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Son ultime recours rejeté : La Cour suprême casse Karim
Publié le samedi 22 aout 2015  |  Le Quotidien
Karim
© AFP par DR
Karim Wade, fils de l`ancien président sénégalais Abdoulaye Wade




La Cour suprême a rejeté les 7 pourvois en cassation introduits par Karim Wade et Cie, condamnés par la Crei pour enrichissement illicite le 23 mars dernier. Cette décision annule toutes autres possibilités de recours pour l’ancien ministre d’Etat et ses complices.

Rejet de l’avis du Groupe de travail de l’Onu
La Cour suprême a confirmé hier l’arrêt du 23 mars 2015 rendu par la Cour de répression de l’enrichissement illicite (Crei). Celui-ci condamne Karim Wade à 6 ans de prison ferme et à une amende de 138 milliards de FCfa. Dans la lecture de sa décision qui a duré plus d’une heure, Mamadou Badio Camara, président de la haute juridiction, annonçait les prémices d’une déconvenue pour Wade-fils, Ibrahim Abdou Khalil Bourgi dit Bibo, Pape Mamadou Pouye et Alioune Samba Diassé. Le juge Camara a d’emblée rejeté l’avis du Groupe de travail de l’Onu sur la détention arbitraire, brandi par les avocats de M. Wade qui ont poursuivi le boycott des audiences. La Cour considère que la structure onusienne n’est pas une juridiction. Par conséquent, «cet avis ne peut avoir une supériorité sur une décision d’un Etat légalement constitué comme le Sénégal». Sur le privilège de juridiction dont Karim Wade devrait bénéficier, selon ses conseils, la juridiction souligne que la Crei a attendu le 15 mars 2013, soit un an après la cessation de ses fonctions ministérielles, pour servir à Karim une mise en demeure avant de le placer sous mandat de dépôt le 15 avril de la même année.

Confiscation totale de ses biens
De ce fait, se basant sur la loi du 10 juillet 1981 instituant le délit d’enrichissement illicite, la Cour estime que la Crei n’a «jamais été abrogée» et en tant que juridiction spéciale, elle «peut bel et bien juger des anciens ministres». Ainsi, la Cour suprême confirme en même temps la décision de la Crei de confisquer la totalité des biens de Karim Wade et Cie. «A partir du moment où on ne peut pas dissocier le patrimoine obtenu licitement et illicitement, la décision de la Crei est fondée et justifiée, c’est à dire la confiscation totale des biens des personnes condamnées», précise le président Camara.

Epuisement des cartes
La grâce de Macky, le dernier «recours» de Karim
Le pourvoi en cassation était le dernier espoir de Karim Wade et ses avocats qui n’ont plus d’autres possibilités de recours. L’avenir du candidat désigné du Pds à la prochaine Présidentielle repose entre les mains du chef de l’Etat qui dispose de la prérogative de la grâce. «La procédure n’est pas terminée à ce que je sache», avait répondu Macky Sall lors d’une conférence de presse. Et là, elle est bien terminée. Quelle sera la suite ?


Réactions… Réactions… Réactions…

Me Baboucar Cissé, avocat de Bibo Bourgi
«Il ne reste plus qu’à confisquer les femmes de Karim et Cie»
«Sur la confiscation des biens, on s’attendait à une décision allant dans le sens d’une cassation partielle. Vous ne pouvez pas dépouiller quelqu’un comme ça. Ce n’est pas possible ! Cela veut dire que ces personnes ne vont rien laisser à leur progéniture. Il ne reste plus pour la Cour suprême et la justice qu’à aller prendre les femmes de Karim Wade, de Bibo Bourgi, de Pape Mamadou Pouye ou de Alioune Samba Diassé ; c’est contraire à toutes les règles. En rejetant tous les pourvois, c’est comme si l’on veut nous dire que nous, les avocats qui avons formés ces recours, devions changer de métier. Nos voies de recours sont épuisées, mais nous n’allons pas abandonner. Une fois qu’on aura la dé­cision de la Cour suprême, on va se réunir pour voir la suite qu’on va donner à cette affaire.»

Me Moussa Félix Sow, avocat de l’Etat
«Le droit a été dit encore une fois»
«Cette décision confirme que la Crei a fait du très bon travail. Malgré ce que certains véhiculent, ce procès est équitable et impartial. La Cour suprême ne s’est pas limitée à confirmer l’arrêt du 23 mars, elle a donné ses raisons. La défense dit qu’elle va utiliser d’autres moyens. Tant que ces moyens sont légaux et conformes à la loi, elle est dans son droit. Mais je signale que lorsqu’on est dans le champ du droit, c’est le Tribunal qui est juge. Et de mon point de vue, le droit a encore été dit une fois.»

Babacar Gaye, porte parole du Pds
«Le parti va apporter une réponse politique»
«On a l’impression que c’est une comédie qui se déroule au Grand Théâtre. La Cour suprême a préféré poursuivre le destin qui a été entamé depuis que Alioune Ndao (Ndlr, ancien procureur spécial de la Crei) a présenté dans une conférence de presse, une litanie d’accusations contre Karim Wade. Aujour­d’hui, nos recours sur le plan judicaire sont épuisés. Nous apporterons une réponse politique. On va se mobiliser pour que justice soit dite. Nos droits ne doivent pas être confisqués par le régime en place. Le Pds prépare sa riposte. Le Sénégal appartient à nous tous et non au régime de Macky Sall. C’est une République et non une monarchie.»

Farba Senghor, responsable libéral
«Le Pds ne s’est pas battu politiquement pour libérer Karim»
«Les avocats de la défense ont fait ce qu’ils devaient faire. Mais il faut admettre que c’est le Pds qui a failli à sa mission dès le départ en décidant de ne pas se battre politiquement pour libérer Karim. Le parti n’a pas su être à la hauteur de l’Apr pour régler le problème politiquement. Le Président Wade réglait ses problèmes judicaires politiquement. Il discutait avec le gouvernement de Senghor et de Diouf. Aujourd’hui, le Pds ne l’a pas fait. Cette décision ne me surprend pas.»
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