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Résultats catastrophiques au Baccalauréat: Les avertissements inquiétants de Serigne Mbaye Thiam
Publié le samedi 8 aout 2015  |  Enquête Plus
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© aDakar.com par DF
Le ministre de l`éducation nationale donne les résultats du Concours général
Dakar, le 09 Juillet 2015 - Le ministre de l`éducation Nationale, Serigne Mbaye Thiam a, au cours d`une conférence de presse, donné les résultas du Concours général 2015. Cette édition est marquée par les bons résultats de l`école des jeunes filles Mariama Bâ.




‘’Nous sommes inscrits sur une période où on aura des résultats qui ne seront pas bons pendant des années.’’ Ces propos sont du ministre de l’Education nationale, en marge du conseil présidentiel sur les Assises de l’Education et de la formation. Il réagissait sur les résultats du baccalauréat 2015.



On ne le dira jamais assez, les résultats du bac sont mauvais cette année. Après le constat, l’heure est à l’analyse. Et cette fois-ci, c’est au ministre de l’Education lui-même de se poser des questions tout en livrant sa vision de ce qui s’est passé. ‘’Effectivement les résultats des examens ne sont pas bons. Ils sont décevants. Mon sentiment de l’expérience que j’ai eu du système éducatif, c’est que nous sommes inscrits sur une période où on aura des résultats qui ne seront pas bons pendant des années.’’ Serigne Mbaye Thiam invite à ne pas s’interroger sur l’épiphénomène. La crise du système éducatif est réelle et profonde. Et en attendant d’avoir une analyse plus scientifique des résultats, l’on peut se demander si le problème, c’est la nature des épreuves, le niveau des élèves ou la correction. ‘’Il y a un ensemble de facteurs que les professionnels de l’éducation doivent analyser’’, croit savoir le ministre de l’Education nationale.

Quant à son analyse personnelle, elle est axée sur la qualité du personnel enseignant. Serigne Mbaye Thiam affirme que la formation d’un bachelier ne se fait pas en une année, deux ou trois, mais depuis le CI. Il en est de même des candidats au Bfem et Cfee qui font respectivement 11 et 6 ans avant l’examen. Il s’y ajoute que la génération qui a passé le bac en 2015 est celle qui a été au CI en 2002, dans l’hypothèse qu’il n’y a pas eu de redoublement. Après ces observations, le ministre tire la conclusion suivante : ‘’Pendant cette période, chaque Sénégalais dans la proximité de sa famille, de son quartier ou de son village, connaît des enseignants qui ont été recrutés dans le quota sécuritaire comme vacataire, qui n’aurait dû jamais être enseignants. Parce qu’ils n’avaient pas le niveau et ils n’ont pas été formés. Ces enseignants injectés dans le système pendant ces années, les élèves qu’ils forment, c’est maintenant qu’ils arrivent au bac.’’

Afin de remédier à cela, le gouvernement ayant sans doute fait le constat bien avant, a banni le quota sécuritaire. ‘’Plus aucun enseignant n’est recruté sur la base du quota sécuritaire, ça veut dire du choix discrétionnaire de l’autorité qui l’utilisait parfois pour des calculs politiques.’’ Désormais, tous les enseignants sont recrutés à partir du bac. Il faut aussi faire un concours. Et pas n’importe laquelle si l’on se fie au ministre. ‘’L’année dernière, quand nous avons relevé des fraudes, nous avons réformé le concours avec une démarche plus exigeante et de façon plus transparente.’’

Serigne Mabaye Thiam se réjouit déjà des échos qu’il a reçus des directeurs des centres régionaux de formation des personnels de l’éducation qui déclarent n’avoir jamais eu des élèves de cette qualité. ‘’Mais ces enseignants recrutés, c’est seulement en 2028 que les élèves qu’ils vont former au primaire arriveront au bac. L’investissement dans l’éducation n’est pas à rentabilité immédiate, c’est un investissement à rentabilité longue sur une période’’, tempère-t-il. En attendant, des mesures sont prises pour remédier au problème. Mais ces mesures ponctuelles ne sont pas de nature à résoudre des problèmes structurels.
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