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Cheikh Mbengue, responsable de l’Afp : «L’argument d’une candidature de principe du Ps est inacceptable»
Publié le lundi 27 juillet 2015  |  Le Quotidien
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© Autre presse
Le Parti Socialiste se cherche un secrétaire général national
Le Congrès du (6 et 7 Juin) doit permettre au Ps de choisir entre Ousmane Tanor Dieng et Aissata Tall Sall




Dans cette dernière partie de l’entretien, Cheikh Mbengue salue l’attitude de Macky Sall qui refuse de faire du wax waxeet à propos de sa décision de réduire son mandat de 7 à 5 ans. Le Secrétaire à la coopération et au développement de l’Afp explique le choix de son parti de soutenir Macky Sall et estime que l’argument de la candidature de principe avancé par le Parti socialiste est inacceptable. Idrissa Seck, lui, considère-t-il, a «un niveau de réflexion de l’homme de la rue».

Y a-t-il une possibilité que l’Afp se fonde dans l’Apr, puisque votre parti a décidé de ne pas présenter un candidat contre Macky Sall ?
Vous savez, l’Afp est un parti qui s’est toujours voulu cohérent dans ses prises de position. Certains disent que nous avons renoncé à nos ambitions présidentielles, mais cela ne pose pas de problème. L’essentiel, c’est que nous n’avons pas renoncé à nos ambitions pour le pays. Nous ne faisons pas de la politique pour être président, mais pour développer le Sénégal. Un des grands problèmes que nous avons dans ce pays - et c’est malheureux - c’est que tous les jours, de grands leaders politiques disent que l’objectif d’un parti, c’est de prendre le pouvoir. Ce n’est pas vrai ! L’objectif d’un parti politique, c’est l’émancipation du Peuple et du pays. Maintenant, la prise du pouvoir est un moyen pour arriver à cet objectif. Mais si on fait de la prise du pouvoir un objectif, cela veut dire que, quand on a le pouvoir, on s’arrête et que le second objectif, c’est de le conserver. Maintenant, nous avons au cours des dernières années présenté une candidature à l’élection présidentielle. Nous avions présenté Mous­tapha Niasse, parce que nous estimions qu’il fallait prendre le pouvoir, disposer de ce moyen pour émanciper le pays. Dieu a fait que Moustapha Niasse n’a pas été président de la République. Quelqu’un d’autre, qui s’appelle Macky Sall, a été élu et avec notre soutien fort au second tour. Il nous a impliqués dans la gestion du pouvoir, parce que le principe, c’était «Gagner ensemble et gouverner ensemble». L’Afp ne peut pas dire aujourd’hui qu’elle n’est pas impliquée dans la gestion de ce pouvoir. Notre leader est quand même la deuxième personnalité de l’Etat ; donc il dirige l’institution qui oriente l’action du gouvernement. Il ne peut pas, en 2017, dire qu’il est contre l’action de ce gouvernement, qu’il a orienté et qu’il a régulièrement approuvé.
On ne peut pas être engagé à ce niveau-là et dire que le bilan ne nous engage pas. Le bilan, c’est celui de Macky Sall, mais aussi le nôtre. La preuve, je suis en train de mettre en œuvre le programme de Couverture maladie universelle, qui est l’un des programmes les plus importants du Pse. Mais on ne peut pas dire à la fin du mandat de Macky Sall que nous ne nous sentons pas concernés par sa gestion.
Cela ne veut pas dire que, du point de vue du principe, l’Afp a renoncé à la prise du pouvoir. Non, nous sommes un parti qui se donne le droit d’accéder au pouvoir. J’ai entendu beaucoup de leaders politiques qui ont quitté l’Afp ou des gens qui sont au Parti socialiste dire qu’un grand parti doit nécessairement présenter un candidat à l’élection présidentielle, puisque c’est une question de principe. Cela n’est pas exact. La présentation d’une candidature est plutôt une question d’opportunité.

Cela veut dire quoi, une question d’opportunité ?
Cela veut dire que c’est dans un contexte précis qu’on se demande s’il est opportun ou pas de présenter un candidat ? En 2012, alors que nous étions dans l’opposition, nous avions tous dit, que nous voulions avoir un candidat unique de l’opposition. Moustapha Niasse avait déclaré que si le candidat choisi par l’opposition était issu d’un parti autre que l’Afp, le parti serait prêt à soutenir ce candidat. Ousmane Tanor Dieng et d’autres leaders l’avaient aussi dit.
Au Ps, à l’Afp, comme ailleurs, la question d’un candidat issu de son propre parti n’a jamais été une question de principe. Donc, que les gens ne viennent pas maintenant nous dire que c’est une question de principe. Nous, nous restons dans la cohérence.

Alors, quel commentaire faites-vous du choix du Ps d’avoir un candidat en 2017 ?
Le Parti socialiste est un parti souverain. Il peut prendre ses propres décisions. J’ai entendu un responsable du parti dire que le Ps aura un candidat. Nous aussi, nous aurons un candidat, mais ce sera Macky Sall, qui n’est certes pas issu de ses rangs. Mais au Ps, il y en a qui disent que leur candidat peut être issu du Ps ou même être Macky Sall. Je veux dire que le Ps n’a pas formellement écarté cette éventualité.

Pensez-vous que la démarche du Ps est cohérente ?
J’ai dit tout à l’heure que la question de la candidature est une question d’opportunité. Nous, nous avons discuté, et par rapport à l’opportunité, nous avons estimé que le choix de la cohérence, c’était de présenter un candidat. Mainte­nant, le Ps peut présenter des arguments, mais pas comme celui qui veut qu’un grand parti doit nécessairement présenter un candidat pour des questions de principe. Cet argument, de mon point de vue, n’est pas acceptable pour des raisons que j’ai énumérées tout à l’heure.
Tous ceux qui ont dit en 2012 qu’ils étaient prêts à soutenir un candidat unique de l’opposition sont justement disqualifiés dans la possibilité de dire aujourd’hui que c’est une question de principe. Maintenant, s’il y a d’autres arguments, on les attend.

Aujourd’hui, au regard de ce qui se passe dans ce pays, êtes-vous optimiste pour la réélection de Macky Sall ?
Ah oui ! Je suis optimiste. Mais attention, il faut qu’on continue à travailler. La question de la réélection du Président Macky Sall va dépendre de notre capacité à produire des résultats en 2017. Nous sommes sur la bonne voie parce que, pour la première fois dans l’histoire de ce pays, il y a quand même des programmes sociaux du niveau de la Couverture maladie universelle qui sont mis en œuvre.
Jamais dans l’histoire de la sous-région, un gouvernement n’a pris la décision de dire que les 300 mille familles les plus pauvres du pays vont bénéficier d’une bourse sociale. Jamais il n’a été dit que 15% des citoyens les plus pauvres vont bénéficier gratuitement des soins et des médicaments. Jamais le pays ne s’est fixé l’objectif d’atteindre l’autosuffisance en riz en 2017. Jamais dans ce pays, nous n’avons eu une telle cohérence, à mon avis, dans la mise en œuvre des politiques avec le Pse et des actions sur d’autres fronts qui, mises bout à bout, vont permettre d’atteindre les objectifs fixés.
Maintenant, certains sont en train de dire que tout ceci est bien, mais que nous n’aurons pas le temps de tout réaliser. Mais je pense que nous allons réaliser ce que nous pouvons réaliser. Par exemple, avec le Pudc, il y a des actions importantes qui vont être réalisées. Le président de Répu­blique, tenant compte des délais et de certaines contraintes, a décidé d’en confier la mise en œuvre au Pnud. C’est vrai qu’il y a des cris d’orfraie, mais en réalité, le fait est que le Président veut des résultats et tout de suite. Il ne le veut pas pour lui simplement, mais pour le pays. C’est-à-dire mettre en place des forages, des pistes de production et d’autres ouvrages structurants très tôt. Tout le monde devait applaudir parce que c’est fait pour le pays.
Les Sénégalais ressentent peut-être que, quelque part, il y a des difficultés. Mais ce qui est important, c’est qu’ils sachent qu’il y a un pouvoir qui est en train de travailler pour eux, de produire des résultats et d’amorcer d’autres chantiers. C’est ce qu’on va présenter en 2017.

2017 revient dans vos propos ; cela veut-il dire que vous êtes pour la réduction du mandat du Président Sall ?
Mais oui ! Pour nous, c’est 2017 parce que c’est l’engagement que le Président Macky Sall a pris. Pour l’Afp, cet engagement doit être respecté d’autant plus que le Président lui-même continue à dire qu’il fera 5 ans. Nous sommes à l’aise de l’entendre marteler qu’il va respecter sa parole. Ce qu’on avait l’habitude de voir dans ce pays, c’était le wax waxeet. Mais là, on a un Président que les gens veulent inciter à faire du wax waxeet et qui dit qu’il refuse de le faire. C’est réconfortant.

Vous voulez qu’il réduise son mandat. Etes-vous conscients du danger qu’il y a en face ?
Pour ma part, je n’ai pas vu un candidat sérieux, qui vient avec une offre qualitativement supérieure à l’offre du Pse.

N’êtes-vous pas en train de sous-estimer des gens comme le leader de Rewmi ?
On ne sous-estime personne, mais ce qu’on voit, c’est quelqu’un qui fait le tour du pays et qui n’a aucune offre politique. D’ailleurs, pour moi le problème Idrissa Seck ne se pose pas. Il faut que les Sénégalais reviennent un peu en arrière. En 2012, j’ai eu la chance, avec l’ancien ministre Seydou Sy Sall (Il gère actuellement le pôle urbain de Diamniadio : Ndlr), d’avoir coordonné l’élaboration du programme Benno siggil Senegaal à la dernière Présidentielle. Nous avions, à l’époque, vu les autres offres politiques. Mais sans parti pris politique aucun, de tous les grands candidats, celui qui avait l’offre politique la plus faible, c’était Idrissa Seck. Les autres candidats avaient des programmes, mais lui n’en avait pas. Il avait plutôt une profession de foi qu’il a appelée programme.
Je vous donne l’exemple de la Couverture maladie universelle, tous les grands candidats avaient une offre pertinente sur la question. Même Abdoulaye Wade parlait d’Assurance maladie universelle, Moustapha Niasse aussi, Ousmane Tanor Dieng disait la même chose. Mais chez Idrissa Seck, il n’y avait rien. Il disait plutôt que dans le domaine de la santé, il fallait juste rationnaliser les moyens qui existent. Il n’avait pas compris la nécessité de mettre en place un programme, permettant aux Sénégalais d’accéder aux soins, quelle que soit leur bourse. Son niveau de raisonnement sur la question est proche de celui de l’homme de la rue, qui ne comprend pas la complexité des questions de développement. Quand on a un niveau de réflexion qui est juste celui de l’homme de la rue, on n’a pas le droit de dire qu’on veut être président de la République du Sénégal.
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