de voir qu’il y a des lacunes dans le cadre du processus de promotion de la bonne gouvernance». D’après M. Diallo, «on pouvait avoir plus que ça, d’autant plus que nous produisons les documents», mais le hic c’est qu’ils ne sont pas publiés à temps. «Par exemple la loi de règlement pour 2013 a été envoyée à l’Assemblée nationale, pourtant jusqu’à présent, ce document n’est pas voté. Il y a un retard dans la publication de ce document et ça baisse la note. Si les rapports d’audits étaient publiés quelques jours avant la date de publication de ces résultats, ça allait rehausser notre note», a-t-il regretté.
Par ailleurs, il faut noter que cette enquête se base sur le respect des normes internationales en matière de transparence budgétaire. Selon M. Diallo, il s’agit de la publication des documents du circuit budgétaire à savoir, «le document d’orientation, la proposition du budget, le budget adopté, les rapports en cours d’année, la revue en milieu d’année, le budget citoyen, le rapport final d’exécution, le rapport d’audit». «A ce niveau il y a non seulement la production mais également la publication à temps de ces documents pour les mettre à la disposition des populations», a-t-il souligné. Aujourd’hui, à en croire le Secrétaire général du Gerad, l’enjeu de taille pour le Sénégal, «c’est la participation du public» pour garantir la transparence budgétaire. Seulement, regrette-t-il, «il n’y a pas de mécanisme pour la participation du public dans le processus budgétaire».
L’autre problème soulevé, lors de cette rencontre, a été la préférence des autorités pour une classification administrative dans l’élaboration du budget. Selon Hamidou Aboubacry Diallo, «il serait intéressant de faire une classification fonctionnelle qui parle des budgets visés à travers les dépenses mais également une classification économique, pour dire voilà ce que nous allons dépenser dans chaque secteur». Pourtant, se désole-t-il, «notre gouvernement ne privilégie pas ces deux classifications, c’est celle administrative qui est privilégiée. Elle est nécessaire mais elle ne suffit pas pour faire une bonne analyse de l’utilisation des finances publiques permettant de dire qu’on a tant de milliards pour tel secteur, pour soutenir tant de populations, dans telle localité. Alors que l’analyse des finances publiques voudrait qu’on suive pas à pas pour pouvoir dire voilà la situation réelle».
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