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Mamadou Lamine Dianté au sujet du BFEM: "Serigne Mbaye Thiam ne mérite pas plus de 10/20"
Publié le samedi 11 juillet 2015  |  Sud Quotidien
Accord
© aDakar.com par A. SECK
Accord avec le Grand cadre pour une suspension de la grève
Dakar, le 30 Avril 2015 - Le gouvernement s`est accordé jeudi avec le Grand cadre des syndicats d`enseignants pour une suspension du mot de grève qui paralyse depuis février dernier le fonctionnement de l`école sénégalaise.




Dans cette deuxième partie de l’entretien qu’il a accordé à Sud Quotidien, le Coordonnateur du Grand Cadre des syndicats d’enseignants (Gcse) revient sur le déroulement de l’examen du Certificat de fin d’études élémentaires (Cfee). Pour ce qui est des préparatifs du Bfem et du Bac, Mamadou Lamine Dianté a révélé qu’ils vont demander à tous les enseignants «de restituer aux présidents de jury l’ensemble des documents qu’on leur a donné et de rentrer chez eux, prendre leurs vacances, au soir du 31 juillet à 18 heures ». Ceci, dit-il, pour appliquer le décret signé par le président de la République sur le calendrier scolaire dont l’année prend fin à la date susmentionnée. Le Secrétaire général du Saemss-Cusems donne une note de 10/20 à son ministre de tutelle et se justifie dans cet entretien. Non sans avoir fustigé le comportement des médiateurs, restés injoignables, après la signature du procès-verbal avec le gouvernement.

Comment appréhendez-vous le déroulement de l’examen du Certificat de fin d’études élémentaires (Cfee) ?

Les examens du Cfee se sont déroulés dans un contexte très difficile à la fois pour les enseignants et pour les élèves. Peut-être moins pour l’administration qui les a préparés. Nous regrettons que l’examen se passe durant le mois de ramadan. Les élèves ont beaucoup de peines à composer, surtout durant cette rude épreuve du jeûne. Cela peut quelque part impacter sur les résultats auxquels, on devrait s’attendre. Nous avons également constaté des cafouillages dans les convocations avec quelques absences de surveillants lors de la première journée. Je pense qu’on aurait pu faire une meilleure organisation de cet examen s’il y avait suffisamment de concertations avec les acteurs clés que sont les enseignants à travers leurs représentants que constituent les syndicats. Mais, cela ne nous surprend pas parce que le responsable actuel du ministère de l’Éducation est allergique à toute concertation avec des syndicats d’enseignants. Ceci au grand dam de l’école sénégalaise et des élèves.

Et que pensez-vous des préparatifs du Bac et du Brevet de fin d’études moyens (Bfem) ?

En ce qui concerne les examens à venir, nous ne pouvons pas dire que nous sommes en train de suivre les préparatifs parce que tout cela se fait en dehors des syndicats. De toute façon, il y a de fortes chances que la Korité ait lieu à la veille du démarrage du Baccalauréat. Cela va constituer des problèmes pour tout le monde, notamment les présidents de jury, les examinateurs et les élèves qui sont candidats. Nous craignons que les autorités attendent à la dernière minute, quand le croissant lunaire apparaitra vers le 19 ou le 20 juillet prochain, pour dire qu’on va procéder à des réajustements. Cela va perturber la tranquillité et la sérénité des élèves candidats au Baccalauréat et peut influer négativement sur le résultat de cet examen.

Je pense que les autorités en charge de l’organisation de cet examen doivent prendre toutes les dispositions nécessaires pour la mise en place du jury et des examinateurs. Sans retard le jour-j. Nous savons que la question du paiement des avances pour permettre aux examinateurs de rejoindre leur centre d’examen s’est toujours posée lors des éditions précédentes. L’Office du Bac ne parvient toujours pas à anticiper sur des solutions à ce problème. D’ores et déjà, nous avons réussi avec l’Office du Bac lors des anticipés de Philo à déjouer un peu les pièges.

Pour ce qui concerne le Bfem, nous sommes catégoriques parce qu’il y a un décret signé par le président de la République qui dit que l’année scolaire prend fin le 31 juillet à 18 heures. Le Bfem va commencer le 27 juillet. Nous savons que les enseignants sont convoqués à l’examen du Bfem sans avance, ni rien du tout. Ils sont appelés à intervenir vers la fin du mois de juillet après avoir fêté la Korité. C’est dans des conditions extrêmement catastrophiques que les enseignants seront convoqués pour ces examens. Les vacances scolaires débuteront le 31 juillet et, au-delà de cette date, l’État ne paie pas les déplacements des enseignants. Nous allons demander à tous les enseignants de restituer aux présidents de jury l’ensemble des documents qu’on leur a donné et de rentrer chez eux prendre leurs vacances au soir du 31 juillet à 18 heures. Si aucune disposition n’est prise dans le sens de payer les déplacements des enseignants. Nous allons demander la cessation de toutes les activités lors de la tenue de cet examen du Bfem.

L’actualité est aussi cette période d’accalmie qui découle de la signature du protocole d’accord entre les syndicats d’enseignants et le gouvernement. Qu’en est-il exactement de ces directives inscrites dans le protocole d’accord, notamment la mise en œuvre ?

L’accalmie que vous évoquez ne relève que de la volonté des enseignants et de leurs syndicats. Cela traduit encore, une fois de plus, la preuve de leur sens élevé des responsabilités et de leur esprit patriotique. Mais, en termes de directives du Premier ministre, j’avoue que je ne suis pas en mesure de dire qu’il a donné des directives parce que cela n’a connu aucune suite de la part de son gouvernement et des services compétents. En réalité, aucune des décisions prises par le Premier ministre n’a fait l’objet d’application de la part de son gouvernement et des services concernés. A cela s’ajoute la question relative aux lenteurs administratives. Les enseignants ont déposé leur dossier depuis mai 2014. Jusqu’à l’heure où je vous parle, ces dossiers ne sont pas mis en projet. Les rappels d’intégrations qui devraient être payés ne le sont pas encore tout à fait. Puisque des milliers d’enseignants sont encore dans l’attente.

Sur la question de la validation, aucun dossier n’a été mis en l’état de projet. Sur la question de la gestion démocratique du personnel, le ministre a publié une liste des candidats en ignorant totalement que la plupart d’entre eux ont déjà fait la formation pour le diplôme recherché et attendent leur reclassement. D’autres n’ont pas pu le faire parce que détenteur d’un diplômé qui n’est pas éligible au niveau de la Fastef. La plupart des enseignants qui figure dans cette liste ne s’y reconnaissent pas. Le mouvement national 2015 a été un échec total. La décision du Premier ministre consistant à restaurer la gestion démocratique du personnel n’a pas été appliquée. Encore moins, les rapprochements conjoints et les cas sociaux qui peuvent être source de confrontation à la rentrée. Nous attendons toujours les résultats du pré-rapport sur le régime indemnitaire. On n’a encore aucune idée jusqu’à présent sur ce pré-rapport. Nous l’avons dit à qui veut l’entendre tant que la question du régime indemnitaire n’est pas réglée, personne ne peut espérer une pacification de l’espace scolaire. Au même moment, les personnes qui se sont auto-désignées comme médiateurs se sont terrés et sont disparues de la circulation. Elles ne sont plus joignables alors qu’elles avaient défini une feuille de route et promis de faire une évaluation.

Qu’elle appréciation faites-vous du travail de votre ministère de tutelle ?

Si c’est une copie que je dois corriger, sa note n’aurait pas dépassé 10/20. Les justificatifs sont très simples. Sa présence dans le système éducatif est très faible. L’organigramme du ministère de l’éducation nationale est transformé en une armée mexicaine. Ce qui a amené à la suspension des salaires de près de 500 enseignants contractuels à Dakar parce que simplement la Dage voulait voir plus clair dans son fichier et refuse d’en discuter avec la direction des Ressources humaines qui gère le personnel. Il met en place une direction de la formation et de la communication et nomme une conseillère technique comme étant porte-parole. Le fonctionnement du ministère de l’éducation nationale est devenu de l’informel. L’organisation et le fonctionnement des Inspections d’académie et des IEF (inspecteur de l’Education et de la Formation) ont été totalement déstructurés au point que l’Ief peut être l’alter ego de l’inspecteur d’académie au sein de la circonscription scolaire.

Il est grand temps de corriger tout cela si on veut aller dans le sens des recommandations des assises qui ont voulu une certaine cohérence dans le système éducatif. Une certaine cohérence dans la gestion du système éducatif et les filières d’enseignement et de formation de sorte que les entrées puissent être diversifiées et les sorties soient uniques avec des procédures de passerelles des différents domaines de formation pour permettre de réduire au grand maximum les déchets scolaires. Le cheval de bataille ne doit pas être le Paquet (Programme d’amélioration de la qualité, de l’équité et de la transparence).
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