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Audit de l’Acte III de la décentralisation: Alioune Sall et cie "doublent" l’État
Publié le mercredi 5 aout 2015  |  Sud Quotidien
Aliou
© Autre presse par DR
Aliou Sall, maire de Guédiawaye, élu président de l`Association des maires du Sénégal (AMS)




Moins de dix jours après l’installation, par l’Etat, de son comité d'évaluation de la première année de l'Acte III de la décentralisation, le vendredi 24 juillet, les maires du Sénégal s’investissement à dresser, eux aussi, leur propre diagnostic de la réforme des collectivités locales. Suffisant pour que le président de l’Association des maires du Sénégal (Ams), Alioune Sall, invite ses pairs à faire un diagnostic sans complaisance et sans parti pris de la mise en œuvre de l’Acte III. Le maire de Guédiawaye qui s’exprimait hier, lundi 3 août, lors du lancement de l’atelier d’évaluation de la mise en œuvre de ladite réforme par son organisation, a par ailleurs réclamé l’amélioration du statut de l’élu local.

«Pour le développement du Sénégal et en général pour une bonne conception et une mise en œuvre de l’Acte III de la décentralisation, pas de parti pris», a déclaré Alioune Sall, président de l’Association des maires du Sénégal (Ams). Face à ses pairs hier, lundi 3 août, à l’occasion du lancement de l’atelier d’évaluation de la mise en œuvre de l’Acte III de la décentralisation, le maire de Guédiawaye a appelé à la retenue et la mesure pour construire des consensus forts autour de l’Acte III de la décentralisation. De l’avis du patron de l’Ams, «dans pareille circonstance, la tentation pourrait être forte, de manière consciente ou non, de mettre en avant des convictions politiques». Pour lui, une telle posture «déboucherait immanquablement sur des confrontations stériles qui ne grandiraient en rien la crédibilité de notre association». Pour ce faire, il a appelé ses collègues maires à faire un diagnostic du contenu et de la stratégie de mise en œuvre de ladite réforme tant controversée, non sans formuler des recommandations qui permettraient aux communes d’avoir plus de ressources pour faire face à leurs missions. Le président de l’Ams a en outre invité ses collègues maires à défendre «résolument le principe de la libre administration des collectivités locales» et surtout à réclamer «très haut l’amélioration du statut de l’élu local en général et du maire en particulier».

M. Sall a toutefois reconnu qu’il y a des problèmes concernant la mise en œuvre de cet Acte III tant décrié par l’opposition, ainsi que certains élus de la mouvance présidentielle. A l’en croire, les résistances au changement «pour une décentralisation effective sont encore là, fortes et tenaces». Pour cause, trouve-t-il, «nous avons hérité d’une administration fortement centralisée et hiérarchisée, pour ne pas dire jacobine». Pis, à son avis, la peur du changement et la tendance naturelle à conserver les pouvoirs déjà acquis, sont les contraintes majeures à transcender. A noter par ailleurs qu’à la fin dudit atelier de 3 jours (du 3 au 5 août), l’Ams va rédiger un mémorandum qui partirait d’un diagnostic objectif de l’Acte III de la décentralisation. Selon Alioune Sall, les points forts et points faibles de la réforme seront situés afin de décliner une série de recommandations et de propositions.

ABDOULAYE DIOUF SARR SUR LE DIAGNOSTIC DE LA REFORME : «Cette évaluation n’est pas une remise en cause de l’Acte III…»

L’atelier d’évaluation de la mise en œuvre de l’Acte III de la décentralisation, initié par l’Association des maires du Sénégal (Ams), n’est pas une remise en cause de cette réforme phare du chef de l’Etat Macky Sall. Cette précision est du ministre de la Gouvernance locale, du développement et de l'aménagement du territoire, Abdoulaye Diouf Sarr. Venu présider le lancement dudit atelier hier, lundi 3 août, le maire de la commune de Yoff a indiqué que «cette évaluation n’est pas une remise en cause des fondamentaux de l’acte III de la décentralisation».

De l’avis de Diouf Sarr, «on ne peut pas jeter le bébé avec l’eau du bain». A l’en croire, il y a des acquis considérables avec cette réforme du chef de l’Etat. Comme acquis, l’ancien ministre du Tourisme a indiqué que non seulement «l’acte III a pour finalité la territorialisation des politiques publiques, l’installation de pôles territoires compétitifs et créateurs de développement durable», mais aussi la réforme «a soigné la fracture entre les collectivités qui étaient dites rurales et les collectivités urbaines». Mieux, l’édile de Yoff a estimé que «la réforme a positionné aussi le département comme un niveau pertinent d’aménagement et de gouvernance locale, sans compter un renforcement des ressources des politiques locales».

Toutefois, le ministre chargé par Macky Sall de faire le diagnostic de la première année de la mise en œuvre de l’Acte III a reconnu qu’il y a des dysfonctionnements. Selon lui, «l’évaluation va nous permettre et de manière réaliste de voir quelles sont les adaptations nécessaires». Ce qui permettrait, à son avis, de prendre des décisions appropriées.
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