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Adieu Papa Doudou !
Publié le vendredi 21 aout 2015  |  Le Quotidien
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© aDakar.com par DR
Le Tambour-Major Doudou Ndiaye Rose s`est éteint




Doudou Ndiaye Rose ne peut pas mourir. L’annonce de sa mort a provoqué une douleur indescriptible dans mon cœur. Pas plus tard qu’avant-hier, Doudou Ndiaye m’a parlé au téléphone. Je me présentais : «C’est Aïssatou Ly du journal Le Quotidien, je voulais recueillir vos témoignages suite au décès de Vieux Sing Faye.»

Il me répondit affectueusement : «Sama dom (Ndlr : ma fille), rappelle-moi plus tard. Nous sommes encore au cimetière pour la levée du corps.» Je tente de le joindre à nouveau 40 minutes après. Au téléphone, je me présente et lui demande : «Papa Doudou, lane ga meuna sédél Vieux Sing Faye ?» (Ndlr : Quels témoignages pouvez-vous nous faire sur Vieux Sing Faye ?) Après quelques minutes de silence, je répète la même question croyant qu’il ne l’a pas bien saisie. Il était sans doute très affecté par la disparition de son ami et cherchait ses mots. Il me dit alors d’une voix frêle et sereine : «Oui ma fille, je suis sous la tente, il y a les haut-parleurs. M’enten­dras-tu clairement ?». Je répondis par l’affirmatif. Des mots qui sortaient de sa bouche, je n’ai retenu qu’une phrase qu’il répétait avec insistance : «Je souhaite qu’une foule semblable m’accompagne à ma mort.» Il y tenait vraiment !
Après cette confidence, il s’est mis à parler à quelqu’un d’autre parmi les gens qui l’entouraient. «Ce sont les journalistes de L’Observateur qui me prenaient en interview.» Le choc émotionnel l’avait sans doute conduit à faire l’amalgame entre Le Quotidien et un autre quotidien me disais-je. Hier, à l’annonce de sa mort, j’ai vu la terre se dérober sous mes pieds. Je n’en reviens toujours pas. Ses talents n’étaient certes méconnus de personne, mais ses qualités humaines surtout méritent que l’on s’incline devant la mémoire de ce percussionniste. Humble et disponible, Doudou Ndiaye l’était. Pas plus tard que le 30 juillet dernier, il avait égayé le public du Grand Théâtre. On fêtait juste ses 85 ans et il sautait, courait, virevoltait tournoyait dans tous les sens. Il avait émerveillé avec autant de dynamisme que de souplesse. Tellement vigoureux ! Je l’approchai après qu’il ait fait plusieurs heures de démonstration pour demander une interview et je m’étonnai de sa sympathie. Je ne me doutais guère que ce serait sa dernière prestation à laquelle j’assisterais. Le groupe Deg Daaj avait vu juste en célébrant l’homme qui affirmait déjà qu’«une relève est déjà prête. Elle est déjà faite, Tapha Ndiaye Rose est là. Il jouera à ma place». Son art ne sera donc jamais perdu. Il a eu la sagesse au même titre que son compère Vieux Sing de le transmettre à ses fils et petits-fils. Souhaitons que ces derniers relèvent le défis de succéder à l’irremplaçable et l’unique Tambour-major. Adieu Papa Doudou !
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