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Tech-Focus: Le « Selfie », culte viral de la personnalité en un cliché
Publié le mercredi 22 juillet 2015  |  Enquête Plus




Certains n’y voient qu’une mode alors que, pour d’autres, il s’agit là d’un signe évident du nombrilisme endémique qui frappe cette jeune génération plus « connectée » que ses aînées… Quoi qu’il en soit, le « selfie » (ou cliché autoportrait, en bon français) est une pratique très répandue sur les réseaux sociaux et cela, parfois, pour des raisons bien plus profondes qu’on ne le pense.



Le « selfie » est un autoportrait photographique pris le plus souvent à partir d’un Smartphone ou d’un appareil photo numérique tenu à bout de bras, accroché à un bâton spécial (la fameuse « perche à selfie ») ou, tout simplement, placé en face d’un miroir. Très populaire chez les 18-35 ans, le « selfie » est une façon de documenter les différentes expériences que l’on vit, en les immortalisant sur carte mémoire. Cela, qu’il s’agisse de son style vestimentaire du jour (les selfies « mode » et « style de rue » sont parmi les sous-genres les plus populaires sur le net), de souvenirs de voyages, de prouver qu’on a participé à une expérience unique (cérémonie, concert, etc.) ou de faire simplement dans la moue séductive (le « selfie duckface », a littéralement rendu célèbre des jet-setters comme Kim Kardashian).

Il existe, on s’en doute, plusieurs manières de prendre un « selfie ». Etant un genre amateur par excellence, le « selfie » véhicule l’idée d’un cliché pris sur le vif…, même si c’est souvent loin d’être le cas, vu la difficulté de l’exercice en soi. A titre d’exemple, on cite le « pris en plongée » (« selfie réalisé en surélevant l’objectif de l’appareil par rapport au visage) qui permet, par exemple, aux demoiselles d’exagérer la taille de leurs yeux et d’affiner le contour de leurs visages… Un attrait qui fait de lui un must pour les plus coquettes mais qui, néanmoins, se révèle la source de pas mal de torticolis.

Plus d’un million de clichés mis en ligne quotidiennement

Dans la même foulée, l’attrait du « selfie » réside dans un nombre quasi infini de préréglages et outils d’édition numérique, parfois intégrés à l’appareil lui-même, parfois obtenus via des applications tiers, qui permettent de le retoucher pour le rendre plus attractif ou amusant. Communément appelés « filtres », ces derniers participent substantiellement à en faire le contenu le plus mis en ligne sur les réseaux sociaux aujourd’hui, à hauteur de plus d’un million de clichés mis en ligne quotidiennement.

Le phénomène « selfie », de nos jours, a pris une telle ampleur que certaines plates-formes, comme Snapchat ou Instagram (qui compte à lui tout seul 300 millions de visites mensuelles), lui sont d’ailleurs entièrement consacrées. Des millions de dollars de revenus sont générés annuellement via ces dernières, qui ont obtenu le statut de plate-forme marketing à part entière et ont été intégrés aux plans de communication de toutes les agences évènementielles, à travers la planète.

Cependant, malgré le boom qu’il connaît depuis le début des années 2000 (le mot a été utilisé pour la première fois en septembre 2002 sur un forum australien), le « selfie » en lui-même existe depuis beaucoup plus longtemps. Le premier « selfie », ou autoportrait photographique, a été l’œuvre du pionnier américain de la photographie Robert Cornelius en 1839… Heureusement que la technique a depuis lors évolué, car il a fallu que ce dernier reste immobile plus de trois minutes pour que le cliché puisse prendre forme ! Autre « selfie » a être rentré dans l’histoire, celui de l’animatrice Ellen Degeneres, pris pendant la cérémonie des Oscars en 2014. Posté sur Twitter, le cliché est connu pour avoir engrangé 3,4 millions de retweets et 2 millions de favoris, en l’espace d’une seule nuit, devenant ainsi la photo la plus partagé sur ledit réseau social.

« selfie » ou « égophoto »

Mais pourquoi tant de popularité ? Des études, assez critiques, ont caractérisé le « selfie » comme une manifestation narcissique, un irraisonné amour de soi ou de sa propre image, aboutissement de l'individualisme dans les sociétés postmodernes : «L’aspect narcissique du phénomène ne doit pas être le seul à considérer. A une époque où l’image prime, pourquoi ne pas user des outils mis à notre disposition pour contrôler l’image que l’on donne à voir ? C’est une manière facile et rapide d’endosser une image plus flatteuse que la réalité, et redorer ainsi l’estime que l’on peut avoir de soi», explique ainsi la psychologue clinicienne et psychothérapeute Sylviane Barthe-Liberge (atlantico.fr).

Ainsi, on reproche souvent au « selfie », rebaptisé « égophoto » par les plus critiques, de desservir la promotion du moi, à tel point qu’il peut parfois atteindre des sommets de mauvais goût et de vacuité. Pire encore, la quête du « selfie » parfait a, croyez-le ou non, conduit à pas mal d’accidents dont une dizaine a été fatale, depuis avril 2014… Trop absorbés par la prise de leur autoportraits, ces « selfeurs » ont en oublié les dangers que présentait leur environnement : certains ont chuté d’un pont (en Espagne et en Ukraine), d’une falaise (au Portugal), d’un escalier (Philippines), en se tirant dans la tête par mégarde (Mexique), en s’électrocutant (Romanie) ou encore en étant victimes de divers accidents de la route (Mexique et Etats-Unis)… C’est dire si prendre une « selfie » peut se révéler plus dangereux que prévu !

L'appel du « selfie », enfin, viendrait de la facilité qu’il semble offrir à créer, partager et surtout contrôler l’image de soi qu'il procure à des « selfeurs » plus ou moins obsédés par la façon dont ils se présentent au reste du monde. En effet, beaucoup de « selfies » sont destinées à présenter une image flatteuse de la personne. Cependant, une étude de 2013 sur des utilisateurs de Facebook a démontré que l'affichage des auto-clichés entrerait en corrélation directe avec un manque de popularité, d’intimité d’une personne donnée avec ses amis Facebook (à l'exception de ceux considérés comme des amis proches)… L’étude suggère que ceux qui affichent souvent des photos sur Facebook risquent d'endommager les relations de la vie réelle. Un drôle de paradoxe !
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