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Un ancien collaborateur d’Amnesty International revient sur les méthodes des tortionnaires au tchad
Publié le samedi 12 septembre 2015  |  Agence de Presse Sénégalaise
Ouverture
© aDakar.com par DF
Ouverture du procès de Hissène Habré
Dakar, le 20 Juillet 2015 - Le procès de l`ancien président tchadien Hissène Habré s`est ouvert, ce matin, à Dakar. L`ancien chef d`État réfugié au Sénégal depuis 1990 est jugé pour "crimes contre l’humanité, crimes de guerre et crimes de torture".




"Diète noire", "arbatachar", "baguettes", etc. : ce sont les méthodes utilisées par les tortionnaires du régime de Hissein Habré, entre 1982 et 1990, au Tchad, selon Mike Dottridge, un ancien responsable d’Amnesty International, cité comme témoin dans le procès de l’ex-président tchadien.

A ces formes de torture s’ajoutaient d’autres, a-t-il dit vendredi au tribunal spécial chargé de jugé l’ancien chef d’Etat tchadien.

"Concernant les tortures, nous avons appris, après le départ de Habré du pouvoir, à travers les témoignages d’anciens détenus (…), des méthodes, comme l’‘arbatachar’, très bien documentées par la commission d’enquête. C’est une forme de torture où les détenus étaient ligotés d’une certaine façon, avec des morceaux de bois, jusqu’à ce que le sang coule de leur nez", a expliqué l’ancien responsable d’Amnesty International.

Cette organisation de défense des droits de l’homme a pris connaissance de ces manières de torturer, grâce à une enquête menée au Tchad, a-t-il dit.

Mike Dottridge a travaillé pour les Nations unies. Ce Britannique âgé maintenant de 62 ans était au service d’Amnesty International, de 1977 à 1995.

Il a été chercheur chargé de plusieurs pays d’Afrique, dont le Tchad, à Amnesty International, pendant de nombreuses années, à partir de 1979. A ce titre, il était le responsable principal des rapports publiés par cette organisation de défense des droits de l’homme, concernant les violations des libertés, dans de nombreux pays.

Entre 1982 et 1985, Amnesty International a reçu des renseignements signalant des ’’exactions’’ dans le sud du Tchad. ’’Mais, c’est surtout à partir de 1995 que nous avons reçu des témoignages de détenus libérés des prisons secrètes (…). Nous savions que nous recevions qu’un petit morceau de la réalité, la partie visible de l’iceberg’’, a précisé M. Dottridge.

Il a évoqué cette forme de torture consistant à serrer contre la tempe du détenu des ’’baguettes solidement attachées par des cordes ou des fils élastiques’’. Ça met le détenu dans une certaine pression. Ça lui donne l’impression que sa tête va exploser.’’

’’D’autres méthodes faisaient boire au détenu beaucoup d’eau mélangée à du piment en poudre’’, a ajouté Mike Dottridge.

L’une des méthodes utilisées par les tortionnaires consistait, à l’aide d’une pipe, à faire aspirer au détenu du gaz tiré du moteur d’une voiture, a-t-il ajouté.

En 1987, Amnesty International avait obtenu des informations selon lesquelles des détenus au Tchad avaient été torturés à l’électricité, selon son témoignage.

’’Mais, nous ne savions pas s’il s’agissait de nouvelles méthodes de torture ou si c’est nous qui apprenions cela pour la première fois.’’

’’Des détenus politiques sont morts des actes de torture. Mais la plupart ne mourraient pas de la torture, mais de ce qu’on appelle (...) la diète noire, c’est à dire la privation de nourriture ou la privation de soins médicaux’’, a expliqué l’ancien chercheur d’Amnesty International.

Hissein Habré est jugé pour ’’crimes de guerre, crimes contre l’humanité et actes de torture’’, par un tribunal spécial qu’il dit ne pas reconnaître.

Il a fait du silence sa ’’stratégie de défense’’ et a perturbé l’audience de lundi dernier, qui marquait la reprise de son procès ajourné quelques jours après son ouverture, fin juillet.

Quelque 40 mille personnes auraient été exécutées ou torturées jusqu’à la mort, au Tchad, par son régime, selon des organisations de défense des droits de l’homme, dont Human Rights Watch.
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