Accueil    MonKiosk.com    Sports    Business    News    Femmes    Pratiques    Le Mali    Publicité
aDakar.com NEWS
Comment

Accueil
News
Société
Article
Société

Menace de démolition des six maisons qui restent derrière la cité Tobago: Les occupants croisent les doigts
Publié le lundi 31 aout 2015  |  Enquête Plus




Soixante-douze heures après l’expiration de l’ultimatum du Gouverneur de Dakar, les habitants de la Cité derrière la Cité Tobago continuent d’occuper leurs maisons sans problème. Ils fondent leur espoir sur les négociations qu’ils ont entamées avec la primature.



“Nous sommes là. La sommation a pris fin, mais jusqu’à présent, ils nous ont rien dit”, les propos sont de Mme Diouf habitante de la Cité derrière Tobago. Depuis des mois, elle et ses voisins sont au-devant de l’actualité.. Les six maisons qui restent sur le site sont toujours debout en dépit de l’expiration de la somma-

tion du Gouverneur de Dakar Mouhamed Fall. Ses occupants devaient quitter avant-hier selon les autorités administratives de la capi- tale sénégalaise. A peu près une centaine de mètres de la voie de dégage- ment nord (VDN) derrière la Cité Tobago se trouvent les habitations incriminées. Sur les lieux, il ne reste que six maisons sur les dizaines voire, une centaine qui existaient ici.

Au milieu des amas de gravats, des jeunes ferrailleurs s’activent autour des chaînages des bâtiments détruits pour récupérer le fer. D’autres essayent d’extraire les briques en bon état. Dans les maisons menacées de destruction la vie continue comme avant. Les chefs de famille sont optimistes et gardent leur sang-froid mal- gré leur refus d’exécuter la sommation du gouverneur.

Les habitants sommés de quitter les lieux comptent sur leurs négociations en cours avec la primature. Ils espèrent qu’à l’issue de ces pourparlers avec le premier Ministre, Mahammad Boun Abdallah Dionne, ils auront une solution qui leur sera favorable. “Nous sommes en discussion très avancée avec la primature et le dossier avance dans le bon sens. C’est pourquoi on ne comprend pas la décision du gouverneur, car on négocie avec son supérieur”, explique Mme Diouf très sereine. Trouvée devant un écran plat en train de regarder la télévision au premier étage de sa maison menacée de démolition, elle affirme que la solution du problème se trouve entre les mains de l’Etat et émet son souhait de rester sur les lieux.

“Nous, tout ce qu’on veut, c’est qu’on nous laisse sur notre site et qu’ils indemnisent ceux qui ont déjà perdu leurs mai- sons. On nous parle d’un recasement à Malika, nous n’en voulons pas”, dit-elle. Mais le porte-parole du col- lectif Médoune Seck lui ne ferme pas totalement la porte. “On laisse la porte ouverte. Ce qu’on veut, qu’on nous laisse ici ou qu’on nous donne des terrains à proximité du site de même standing et qu’on nous rem- bourse les frais dépensés pour la construction”, plaide-t-il.

Le collectif compte aussi sur la décision de la Cour suprême qu’il a saisi de l’affaire et les négociations avec le gouvernement. Il pense même que c’est ce recours qui a empêché le gouverneur de démolir leurs maisons. “Tout en continuant les négociations avec la primature, on a introduit un recours devant la Cour suprême. Donc le dossier est pendant devant la justice ce qui oblige le gouverneur de suspendre sa décision de démolir nos maisons”, affirme le porte-parole du collectif des victimes. Sa voisine Mme Diouf quant à elle demande une intervention du président de la République Macky Sall. Elle explique que ce sont des terrains qu’ils ont acheté en bonne et due forme et que la parcelle la moins chère a couté dix millions de francs CFA. “Nous implorons la clémence du Chef de l’Etat car on a acheté ces maisons pour nous garantir une bonne retraite. Nous ne défions pas l’autorité, on est là parce qu’on n’a pas où aller”, précise-t-elle.
Commentaires