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Mouhamadou Mbodj sur la recurrence de la mauvaise gestion: "L’impunité est nourrie par le clientélisme politico-religieux"
Publié le samedi 4 juillet 2015  |  Sud Quotidien




La récurrence des manquements notés par les organes de contrôle de l’Etat, notamment la Cour des comptes et l’Inspection générale d’Etat (Ige), s’explique par l’impunité nourrie par le clientélisme politico-religieux au Sénégal. De l’avis de Mouhamadou Mbodj, coordonnateur général du Forum civil, des réformes institutionnelles profondes sont à entreprendre afin que l’Ige soit hors de la dépendance du Chef de l’Etat, pour que les organes de contrôle puissent entamer les poursuites consécutives à leurs constats.

Dans tous les rapports produits par les organes de contrôle de l’Etat, que ce soit l’Inspection générale d’Etat (Ige) ou la Cour des comptes, il en ressort chaque fois des manquements dans la gestion de certaines sociétés publiques. Des directeurs généraux d’établissements publics sont, de manière récurrente, épinglés pour mauvaise gestion des derniers publics. Une malversation qu’ont connue tous les régimes, d’Abdou Diouf à Macky Sall, en passant par Abdoulaye Wade. De l’avis de Mouhamadou Mbodj, coordonnateur général du Forum civil, l’impunité explique ce fléau.

Joint au téléphone par la Rédaction hier jeudi 2 juillet, M. Mbodj explique que «quand dans un pays, les sanctions ne sont pas exercées correctement, forcément l’impunité s’installe». Donnant les raisons de ce laxisme, M. Mbodj estime que «l’impunité est nourrie par le clientélisme politico-religieux... Ce sont les politiciens, le chef de l’Etat, son parti, les marabouts qui protègent et qui ont toujours protégé ces fautifs». Résultat des courses, renseigne-t-il, le fléau s’est installé au point de devenir une culture, notamment celle de la prédation, de l’accaparement. «C’est ça (culture de la prédation et de l’accaparement) la caractéristique principale de l’élite politique sénégalaise», déplore-t-il.

Pour mettre un terme à ce laxisme, afin que les fautifs soient attraits en justice, Mouhamadou Mbodj trouve qu’il faut d’abord que le Chef de l’Etat, Macky Sall, respecte ses engagements. Pour lui, «il (Macky) dit qu’il ne protégera personne, que personne ne soit protégée». Toutefois, M. Mbodj croit que cela ne suffit pas, car «on ne peut pas attendre que tout dépende de lui (Macky)». Pour lui, il faut permettre que, chaque fois que le constat est fait et les faits avérés, les poursuites suivent immédiatement. Pour ce faire, trouve-t-il, «il faut des réformes institutionnelles profondes qui permettent à la Cour des Comptes et à l’Ige de prendre toutes les dispositions de poursuites consécutives à leurs constats». Mieux, selon lui, il faut des réformes qui mettent l’Ige hors de la dépendance du chef de l’Etat.

Pour autant, le coordonnateur général du Forum civile pense que tout doit être sous le contrôle des citoyens. A l’en croire, «il faut que les organisations de la société civile en parlent, en fassent le contrôle et surveillent tout cela, pour que demain, ces fautifs ne soient pas mis sous protection, sous le sceau de l’oubli». Pour rappel, dans le rapport de la Cour des comptes 2013, qui couvre la période 2008-2011, il a été noté des cas de violation du Code des marchés publics, des abus dans l’exécution de dépenses sans aucun lien avec les missions de l’entité. Il est constaté en outre l’octroi aux Pca d’avantages non prévus par les dispositions règlementaires, ainsi que des retards dans l’approbation des budgets et des états financiers des entreprises publiques.

Pis, dans certaines structures, il a été relevé des surfacturations lors d’acquisition de terrains, des avances irrégulières lors des acquisitions immobilières, etc. Parmi les sociétés épinglées, figurent en bonne place l’Agence de régulation des télécommunications et des postes (Artp), la Société des infrastructures et de réparation navale (Sirn), la Caisse de sécurité nationale (Css), pour ne citer que ceux là.
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