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Procès Habré: polémique sur d’éventuelles convocations par les juges de son successeur Deby
Publié le vendredi 24 juillet 2015  |  AFP
Ouverture
© aDakar.com par DF
Ouverture du procès de Hissène Habré
Dakar, le 20 Juillet 2015 - Le procès de l`ancien président tchadien Hissène Habré s`est ouvert, ce matin, à Dakar. L`ancien chef d`État réfugié au Sénégal depuis 1990 est jugé pour "crimes contre l’humanité, crimes de guerre et crimes de torture".




Dakar - Des avocats de l’ex-dirigeant tchadien Hissène Habré, jugé par un tribunal africain à Dakar, soutiennent que son tombeur, l’actuel président Idriss Deby Itno, a été convoqué deux fois en vain par cette juridiction, qui a démenti vendredi auprès de l’AFP.


Durant l’instruction devant les Chambres africaines extraordinaires (CAE), ouverte en juillet 2013 et qui a duré 19 mois, "de nombreuses personnes ont cité nommément lors de leurs dépositions Idriss Deby", qui fut chef d’état-major puis conseiller à la présidence pour les questions de défense et de sécurité sous Hissène Habré, ont affirmé les avocats.


"Cela signifie qu’il coiffait (à ce dernier poste, NDLR) tous les services de sécurité et de défense, y compris la DDS" (Direction de la documentation et de la sécurité, police politique du régime), ont-ils ajouté, dans un
communiqué diffusé jeudi soir.


"Les CAE ont convoqué à deux reprises Deby qui a refusé de venir, de peur que, convoqué comme témoin, il se retrouve inculpé", ont soutenu les avocats de Hissène Habré, qui a dirigé le Tchad de 1982 à 1990, avant d’être renversé par Idriss Deby Itno.


"Ce n’est pas vrai. Le président Deby Itno n’a jamais été convoqué deux fois", a déclaré vendredi à l’AFP une source au sein de ce tribunal spécial, créé en vertu d’un accord entre le Sénégal et l’Union africaine (UA).


"Une seule fois, la Chambre d’instruction a sollicité son audition sur un aspect du dossier - parce qu’il s’était lui-même déclaré prêt à répondre en cas de besoin - mais cela n’a pas prospéré. Ce n’était pas une convocation", a-t-on indiqué, sans autre précision.


En août 2013, le président Deby s’était déclaré "prêt à répondre aux sollicitations de n’importe quelle justice ou quel citoyen tchadien" dans l’affaire Habré.


Jusqu’à vendredi, aucun commentaire n’avait pu être obtenu auprès des autorités tchadiennes.


Le procès de M. Habré pour "crimes de guerre, crimes contre l’humanité et tortures", ouvert lundi, a été ajourné dès le lendemain au 7 septembre.


Les ministres tchadiens de la Communication et de la Justice ont réitéré mercredi à Dakar l’engagement de leur pays pour un bon déroulement du procès de leur ex-président, assurant vouloir "que justice soit rendue" aux victimes de son régime et se défendant de tout "règlement de comptes".


Interrogés sur d’éventuelles poursuites contre M. Deby Itno, ils ont assuré que celui-ci n’avait eu aucun lien avec la DDS, principal instrument de la répression sous Hissène Habré, qui a fait 40.000 morts, selon les estimations d’une commission d’enquête tchadienne.


Dans leur communiqué, les avocats de Hissène Habré ont fustigé ces propos des ministres.


cs/sst/fra
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