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Réforme foncière: L’analyse du Pr Moustapha Sourang
Publié le lundi 3 aout 2015  |  Enquête Plus
Moustapha
© Autre presse par DR
Moustapha Sourang, nouveau président de la Commission nationale de la réforme foncière




Sans une bonne gouvernance en matière d’aménagement du territoire, la réforme foncière est vouée à l’échec. L’analyse est du professeur Moustapha Sourang, président de la commission nationale sur la réforme foncière.



Le professeur Moustapha Sourang qui participait hier à l’atelier de validation du Schéma directeur d’aménagement et de développement territorial de la zone Dakar-Thiès-Mbour, organisé par l’Agence nationale de l’Aménagement du territoire (ANAT), a beaucoup insisté sur la nécessaire complémentarité entre l’aménagement du territoire et la commission nationale de réforme foncière. Tout en soulignant que la commission dont il est le président a déjà fait un diagnostic de la situation du foncier au Sénégal, il a indiqué que ‘’le Cadastre comme l’aménagement du territoire sont des outils essentiels pour la réforme foncière qui a déjà identifié un certain nombre d’activités spatiales d’un point de vue juridique’’.

Ce qui reste à faire, selon ses explications, c’est de faire la distinction entre les baux à usage d’habitation, les baux à usage agricole, mais aussi la délimitation des espaces de pâturage et ceux des forêts classiques. ‘’Si on veut éviter ce qui s’est déroulé dans le passé avec la confusion des espaces par une mauvaise gestion ou une méconnaissance, il faudra délimiter ces espaces d’aménagement du territoire’’, a-t-il insisté. Et d’ajouter: ‘’C’est pourquoi la gouvernance en matière d’aménagement du territoire est capitale. Sinon, on va à l’aveuglette’’.

Au demeurant, le professeur Sourang considère ‘’réciproquement’’ que ‘’l’aménagement du territoire a également besoin de la réforme foncière qui repose spécialement sur la spatialisation des espaces et sur la possibilité de contrôle’’. C’est pourquoi, lance-t-il avec optimisme, ‘’le jour où nous arriverons à mettre sur informatique la possibilité pour les structures d’intervention et de contrôle de vérifier que telle délibération faite par telle commune, n’a pas empiété sur des espaces d’habitation, les espaces classiques, nous aurons réussi parce que c’est cela la limite. On avance à l’aveuglette, car il n’y a pas de délimitation des espaces’’.

Ainsi, au regard de cette menace qui pèse sur la réforme foncière, le professeur Sourang salue la ‘’plage de convergence’’ née du Schéma directeur d’aménagement et de développement territorial de la zone Dakar-Thiès-Mbour. Un schéma élaboré, selon Mamadou Djigo, le directeur général de l’ANAT, pour faire face aux préoccupations de l’Etat qui veut disposer d’un nouvel outil de planification spatiale adapté au PSE et à l’acte III de la décentralisation.

Mais aussi à celles des populations, surtout celles de Dakar, où existent de ‘’réelles inquiétudes’’. Des inquiétudes suscitées, d’après M. Djigo, par ‘’l’urbanisation rapide et son corollaire d’éclatement urbain anarchique, l’occupation des zones à risques, la prolifération d’industrie et la forte réduction des terres à vocation agricole’’, d’où la mise en œuvre du Schéma qui, d’après le DG de l’ANAT, ‘’favorise la valorisation des ressources et potentialités économiques et la limitation de la forte polarisation de Dakar qui entraîne une urbanisation galopante, une forte pression foncière et une récurrence des inondations’’.

Selon Docteur Serigne Dia, directeur du développement territorial et chef du projet, l’objectif visé est de faire du triangle (Dakar-Mbour-Thiès) ‘’un Pôle de développement durable et compétitif, tête de pont du Sénégal émergent’’. Fort de cet objectif, le ministre de la Gouvernance locale, du Développement et de l’Aménagement du territoire, Abdoulaye Diouf Sarr, a souligné l’urgence d’adopter le document. ‘’Le triangle Dakar-Thiès-Mbour a des avantages comparatifs que lui confère sa position géostratégique par rapport à la sous-région ouest-africaine’’, a-t-il relevé.
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