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Atrocités au Tchad de 1982 à 1990: Habré ne lâche pas Déby
Publié le mardi 8 septembre 2015  |  Enquête Plus
Idriss
© Autre presse par DR
Idriss Déby Itno, président de la République Tchadienne




La cellule de communication de Hissein Habré accuse les Chambres Africaines Extraordinaires (CAE) de faire fi des plaintes et témoignages accablants contre le président tchadien Idriss Déby.



Le camp d’Hissein Habré ne décolère pas contre les Chambres Africaines Extraordinaires (CAE), depuis qu’ils ont déclaré sans suite la plainte déposée contre l’actuel président tchadien Idriss Déby pour crimes de guerre, crimes contre l’humanité et actes de tortures. Selon l’instance, cette plainte est irrecevable au motif que le temps alloué à l’instruction du dossier a été bouclé depuis longtemps.

Ainsi, dans un communiqué parvenu à EnQuête, la cellule de communication de Hissein Habré souligne que ‘’tout au long de cette procédure, à aucun moment, les juges d’instruction n’ont accompli leur mission ; alors que de nombreuses personnes ont accusé Idriss Deby, à travers des témoignages et révélations. Elles ont été ignorées. Seules les accusations portées contre le président Habré étaient retenues’’. D’ailleurs, la cellule renvoie à un procès-verbal d’audition de témoin devant la Chambre d’instruction des Chambres africaines extraordinaires, publié dans le site mediafrik.com.

Le témoin, dont on a flouté le nom, y raconte : ‘’Après le départ des militaires, il nous arrivait de nous rendre dans les villages où ils venaient de passer. C’est ainsi que nous constations les exactions qu’ils commettaient sur les populations civiles. Certains étaient tués dans leur fuite, d’autres, notamment des femmes, des enfants et des personnes âgées étaient brûlés vifs dans les cases où ils avaient trouvé refuge. Entre 1984 et 1985, tel a été le sort subi par les villages de Yamodo, Bépara, Bendjondjouli dans la zone de Doba. Idriss Déby, chef d’Etat-major de l’armée tchadienne, a profité de l’absence de Hissein Habré, parti en pèlerinage à La Mecque, pour commettre ses forfaits. Lorsque ce dernier est rentré, le 3 janvier 1985 et qu’il en a été informé, il a rappelé Idriss Déby à N’Djamena et l’a fait remplacé par Hassan Djamous.’’

Les partisans de Habré crient à l’injustice et rappellent que la plainte déposée contre Idriss Déby le vise directement comme auteur principal dans la commission d’actes de tortures, de crimes de guerre, crimes contre l’humanité. ‘’Des citoyens tchadiens ont ainsi pris des risques énormes pour leur vie et celle de leur famille, en déposant cette plainte. L’Etat du Sénégal, qui a pris l’engagement d’organiser ce procès au nom de l’Afrique comme il le prétend, ne peut pas jouer avec la vie de personnes déjà éprouvées par les crimes de Déby’’, notent-ils.

Dans le même mouvement, la cellule de communication déclare qu’aucune plainte n’a jamais visé personnellement l’ancien président tchadien comme auteur de crimes ou d’actes de tortures. « C’est la raison pour laquelle, poursuit la note, une légion étrangère de juristes a été positionnée pour asseoir et fabriquer à tout prix une base juridique pour le condamner. » « En 2000, le juge a parlé de complicité de crimes de guerre, crimes contre l’humanité. Les CAE ont parlé elles d’auteurs de crimes de guerre, mais à la fin de l’instruction, les juges dans leur ordonnance de renvoi ont évoqué la responsabilité du supérieur hiérarchique; mais confrontés à l’absence organisée des responsables intermédiaires et subalternes ainsi qu’à l’absence de preuves, les juristes français, autrement dit, les vrais juges des CAE, ont posé qu’il fallait condamner le président Habré sur la base d’une responsabilité par omission, faute de pouvoir apporter la moindre preuve’’, regrettent-ils.


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