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Hécatombe au concours général: Les étudiants décryptent les raison des échecs
Publié le jeudi 30 juillet 2015  |  Sud Quotidien
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© Autre presse par DR
Le baccalauréat général démarre, aujourd`hui, lundi 20 Juillet




Demain, jeudi 30 juillet, au Grand Théâtre, le Sénégal célèbre les esprits les plus brillants primés au Concours général 2015. Le parrain est le philosophe Souleymane Bachir Diagne. Un parrain malheureux qui ne remettra ni prix ni accessit en philosophie. Pour cause, aucun des 69 candidats ayant composé dans cette discipline n’a eu une moyenne égale à 12 ou 11,5. Une situation qui préoccupe les professionnels de la philosophie qui tentent, dans les colonnes de sud quotidien, de cerner les causes du malaise. Les élèves ont-ils décrété la mort de la philosophie ? Pourquoi ?

Les étudiants de l’Université Cheikh Anta Diop (Ucad) expliquent les échecs successifs des candidats au concours général (celui de 2015 aucun prix et accessit n’ont été décrochés) dans la discipline de philosophie, par un certain nombre de raisons. Parmi lesquelles, le fait que la matière ne soit enseignée qu’en terminale, ce qui fait que l’élève n’a pas une bonne base. A cela s’ajoute, le déficit de professeurs de philosophie, obligeant ainsi l’Etat à recourir aux sociologues ou étudiants en philosophie pour combler le gabe. Pour finir, ils indexent la baisse du niveau des élèves en français et la posture de certains enseignants en philosophie qui ont tendance à «mystifier » cette matière.

Il est quinze heures à l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar (Ucad), plus précisément au département de philosophie. Le lieu est calme en ce quatrième vendredi du mois béni du Ramadan. Le temps est plus clément, après la pluie de la veille qui a fini d’installer une hantise des inondations chez les populations, surtout de la Banlieue. L’endroit est plutôt calme, à part quelques étudiants qui rodent dans les couloirs pour les besoins de la préparation des examens. Alors que quelques professeurs occupent déjà leur bureau. Nous sommes à la recherche d’interlocuteurs pour aborder la question du Concours général 2015 où aucun prix n’a été attribué dans la discipline philosophie. C’est le cas aussi pour l’année précédente. Le sujet semble préoccuper enseignants et étudiants du département de philosophie de l’Ucad. Ils se posent des questions et tentent de trouver des explications à la débâcle des 69 candidats qui n’ont pu décrocher ni Prix ni Accessit. Pourquoi ?

Pelé Massamba Sarr, étudiant en Licence1, donne son opinion sur les résultats catastrophiques des élèves dans cette discipline, en soutenant : « c’est une matière difficile, mais le problème majeur est qu’on initie les élèves sur cette discipline qu’en Terminale, contrairement aux autres matières comme le Français, l’Histoire et la Géographie. On n’a pas assez de bagages, ni de base pour affronter ces genres de concours ». Non sans avoir relevé «le manque de professeurs de Philosophie.

Pour combler le déficit, l’Etat choisit des professeurs qui ont fait de la Sociologie. Par conséquent, l’encadrement ne se fait pas comme il se doit». Quant à Abdoulaye Ndiaye, étudiant en Master 2 philosophie, ces mauvais résultats découlent «de la baisse du niveau de Français des élèves et le mauvais recrutement de professeurs de sociologie ou bien des étudiants en philosophie qui n’ont jamais subit de formation pour combler le déficit de professeurs de philosophie dans les classes de Terminale ». Pour lui, « la plupart des professeurs mystifie aussi la philosophie. Cela pousse les élèves à rechigner ».

Un autre étudiant en Licence2, du nom de Gora Ndiaye, a pour sa part indiqué que « les résultats ne le surprend guère ». Et d’ajouter : « il y a des grèves répétitives qui font que les élèves n’ont pas de base pour affronter le concours général dont les épreuves ne sont pas faciles ». Selon lui, « l’expérience des professeurs et la qualité de l’enseignement comptent aussi. Donc, on peut dire que les professeurs, d’une certaine manière, sont responsables de cet échec de la philosophie, car ne maitrisant pas la matière ». Oumar Mbow embouche la même trompette, en soulignant pour le déplorer « la baisse du niveau des élèves en français ». Conséquence, précise l’étudiant en master 2, « la discipline de philo est en train de reculer. Pour être bien philosophie, il faut comprendre le français, faire une bonne argumentation, être cohérent, et être logique».
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