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La Raddho sur l’amnistie par Jammeh: ‘’C’est de la ruse…, Jammeh est étouffé’’
Publié le samedi 25 juillet 2015  |  Enquête Plus
Ouverture
© aDakar.com par DF
Ouverture du procès de Hissène Habré
Dakar, le 20 Juillet 2015 - Le procès de l`ancien président tchadien Hissène Habré s`est ouvert, ce matin, à Dakar. L`ancien chef d`État réfugié au Sénégal depuis 1990 est jugé pour "crimes contre l’humanité, crimes de guerre et crimes de torture". Photo: Aboubacry Mbodj, secrétaire général de la Raddho




Yaya Jammeh n’a pas attendu que ses administrés lui fassent de cadeaux pour fêter ses vingt et un ans de règne. C’est lui qui leur en a offert, en accordant son pardon à des condamnés à mort. Cette belle résolution ne convainc cependant pas le secrétaire général de la RADDHO Aboubakry Mbodji qui faisait face à la presse au siège de l’organisation qu’il dirige.



Il y a deux jours, le président gambien Yaya Jammeh fêtait ses 21 ans de règne à la tête de ce pays voisin du Sénégal. A l’occasion, il a annoncé qu’il accorde l’amnistie à certains prisonniers condamnés à mort en Gambie et ayant commis des infractions allant du meurtre à la tentative de coups d’Etat, entre 1994 et 2013. Pourtant, le jour de la korité, il y a à peine une semaine, il avait annoncé la reprise des exécutions. C’est pourquoi on ne s’attendait pas à ce revirement à 180 degrés. Toutefois, le secrétaire général de la Rencontre africaine pour la défense des droits de l’Homme (RADDHO), Aboubakry Mbodj, ne veut pas s’y laisser prendre. ‘’C’est de la ruse et de la farce. La ruse, parce qu’il sait qu’aujourd’hui son régime est décrié à travers le monde. Toutes les grandes puissances, les partenaires financiers et autres ont abandonné la Gambie. Il vit dans l’isolement. Il est étouffé’’, dit-il.

Par conséquent, ce changement annoncé et inattendu n’est qu’une manière pour lui de ‘’distraire’’ les gens. Car Jammeh est ‘’machiavélique et n’est pas crédible’’, soutient Aboubakry Mbodj. En effet, sa thèse repose sur le fait qu’au moment où il annonce la grâce d’une catégorie de prisonniers, il prévoit l’exécution d’autres coupables de divers crimes. Parmi ces derniers, les présumés auteurs du coup d’Etat survenu en Gambie en janvier passé et un Sénégalais. Pour ce dernier, le Président Jammeh avait promis son exfiltration au Sénégal mais n’a pas tenu promesse.

‘’En exécutant les 9 condamnés à mort, en 2012, Yaya Jammeh n’avait même pas daigné informer le gouvernement du Sénégal’’, dénonce M. Mbodji. ‘’Or, du point de vue diplomatique, il y a des accords et des conventions qui font que même quand vous devez exécuter un ressortissant d’un autre pays, vous devez le lui notifier, afin qu’ils prennent les dispositions nécessaires‘’, déclare-t-il. Car, il est possible pour la personne incriminée de bénéficier d’une exfiltration qui l’amènera à purger sa peine dans son pays d’origine et lui permettre ainsi d’échapper à la peine de mort.

La Raddho et Article 19 se battent pour que le moratoire soit respecté, en attendant l’abolition de la peine de mort en Gambie tels qu’ils le souhaitent. Pour cela, ils veulent que les Etats de la CDEAO mettent la ‘’pression’’ sur la Gambie, afin qu’elle abroge la loi sur la peine de mort. Pour sensibiliser les gouvernants de ces pays, M. Mbodji et cie comptent mener une campagne afin d’attirer leur attention sur la question.
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