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Sénégal: la Cour suprême confirme la condamnation de Karim Wade pour enrichissement illicite
Publié le jeudi 20 aout 2015  |  AFP
Karim
© Autre presse par DR
Karim Wade, fils de l`ancien président sénégalais Abdoulaye Wade




Dakar - La Cour suprême du Sénégal a confirmé jeudi par arrêt la condamnation en mars de l’ancien ministre sénégalais Karim Wade à six ans de prison pour enrichissement illicite, après avoir "rejeté" ses pourvois en cassation, un verdict qualifié de "politique" par ses partisans.

Après cet arrêt, "les voies de recours internes sont épuisées. Il reste
maintenant les voies à l’international", a affirmé à l’AFP un proche de Karim
Wade qui s’est exprimé sous le sceau de l’anonymat et n’a pas voulu donner
plus de détails.
La Cour suprême "rejette les pourvois de Karim Wade contre l’arrêt du 23
mars" prononcé par la Cour de répression de l’enrichissement illicite (CREI,
juridiction spéciale), a déclaré le président de l’audience, Abdourahmane
Diouf, faisant lecture de son arrêt à Dakar.
Karim Wade, fils de l’ancien président sénégalais (2000-2012), Abdoulaye
Wade, a été condamné en mars à six ans de prison et à plus de 210 millions
d’euros d’amende par la CREI.
Les arguments de la défense de Karim Wade pour casser le verdict du 23
mars, liés notamment à "l’impartialité" de la CREI, sa "composition
irrégulière", "le privilège de juridiction" en raison de sa qualité d’ancien
ministre de M. Wade, ont été jugés "non fondés" par la Cour suprême.
L’arrêt de jeudi a été rendu en l’absence de Karim Wade, toujours en
prison, et de ses avocats qui avaient boycotté l’audience ouverte le 6 août
pour l’examen de leurs pourvois en annulation, expliquant ainsi protester
contre "la violation de leurs droits".
Quelque dizaines de partisans de M. Wade s’étaient rendus jeudi à la Cour
suprême. Ils se sont ensuite dispersés sans incident après la lecture de
l’arrêt de la juridiction qui a duré environ une heure et demie, a constaté un
journaliste de l’AFP.
Des éléments de la police anti-émeutes étaient déployés tout autour du
siège de la Cour suprême, en bordure de mer, près du centre-ville de Dakar.
Karim Wade était accusé d’avoir illégalement acquis 178 millions d’euros
par le biais de montages complexes lorsqu’il était conseiller puis ministre de
son père, ce qu’il nie.
Son patrimoine comprend, selon l’accusation, des sociétés au Sénégal et à
l’étranger, des comptes bancaires, des propriétés immobilières et des voitures.
Arrivé au pouvoir en mars 2012 après avoir battu Abdoulaye Wade au second
tour de l’élection présidentielle, le président Macky Sall avait réactivé la
CREI, une juridiction créée par l’ancien président Abdou Diouf (1981-2000).

- Verdict "politique" -

Plusieurs responsables de l’ancien régime, dont d’anciens ministres ont été
poursuivis ou condamnés dans le cadre de cette traque des biens présumés mal
acquis.
Karim Wade est un des responsables du Parti démocratique sénégalais (PDS,
opposition), formation créée et toujours dirigée par son père.
"Le président Macky Sall utilise la justice pour éliminer un adversaire
politique", a déclaré à la presse à l’issue de l’audience de jeudi le
porte-parole du PDS, Babacar Gaye, en allusion à Karim Wade.
Le PDS, "après avoir épuisé toutes les voies (judiciaires), va utiliser des
voies politiques pour régler une question éminemment politique", a dit M. Gaye.
A l’ouverture de son procès, le 31 juillet 2014 après près de 16 mois de
détention préventive, Karim Wade s’était présenté comme "prisonnier politique".
La défense de Karim Wade avait saisi à son sujet un organe de l’ONU, le
Groupe de travail des Nations unies sur la détention arbitraire, basé à
Genève. Dans une décision datée du 7 mai 2015, ce groupe avait estimé que "la
privation de liberté de Karim Wade est arbitraire" et avait "demandé au
gouvernement du Sénégal de prendre les mesures nécessaires pour remédier au
préjudice subi".
D’après un des avocats de Karim Wade, Me Seydou Diagne, cette "privation de
liberté" fait référence à "la période allant de l’instruction au procès".
L’État du Sénégal n’était pas représenté lors de l’examen de cette plainte
par le groupe de travail et a été "jugé par défaut", il a demandé que
l’affaire soit à nouveau examinée, a précisé à l’AFP un responsable du
ministère de la Justice.
Deux jours avant l’annonce du verdict du 23 mars, il avait été désigné
candidat à la prochaine présidentielle par le PDS. Sa condamnation ne le
déchoit pas de ses droits civiques, selon le ministère sénégalais de la
Justice.
Son père, Abdoulaye Wade, a toujours dénoncé un "procès politique" visant à
l’écarter de la présidentielle qui doit se tenir en 2017 ou en 2019, en
fonction d’une réforme visant à réduire à cinq ans le mandat du président
actuel Macky Sall.

mrb/cs/etb


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