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Wari: Le juge met la pression sur Kabirou Mbodj
Publié le mercredi 15 juillet 2015  |  Enquête Plus
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Le feuilleton judiciaire entre les associés de SCI (Wari) suit son bien tumultueux cours. Le juge de la Chambre du Conseil du tribunal régional hors classe de Dakar a ordonné, hier lundi 13 juillet, la délivrance des documents sociaux sous astreinte de 5 millions de francs Cfa par jour de retard à compter de la notification de la décision.



C’est une suite logique du bras de fer qui se mène au sommet de Wari. La bataille judiciaire qui oppose Kabirou Mbodj à ses associés de la société CSI Sa, connue sous le label Wari, s’était en effet déportée au tribunal après l’Assemblée générale convoquée par le sieur Mbodj le mardi 7 juillet dernier. Ce dernier avait été accusé d’avoir fait abstraction du préalable relatif au partage des documents afférents à la gestion administrative et financière écoulée avec ses associés, lesquels refusent de l’accepter.

Les actionnaires Malick Fall et Seyni Camara, après avoir reçu les convocations, se sont plaints de leur caractère « fallacieux », du fait que Kabirou Mbodj n’a attaché aucun document social relatif à l’exercice 2014. Il s’agit de documents explicatifs tels que l’inventaire, les rapports de gestion et les états financiers de synthèse certifiés par les commissaires aux comptes ou encore les rapports des commissaires aux comptes. Et pourtant, lors de l’AG de ce mardi, il annonce une lecture du rapport d’activités de la société CSI.SA.

Selon ses accusateurs, « il a usé et abusé d’astuces pour procéder de façon quasi clandestine à une augmentation de capital en jetant un voile sur l’actionnariat ». Malick Fall et Seyni Camara tenaient à ce que la liste des actionnaires, les conventions réglementées, les PV d’Assemblées Générales et de Conseil d’Administration leur soient transmis comme préalables. Mais M. Mbodj a omis d’inclure dans ses convocations les documents relatifs au montant global certifié par les commissaires aux comptes des rémunérations versées aux cinq dirigeants sociaux et les salariés les mieux rémunérés.

Kabirou Mbodj n’a pas seulement « oublié » ces documents. Il a en effet prévu dans son ordre du jour de soumettre à ses associés une modification de la dénomination sociale de leur business. Une mutation impossible à faire pour les actionnaires, sans les textes d’exposé des motifs, des résolutions proposées, ainsi que des renseignements concernant les candidats au conseil d’administration ou au poste d’administrateur général.

Aussi les associés ont-ils demandé à Kabirou Mbodj le report de son Assemblée générale et exigé qu’il mette à leur disposition des documents sociaux en bonne et due forme, ce, en application des dispositions des articles 525, 526 et suivants de l’Acte Uniforme sur les sociétés commerciales.

Ils avaient dans la même veine commis les services d’un huissier de justice pour faire constater et consigner sur procès-verbal les manquements visés. Concrètement, le juge peut procéder à la liquidation de l’astreinte, après calcul des jours de retard dans l’exécution de la décision, une fois que M. Mbodj aura pris connaissance de l’ordonnance du juge. Il faut du reste dire que le Tribunal régional de Dakar avait pris une ordonnance le 3 mai 2013, pour ordonner à la CSI de communiquer à Seyni Camara, les documents sociaux concernant les trois derniers exercices, sous astreinte de 50 mille par jour. Le dossier s’était par la suite retrouvé au niveau de la Cour d’appel.

Pour rappel, ce dossier est déjà entre les mains de la justice. La bataille que se mènent les actionnaires (ou ex) de la CSI et Interactive a été engagée sur plusieurs fronts au niveau judiciaire. Une procédure a en effet été engagée au niveau du Parquet. Cette plainte est déposée par Malick Fall et Seyni Camara, le 18 décembre 2014. Les plaignants évoquent des sommes exorbitantes de 100 milliards de flux financiers pour 2,5 milliards de commissions et parlent de ‘’crime’’ pour qualifier les agissements de M. Mbodj.

Aussi demandent-ils des « mesures conservatoires énergiques », notamment « une interdiction de sortie du territoire à Monsieur Mbodj qui a un passeport étranger, un gel de tout transfert de sommes d’argent qui ne sont pas liées aux opérations Wari, relativement aux sociétés C.S.I SA, Interactive Sarl, Interlink et Interlinq Suarl ». Sans suite. C’est cette procédure qui a atterri chez le juge du premier cabinet avec un réquisitoire supplétif du Procureur demandant une inculpation de Kabirou Mbodj. Là non plus, on ne s’empresse pas de donner suite à la volonté du Procureur. On retrouve dans ce dossier des citations directes au Tribunal régional hors classe de Dakar avec les mêmes griefs d’abus de biens sociaux. Pour beaucoup, Kabirou Mbodj serait simplement intouchable. Vrai ou faux ? Les développements de son dossier semblent en tout cas donner raison à ceux qui le pensent.
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