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Lendemain de drame à Thiès : Les maîtres coraniques s’en prennent à l’Etat
Publié le mercredi 12 aout 2015  |  Le Quotidien
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© Autre presse par DR
Un talibé meurt sous les coups de son maître coranique




Le drame, qui est survenu ce week-end à Thiès, soulève une vague d’indignations. Hier, le Bureau national de la Fédération nationale des associations des maîtres coraniques du Sénégal s’est déplacé dans la cité du Rail pour crier son indignation et sa colère. Se défaussant sur l’Etat, la Fédération condamne l’acte et exige toute la lumière sur ce drame. Le mis en cause, quant à lui, est toujours en garde à vue au commissariat central de police de Thiès où se poursuit l’enquête.

Venue apporter son soutien à Serigne Bassirou Kane, propriétaire du daara éponyme, la Fédération nationale des associations des maîtres coraniques du Sénégal se dit choquée et indignée par «l’acte criminel et ignoble» qui s’est produit ce week-end dans ledit daara. Le premier vice-président de la fédération, Mouha­madou Amine Fall, de manifester toute «la solidarité de la fédération aux parents, victimes et talibés» du daara Serigne Bassirou Kane, avant d’indexer l’Etat du Sénégal comme responsable du carnage pour n’avoir pas assuré suffisamment la sécurité des personnes et des biens. Pour le maître coranique, «ce qui s’est passé ici est purement et simplement une question de sécurité nationale qui incombe à l’Etat. C’est un devoir pour chaque Etat d’assurer la sécurité de ses citoyens». Il assure que le responsable du daara «a fait tout ce qu’il a pu pour assurer la sécurité des lieux et celle des talibés». D’autant, dit Mouhama­dou Amine Fall, que «la maison est clôturée, les talibés habitent dans des bâtiments en dur et dorment sur des matelas. Donc, ce n’est pas une négligence encore moins un manque de vigilance à l’endroit des petits apprenants». Pour dire, selon lui, que toute la responsabilité de ce drame est à chercher du côté des pouvoirs étatiques. D’autant que, fera-t-il savoir, «l’intervention de la police n’a pas été effective dès l’alerte lancée par le maître coranique. Ce dernier a appelé la police dès les premières heures. Cette dernière est restée plusieurs heures à tergiverser». «Ce qui peut nous faire douter de la tournure que pourrait prendre le dossier. La police est le premier rempart de la Sécurité nationale. On lui annonce un crime quelque part, elle hésite avant d’arriver tardivement sur les lieux jusqu’à ce que le maître coranique fasse le travail à sa place. C’est inquiétant», crache le serigne daara. Aussi a-t-il déploré le drame et réclamé justice. «Que la justice fasse son travail. Nous n’accepterons pas qu’on nous rabâche qu’il est un malade mental ou un drogué. En tout cas, la fédération restera vigilante et suivra l’affaire jusqu’au bout.» Mouhamadou Amine Fall conclut en soutenant que l’événement, qui s’est passé au daara Serigne Bassirou Kane, doit servir d’exemple et inciter à renforcer le dispositif sécuritaire mais également tirer des conclusions sur le problème de l’insécurité qui sévit dans les daaras. Surtout, reconnaît-il, que beaucoup d’écoles coraniques vivent dans des conditions difficiles pour ne pas dire précaires. Mais également, met-il en garde, que cet événement ne profite à certaines personnes pour exploiter l’information et s’en prendre aux daaras.

Les blessés hors de danger
Médoune Lô et Djiby Kassé, deux talibés blessés graves du carnage du daara Serigne Bassirou Kane, sont hors de danger. Selon les informations fournies à l’hôpital Amadou Sakhir Djéguène de Thiès, le premier a été soigné puis libéré hier en début de soirée.
Djiby Kassé, lui, est encore au niveau du service des soins intensifs aux urgences de l’hôpital. Ce dernier a subi une opération chirurgicale et serait hors de danger, assurent les médecins.
Le corps de Pape Ndiaye, quant à lui, est toujours à la morgue de ladite structure sanitaire puisque le procureur près le Tribunal régional de Thiès a ordonné une autopsie.
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