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Doudou Ndiaye Rose, décès d’un grand homme et d’un grand musulman: Hommages unanimes
Publié le vendredi 21 aout 2015  |  Enquête Plus
Doudou
© Autre presse par DR
Doudou Ndiaye Rose est décédé, ce mercredi, à l`âge de 85 ans




Semaine macabre pour le monde de la culture. Un jour après le décès du griot Sing Faye, par ailleurs père du célèbre musicien Mbaye Dièye Faye, le Sénégal vient de perdre l’un de ses plus grands artistes.



La nouvelle de son décès est tombée vers 13 heures, ce mercredi 19 août. Et l’information a immédiatement fait l’effet d’une bombe au sein de la population sénégalaise, vu la renommée de Doudou Ndiaye Rose. Les gens ont convergé vers ses deux maisons situées respectivement à Grand Dakar et aux Hlm. Parents, amis, voisins sont allés rendre un dernier hommage à l’homme qui a été un digne représentant de la culture sénégalaise à travers le monde.

Une ruelle sablonneuse, couverte de gravats, sépare le marché de Grand Dakar de la maison du défunt. C’est ici que Doudou Ndiaye Rose a passé sa dernière nuit sur terre. Devant le bâtiment se trouve un grand dépôt de bois de chauffe. Le bruit habituel du marché a donné place à un silence total. Seules les salutations, les prières et quelques pleurs sont audibles. La tristesse se lit sur les visages. « C’’était un homme de bien. Je le connaissais très bien», lance un jeune voisin.

Les témoignages sont tous convergents. Les visiteurs, en majorité des femmes, lâchent sans arrêt : « c’était un bon musulman ! C’était un homme de Dieu ! Qu’Il lui pardonne ! » Sa famille et ses voisins n’arrivent pas à croire qu’ils ne verront plus leur ‘’papa’’, comme ils l’appelaient. Assis devant la porte et habillé en tenue traditionnelle, Assy Niang parle difficilement. Il pointe du doigt la mosquée qui se trouve à une dizaine de mètres pour dire, « C’est dur ! Il a fait la prière de l’aube ici. Il n’est pas mon père biologique, mais mon père en islam. Je vis dans sa maison depuis 1998. C’était un soutien indéfectible qui est parti», témoigne le fils adoptif. Les entrées et sorties diminuent, vers 16 heures 30 minutes. Tout le monde se dirige vers la grande maison sise aux Hlm où la famille s’est retrouvée pour recevoir les condoléances.

L’autre maison du défunt est plus grande que la précédente. Trois tentes sont dressées sur la devanture. Elles occupent toute la chaussée, interrompant la circulation des véhicules sur cette voie. Sous les tentes, une foule énorme composée en majorité de femmes est assise sur des chaises en plastique qu’on augmente de manière continue. Un grand rassemblement qui évolue au fur et à mesure que le temps passe. Chapelets à la main, tout le monde semble s’en remettre à Dieu, en formulant des prières et en implorant Son Pardon. Les hommes de culture, artistes musiciens, connaissances, voisins et membre de la famille Ndiaye, les témoignages fusent de partout et sont tous unanimes. « C’est un sentiment de tristesse et de surprise qui m’anime, car hier seulement, on était ensemble aux funérailles de son ami Sing Faye. J’ai perdu un père qui m’a beaucoup aidé. Il est parti avec son plus grand ami Sing Faye. Mais Dieu a décidé, il faut qu’on l’accepte », se console le chanteur Youssou Ndour. « Ce n’est pas un père pour moi, mais un père pour tout le Sénégal », ajoute Didier Awady. Ce sentiment est partagé sur les lieux.

Chaque discours commence ou se termine par une invocation du Tout-Puissant. En effet, ils ne font qu’appliquer la recommandation divine largement partagée chez les musulmans, qui veut qu’on remercie Dieu en toute circonstance, qu’elle soit heureuse ou le contraire. C’est ce qu’a compris certainement Tapha Ndiaye Rose, fils du défunt. « Nous remercions Dieu qui nous avait gratifié d’un père exemplaire. Il l’a repris. Nous ne faisons que rendre grâce à Dieu», dit-il avec beaucoup de sérénité et de calme. Selon lui, Doudou Ndiaye fut un bon père de famille. Il estime que c’est une grande perte pour le Sénégal et le monde entier. Entre fils et petits-fils, la famille Ndiaye Rose est très grande. Selon son petit-fils, Mor Coumba Ndiaye, il avait 42 fils dont deux seulement sont décédés. Il estime que le clan des Ndiaye avoisine deux cents membres.

Compassion et tristesse sont les cadeaux que les visiteurs n’ont pas manqué d’offrir à la famille éplorée. Cette maison familiale sera certainement parmi les plus visitées durant quelques jours. Le disciple de Serigne Babacar Sy (RTA) reposera demain dans sa dernière demeure au cimetière musulman de Yoff.
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