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Entretien avec... Le maire Ld de Derklé : Cheikh Guèye se mesure
Publié le samedi 8 aout 2015  |  Le Quotidien




Dans le cercle restreint de Khalifa Sall, sa taille qui approche celle de l’ancien Président Abdou Diouf, le distinguait des autres. Premier adjoint au maire de Dakar de 2009 à 2014, Cheikh Guèye a cédé ce fauteuil à une responsable de l’Afp pour «se concentrer» sur la mairie de Dieuppeul-Derklé. Il fait partie des maires élus sous la bannière de Taxawu Dakar, qui a tout raflé dans la capitale. Ou presque. Khalifa Sall est une «chance pour Dakar, le Sénégal et l’Afrique», dit-il, mais sans voter, avant la lettre, la candidature du Socialiste qui est le seul maître de son destin. L’épisode du limogeage de son camarade de parti, Moussa Sarr est une «parenthèse malencontreuse», selon ce membre éminent de la Ligue démocratique. Cheikh Guèye pense, en outre, que «ça ne sert à rien de condamner les étudiants, même s’ils ont tort», et sollicite le pardon du chef de l’Etat.

Que pensez-vous de la visite du président de la République à l’Ucad, qui a été perturbée par des jets de pierres ?
Je pense que cela a été un exercice difficile, aussi bien pour le Président que pour les Sénégalais que nous sommes. Je ne suis pas dans la tête du Président, mais je pense que l’objectif était de retourner à l’université comme il le dit, de faire un pèlerinage, pour constater de visu ce que l’université est devenue depuis qu’il l’a quittée. Et surtout essayer peut-être, à partir du constat, de voir les leviers à actionner pour aller dans le sens de la prise en charge correcte des préoccupations des étudiants. C’est vrai qu’il a organisé cette visite dans un contexte difficile pour les étudiants. C’est ce qui explique et justifie l’émotion et la réaction de certains étudiants. Mais je pense que cela atteste de la démocratie de notre pays. Si c’était une autre catégorie de la population, on pourrait peut-être s’indigner. Mais je pense que des étudiants, surtout avec tout ce qui les caractérise, on peut, dans une certaine mesure, faire preuve de circonstances atténuantes, considérer que ce sont nos enfants, l’avenir de notre pays. Il faut apprendre de leurs erreurs et leur faire comprendre qu’un bon étudiant ne doit pas se comporter de la sorte.

Comme le pensent certains responsables du parti au pouvoir, croyez-vous à l’argument d’une main de l’opposition derrière ces étudiants ?
Je ne veux pas faire dans la spéculation car ce type de commentaire n’est pas nouveau. Depuis Senghor, en passant par Diouf et Wade, à chaque fois qu’il y a eu des problèmes à l’université, on a utilisé la voie la plus facile, la plus simple : «Il y a la main de l’opposition.» Mais je suis un homme de gauche et, sous ce rapport, je ne peux que me fier sur des choses que je connais. Je ne veux même pas y croire. Il faut laisser ceux qui ont en charge le dossier dire qui sont les responsables de ces actes.

Il y a au moins un étudiant du Meel qui a été arrêté…
On peut l’arrêter. On peut même l’instrumentaliser. Mais dans de telles situations, il faut rester très serein.

Peut-on comparer le comportement de ces étudiants à celui de leurs aînés sous Senghor ou Diouf ?
Ce n’est pas la même chose car le contexte a beaucoup évolué.

Le contexte n’était pas si chaud ?
C’était très chaud vu que nous étions dans un contexte de libération, de guerre sociale, parce que nous inscrivions notre lutte politique- et jusqu’à présent d’ailleurs- dans le cadre de la lutte du peuple sénégalais de façon générale. Cela a beaucoup évolué. Nous étions dans un contexte de conscientisation, d’élargissement des bases de nos partis, surtout d’implantation et de recrutement. Ce qui fait qu’il y avait une certaine effervescence. À l’époque, c’était la seule université. Aujourd’hui, il y en a d’autres, de grandes écoles et tout cela change complètement les situations. Hier, je me demandais si je devais écrire au président de la République pour lui demander de puiser dans sa générosité, sa sagesse et de pardonner. Ça ne sert à rien de vouloir condamner des étudiants, même s’ils avaient tort, ou d’enclencher une procédure judiciaire. Cela ne grandit pas notre pays ; au contraire, ça ne fait qu’amplifier la situation déjà tendue. Il faut comprendre par la même occasion que c’est cela la démocratie. Il peut y avoir des moments difficiles mais quand on est un homme de son envergure, de sa trempe, on doit s’élever au-dessus des contingences et avoir une posture de président de la République

Auriez-vous déconseillé au Président cette visite à l’Ucad ?
Non, pas du tout ! Je pense qu’il fallait le faire d’autant plus qu’il envisageait de la faire. Maintenant, il faut en tirer des leçons. Ainsi, la prochaine fois il saura à quoi s’en tenir. En fait, ce n’est pas lui en tant que tel, mais on peut indexer le manque de préparation de la visite du Président car, si c’était dans d’autres lieux et d’autres circonstances, cela aurait été beaucoup plus compliqué.

Qu’entendez-vous par «man­­­que de préparation» ?
On aurait dû, avec ce que nous savons de nos services de renseignements, prévoir cette situation. J’ai comme l’impression que le Président, comme nous tous, a été très surpris par ce qui s’est passé. Alors que, même en temps normal, il faut envisager d’autres alternatives. Une présidence de la République, c’est une anticipation sur les problèmes.

Votre parti, la Ld, a condamné ce qui s’est passé mais appelle aussi à une bonne gestion de la situation des étudiants...
Absolument ! C’est une situation que nous condamnons parce qu’indigne d’une démocratie comme le Sénégal. Je pense que nos étudiants, nos leaders, nos dirigeants doivent apparaître d’une certaine façon. Mais au-delà de ce fait condamnable, il faut réfléchir sur les raisons qui ont pu amener les étudiants à réagir de la sorte. Quelque part, sans pour autant justifier leurs actes, je pense qu’ils sont dans une situation très difficile. Ils font partie de la crème de la société. Ce n’est pas pour rien que le Président voulait y faire un pèlerinage. C’est dire qu’en revenant dans sa chambre d’étudiant, il montre aux étudiants qu’il est passé par le même chemin. Et parmi ces étudiants, il y a de futurs leaders du Sénégal, voire du continent. A ce titre, je pense que ce serait une très grande leçon de vie malheureusement parce qu’on ne lui a pas permis de réaliser son rêve. En tirant la leçon de la façon la plus responsable, l’occasion pourrait se présenter une prochaine fois pour permettre au Président, non seulement de retourner à sa chambre d’étudiant, mais d’avoir un espace de dialogue et de concertation pour apprendre aux étudiants les bonnes pratiques.

Certaines prises de position de votre parti n’ont pas plu au parti au pouvoir. Aujour­d’hui, quelles sont les relations entre la Ld et l’Apr ?
Depuis 2012, nous sommes avec l’Apr dans un même cadre qui est Benno bokk yaakaar. N’empêche, nous gardons toujours notre autonomie de pensée. Même si nous privilégions l’unité et la cohésion. Il ne faut pas dire que parce que nous sommes dans la coalition que nous cessons d’exister. Nous sommes un parti politique et, à chaque fois que de besoin, face à une situation donnée, nous analysons et partageons le fruit de notre avis. Si à un moment donné, nous n’attirons pas l’attention sur certaines questions qui concernent le Sénégal, nous aurons failli à notre mission. A chaque fois que nous sentirons le besoin d’émettre une position, nous le ferons et nous continuerons à le faire. Le Président a intérêt à plus écouter des voix comme la nôtre que d’autres qui le confortent dans tout ce qu’il fait sans analyse. Nous sommes de la Gauche encore une fois.

Justement, Amsatou Sow Sidibé soutient que le chef de l’Etat n’écoute pas ses conseillers…
Madame Sidibé est libre de le dire. Mais la Ld est un parti très écouté et je m’en félicite. Au Sénégal, en Afrique et dans le monde, nous sommes un parti très respecté. J’entends souvent dire que la Ld est un parti d’intellectuels, qui fait de bonnes analyses… Même si ce n’est pas de façon fréquente, nous discutons avec le chef de l’Etat et donnons la position du parti sur un certain nombre de questions. Nous avons beaucoup conseillé sur l’urgence et la nécessité de mettre en place un cadre fonctionnel apte à aménager des espaces de concertations, d’échanges, de dialogue et de partage sur la gestion du pays.

Mais il y a eu cet épisode Moussa Sarr qui a été limogé de son poste de Directeur de cabinet du ministre Khoudia Mbaye. Un fait qui a provoqué un malaise entre la Ld et l’Apr…
Je pense que c’est un malentendu qui, heureusement, s’est refermé très tôt. Il faut rappeler que Moussa Sarr, tout en étant Directeur de cabinet du ministre Khoudia Mbaye, était aussi le porte-parole de la Ld. En fait, nous nous sommes réunis pour réfléchir sur l’organisation. Et par rapport au contexte, nous avons donné notre position. (La Ld avait critiqué le Président Macky Sall sur la transhumance, Ndlr). Ce qui a été très mal perçu. C’est une parenthèse malencontreuse. Mais ce n’est pas une raison pour que notre porte-parole devienne aphone.

Cela n’a-t-il pas créé une gêne au sein de la Ld entre Khoudia Mbaye et Moussa Sarr ?
Les organisations d’hommes et de femmes sont ainsi faites. Mais comme je le rappelais tout à l’heure, nous sommes un parti de débats. Nous n’avons pas peur, lorsque nous commettons des erreurs, de les assumer ou de demander à les corriger.

La sortie de Moussa Sarr était-elle une erreur ?
Pas du tout ! S’il fallait le refaire, nous l’aurions refait de la même manière. La preuve, Moussa Sarr demeure toujours le porte-parole du parti. Il faut se rappeler aussi que lorsque le Pds avait commis une erreur sur une question donnée, Moussa Sarr, porte-parole du parti et de Benno bokk yaakaar, avait fait une sortie qui avait été saluée par les autres membres de la coalition. La qualité de son intervention lui avait valu d’ailleurs des grades. Aujourd’hui, s’il parle d’une question qui peut heurter ou faire du mal, c’est tout à fait normal que les autres pensent autrement. Mais nous pensons que Moussa était dans son rôle. Le président de la République a bien compris qu’il fallait vite se concentrer sur l’essentiel.

Que devient la Ld dans Benno siggiil Senegaal ?
Depuis les élections de 2012, je dois vous avouer que nous n’y sommes plus aussi présents comme avant. Au second tour de la Présidentielle, nous avons mis sur pied la coalition Benno bokk yaakaar, une plateforme beaucoup plus large. Nous avons pensé qu’il est important de nous appesantir plus sur ce cadre-là et apporter notre contribution au développement de notre pays. Au sortir du congrès qui a consacré le départ de Abdoulaye Bathily et l’arrivée de Mamadou Ndoye, nous avons été investis d’une mission qui était de renforcer la famille et d’avoir un large rassemblement. Nous avons pensé très sincèrement que Benno bokk yaakaar était une opportunité pour nous de permettre à notre pays de connaître un succès éclatant avec cette deuxième alternance.

Mais Benno siggil Senegaal se réunit toujours avec les autres leaders…
Oui, mais souvent nous ne sommes pas très informés. Comme je l’ai rappelé, nous ne sommes pas toujours aussi présents dans cette coalition.

Est-ce un départ définitif de Benno siggil senegaal ?
Non, on ne peut parler de départ définitif, mais peut-être une pause. La politique est ainsi faite. Peut-être qu’après réflexion, nous mettrons en place un autre cadre ou réhabiliterons Benno siggil senegaal. Mais il y a d’autres partis qui n’y sont plus.

Et comment voyez-vous Benno bokk yaakaar ?
Benno bokk yaakaar a de beaux jours devant elle. Seulement, je pense que nous sommes un peu crispés, craintifs.

N’est-ce pas dû aux ambitions des uns et des autres ?
C’est ça. Mais je pense, comme le dit notre secrétaire général- et c’est notre position- que nous avons tous intérêt à travailler à l’unité et à la cohésion de Benno bokk yaakaar. Ce n’est pas encore le cas malheureusement parce qu’on ne se réunit pas et il n’y a pas de cadre. Et quand il n’y a pas de communication, ça peut aller dans tous les sens.

N’est-ce pas le fait du Président aussi qui est le chef de la coalition ?
Oui, mais le Président avait quand même donné des instructions. Malheureusement la mayonnaise ne prend pas encore.

Ça risque d’être beaucoup plus compliqué encore avec la Présidentielle qui approche et où chaque parti a ses ambitions…
Tout dépendra des délibérations des partis politiques parce que, très souvent, dans ce pays, on va plus vite que la musique. Il n’y a rien qui nécessite qu’on se précipite puisqu’on ne sait même pas encore à quelle date cette élection aura lieu et comment elle sera organisée.

Vous avez été premier adjoint de Khalifa Sall à la mairie de Dakar. Quelles sont vos relations aujourd’hui ?
Khalifa Sall est un frère et ami pour moi avec qui je discute beaucoup et de tout. Un homme qui a des qualités de rassembleur et de la vision. C’est vraiment un leader très charismatique. C’est la raison pour laquelle on nous confond souvent. C’est que c’est un homme de conviction et qui attache beaucoup de prix à la loyauté. Bref, j’ai beaucoup appris de cet homme très respectable, une chance pour la ville de Dakar et pour le Sénégal. Nous avons besoin, dans ce pays, d’hommes et de femmes de valeur pour qu’au-delà des contingences partisanes, nous nous mettions ensemble pour construire ce pays. Khalifa est une très forte personnalité et il faut en tenir compte.

Est-ce pour ses «qualités» que vous avez énumérées que vous étiez allés sous la bannière de Taxawu Dakar, la coalition de Khalifa Sall ?
Oui ! A la ville de Dakar, nous avions porté ensemble un projet et une ambition. Nous avons fait pendant 5 ans un travail salué par les Dakarois et même des étrangers. Nous avons pensé très sincèrement que ce n’était pas une bonne chose, aussi bien pour Dakar que pour le Sénégal, de nous arrêter en 2014. Il était important de terminer les chantiers mais surtout de montrer à la face du monde qu’il était possible d’avoir un autre Dakar. Mais tout ce mérite revient aussi aux Dakarois et aux Sénégalais.

Certains y avaient vu une contradiction de la Ld, alliée de l’Apr soutenir Khalifa Sall pris pour un adversaire de Benno bokk yaakaar. Qu’en dites-vous ?
Le monde est aux coalitions et, en générale, les coalitions se font sur la base de dynamiques fortes. Ce qui importe, ce sont les principes, les convictions et les valeurs parce que nous pouvons être du même parti et être aussi différents comme un œuf et un bœuf. Nous pouvons être aussi de partis différents et regarder dans la même direction, comme Lumumba disait à son épouse de sa cellule de prison : «S’aimer, ce n’est pas se regarder, mais regarder dans la même direction.» Il nous faut nous départir donc de ces caractérisations, ces masques, ces appartenances et mettre en avant l’intérêt national. Le Sénégal en a besoin ; l’Afrique aussi. Beaucoup de fortes personnalités du Sénégal n’ont pas pu apporter le meilleur d’eux-mêmes parce que tout simplement ils n’étaient pas du même bord politique que ceux qui étaient au pouvoir. Le moment est venu d’y mettre fin. Attendons les élections pour, justement, que chacun, en connaissance de cause, puisse se définir, et défendre les intérêts de son camp.

Vous avez été élu maire de Dieuppeul-Derklé sous la bannière de Taxaw Dakar. Est-ce que c’est l’image de Khalifa Sall qui vous a élu ou c’est le bilan de la mairie de Dakar ?
Je pense, dans une grande mesure, que c’est du fait du travail accompli par la mairie de Dakar parce que la coalition Taxaw Dakar, au-delà du fait que c’est nous, était aussi une exigence des populations de la ville, et même du Sénégal. Le travail était visible et reconnu par tous comme le soleil à midi aux Allées du Centenaire. Avec l’aide de Dieu, nous irons encore plus loin à la satisfaction des populations de Dakar.

On s’attendait à votre reconduction comme premier adjoint au maire de Dakar. Expliquez-nous.
J’avoue que c’était avec beaucoup de fierté que j’avais accepté d’être premier adjoint et je pense avoir donné le meilleur de moi-même pour servir la ville de Dakar. Quand, à la faveur des élections, j’ai vu qu’il y avait une possibilité d’être maire de ma commune, je me suis dit, très sincèrement, qu’il était difficile de cumuler le poste de maire avec celui de premier adjoint de la ville de Dakar, qui est très débordant. Surtout que je suis contre le cumul. Mais je suis encore conseiller à la ville de Dakar. Aujourd’hui, Madame Soham El Wardini, qui est première adjointe, fait un excellent travail aussi.

Pourtant, certains responsables de l’Apr n’ont retenu que le pavage dans ce que la ville de Dakar a fait. C’est ce que vous reproduisez aussi à Dieuppeul-Derklé ?
Ils n’ont retenu que le pavage qui, en réalité, les a émerveillés. Quand on vient de loin et qu’on voit des pavés aussi magnifiques, on peut en être impressionné. Je dois dire d’ailleurs que je ne fais qu’appliquer ce que j’ai appris à la ville de Dakar. Il y a des choses difficilement réalisables à l’échelle de la ville, mais possibles au niveau d’une commune comme Dieuppeul-Derklé. Au moment où je vous parle, nous avons par exemple circoncis plus de 130 enfants de la commune de 1 à 10 ans. Nous envisageons d’organiser le Kassak (cérémonie traditionnelle dédiée aux circoncis) samedi (Ndlr : demain) avec de grands animateurs culturels dans le souci de nous ressourcer. Et dimanche, il y aura la finale du tournoi du maire. A cette occasion, les équipes recevront des trophées et des subventions.

Vous avez dit que Khalifa Sall est une chance pour Dakar et même pour le Sénégal. Voulez-vous dire qu’il est présidentiable ?
Je veux dire simplement qu’il est une très forte personnalité pour Dakar, pour le Sénégal et pour l’Afrique. Ce n’est pas pour rien qu’il est président de Cglua (Cités et gouvernements locaux unis d’Afrique), structure qui est en conclave à Dakar pour préparer Johannesburg. Maintenant, est-ce qu’il est présidentiable ? C’est à lui de répondre à cette question et, comme tout produit, de se vendre aux Sénégalais qui, en définitive, auront le dernier mot.

C’est votre souhait qu’il soit candidat ?
En politique, je ne peux pas me contenter du souhait. Le jour où il dira qu’il est candidat, en connaissance de cause, je pourrais peut-être donner ma position.

Si tant est qu’il sera candidat, seriez-vous prêt à l’accompagner ?
Je ne veux pas faire dans la spéculation ou dans les intentions. En politique, les intentions ne veulent rien dire.

Est-ce que la direction que prend le Président Macky Sall est bonne ?
Il faut peut-être relativiser. Je pense, à mon humble avis, de ce que j’entends du Président, que c’est un homme qui veut travailler et qui veut faire des résultats. Mais il a intérêt à revoir un certain nombre de choses, y compris même ce qui lui est arrivé à l’université (Ndlr : les jets de pierres sur son cortège). Quand on est président de la République, on doit être au-dessus de la mêlée, écouter tout le monde. Le conseil que je lui donnerais, c’est de lui dire que c’est en travaillant qu’il pourrait être réélu. Le peuple est devenu mûr. En plus de travailler, si on ne lui créé pas des ennemis et s’il ouvre son parti et sa coalition, je pense qu’il aura choisi le bon chemin. Dans tous les cas, la deuxième Alternance ne doit pas échouer.
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