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Contentieux avec les régies : Ourèye Diop affiche Barth sur les panneaux
Publié le vendredi 3 juillet 2015  |  Le Quotidien
Barthélémy
© Autre presse par DR
Barthélémy Dias, maire de la commune de Mermoz Sacré-Cœur »




Ourèye Diop, directrice générale d’Innove communication, brise le silence. Mise en cause dans l’affaire des panneaux publicitaires par Barthélémy Dias, elle livre son droit de réponse. Elle balaie toutes les accusations et livre sa part de vérité dans ce dossier qui empoisonne les relations entre certaines mairies de Dakar et les régies publicitaires.

Mardi, des maires de Dakar ont fixé un ultimatum de 72 h aux propriétaires des régies publicitaires en vous demandant de se conformer à la loi ou de plier bagages...
Jusque-là, je n’ai pas reçu de sommation de ces mairies. Je l’ai su à travers un communiqué de presse. J’attends une sommation en bonne et due forme pour enlever mes panneaux de Dakar Plateau et les transférer dans d’autres communes qui les voudraient dans leur périmètre pour des questions d’embellissement. Je n’irai pas au bras de fer avec les autorités.

Le maire Barthélémy Diaz vous a mis dans le lot des propriétaires de régies publicitaires qui ne paient pas de taxes à la mairie... étes-vous en régle?
J’étais étonnée, surprise déjà. En sachant que depuis que je suis arrivée, ça fait un an et demi que Innove a commencé… Quand il dit que cela fait des années que les gens ne paient pas, c’est plus pour faire du bruit. Aujourd’hui, concrètement Innove communication n’a aucun problème au niveau de ses paiements de taxes ou impôts. Au niveau des autorisations aussi, c’est la même chose.
Pour tous les emplacements qu’on a posés, on est en règle. Ma société n’aurait jamais posé un panneau sans pour autant avoir une autorisation. De plus, je n’aurai jamais risqué avec l’investissement que j’ai fait de me mettre dans ce genre de situation. Je ne vais pas investir autant d’argent pour après ne pas payer des banalités parce que les taxes que l’on paie actuellement au niveau de la publicité ne sont pas du tout énormes.

Il dit que c’est parce que vous êtes la fille de Diopsy que vous vous permettez d’agir de cette manière.
Justement, c’est pour cela que je lui ai répondu. Au départ, je ne voulais pas le faire. Mais quand je l’ai entendu, cela m’a fait mal. Tout d’abord, j’ai rencontré le maire. A ce moment-là, il m’a demandé : «La société t’appartient ou appartient à ton père ?». Je lui ai répondu : «La société m’appartient». Mais je pense que lui croit qu’elle est à mon père. Il pense qu’on m’a posée là comme ils ont l’habitude ici. Ce n’est pas le cas. Mon père n’a rien à voir avec ma structure. Je cherchais un projet pour rentrer. Je voulais voir ce que je pouvais faire ici. Quand j’ai vu le domaine de la communication, je me suis dit c’est ce domaine-là que je maîtrise. J’ai fait mes démarches comme tout le monde. C’est vrai que mon père est quelqu’un dans ce pays mais dans un pays de démocratie, le fait de dire le fils de…, la fille de… c’est dépassé. Je lui ai dit que lui aussi c’est le fils de… Jean Paul Dias. C’est pour cela qu’il est Barthélémy Dias et qu’il a été dans la politique. Lui a eu à bénéficier de ce fils de… Mais pas moi.
Depuis que je suis arrivée à Dakar, je ne suis rentrée dans aucun bureau pour demander qu’on me donne des marchés. J’aurais pu le faire. Tout le monde me dit que mon père (le député Diopsy) a un grand carnet d’adresses. Mais, je crois en moi et je vais me battre pour faire connaître ma société pour ses qualités.
Barthélémy Dias ne connaît pas mon parcours. Je suis fille de… mais je suis passée par plusieurs étapes. Mon père, c’est un talibé. Il croit en la valeur du travail. Il nous a toujours dit : «tu te débrouilles, tu cherches ton argent. Moi mon argent je l’ai gagné. Je me suis battu pour être ce que je suis devenu». Je suis dans ce même état d’esprit. Une association qui appuie les gens qui veulent rentrer m’a aidée à créer ma structure. Mon dossier est passé en concours à l’Ofi. Il a été choisi parmi tant d’autres parce que c’est un modèle de création d’emplois dans un domaine innovant. Quand il y a eu ce problème de panneaux là, c’est les premiers qui m’ont appelée.
Depuis l’âge de 14 ans, je vis en France. Je vais à l’école et je travaille en même temps. Barthélémy Dias n’a pas fait le quart du travail que j’ai fait. Lui aujourd’hui est fils de… Il est maire, député parce que son père est un politicien. J’aurais pu venir faire de la politique comme lui. Je veux faire partie des gens qui vont développer le pays. Avec le changement, j’ai eu envie de rentrer. A Evry, je faisais partie d’une association de Sénégalais qui voulaient le changement dans le pays. Quand cela est arrivé, j’ai décidé de rentrer parce qu’en France, il n’y a plus rien. Et pour moi, l’avenir c’est ici.

Avant la destruction de vos panneaux, le maire de Mermoz vous a-t-il envoyé une sommation ?
(Elle coupe) Ah très bien. Au mois de mars, Innove a reçu un délibéré de la commune de Mermoz-Sacré-Cœur disant qu’à partir de maintenant, pour poser un panneau à Sacré-Cœur-Mermoz, il faudra 10 millions par pas de porte. On avait trois panneaux dans la commune. Le maire a convoqué toutes les régies pour discuter ce montant-là, raison pour laquelle personne n’a rien fait puisqu’on était en négociation. Je suis partie en voyage par la suite. Je suis rentrée une semaine avant que les panneaux ne commencent à tomber. J’ai envoyé mes agents à la mairie pour savoir où on en est. Si on m’avait donnée un document disant qu’à partir de maintenant c’est 10 millions ou rien, j’aurais enlevé mes panneaux. Déjà mes panneaux, je voulais les enlever mais on m’a dit non, ils sont en discussion avec l’association. Si j’avais reçu une sommation, j’aurais automatiquement enlevé mes panneaux de sa commune. La loi, c’est la loi. Aujourd’hui toutes nos autorisations sont caduques. Ces autorisations avaient été signées par le maire de Dakar Khalifa Sall. Avec l’Acte 3 de la décentralisation, c’est chaque maire qui impose ce qu’il veut dans sa commune.
Je suis tout à fait d’accord sur ce point-là. Mais là où je ne suis pas d’accord, c’est que le maire a cassé un de mes panneaux que j’ai acheté à 20 millions. Avec les travaux, ce panneau nous a coûté 27 millions. J’ai fait un prêt pour l‘acquérir. Barthélémy Dias pense qu’on m’a donné l’argent pour acheter les panneaux. Actuellement je paie des frais sur ce panneau-là qui est à Mermoz depuis quatre mois. C’est pour cela que j’ai porté plainte pour qu’on puisse me rembourser. Je n’ai pas le choix. On a endommagé mon matériel.
Je n’ai pas reçu de sommation. Il a montré des sommations qu’il aurait envoyées aux régies avec accusé de réception. Qu’il me montre le document envoyé à Innove Communication. Les agents qui ont été arrêtés (libérés mardi mais placés sous contrôle judiciaire) s’ils avaient eu des sommations n’auraient eu aucun problème. Quand je les ai trouvés en train de détruire mon panneau : Je leur ai demandé qui vous a donné l’autorisation. Ils m’ont répondu que c’est le maire... Certains m’ont servi des réponses assez virulentes. Mais d’autres avaient compris que l’opération ne respectait pas les normes. Et ils l’ont échappé bel parce que mon panneau pouvait les électrocuter. Ils ont eu de la chance qu’il soit éteint ce jour-là. On a évité la catastrophe de justesse.
Quand j’ai été auditionnée à la police, je leur ai dit ce qu’il en était. Je leur ai dit que j’ai demandé aux agents si mon matériel fait partie des panneaux qu’ils devaient faire tomber parce que je n’ai pas reçu de sommation. Ils m’ont répondu qu’ils ont envoyé des documents et qu’ils sont même en guerre avec l’association qui a porté plainte contre eux à la Cour Suprême. Je leur ai répondu que je fais partie des gens qui ont une autorisation. Actuellement, je n’ai que 30 panneaux dans Dakar. Quand j’ai ouvert cette société c’était dans le but d’apporter une touche nouvelle dans la communication.

Les deux autres panneaux sont toujours dans la commune ?
Non. Le lendemain de la casse des panneaux, j’ai dit à mes agents d’enlever les panneaux. Pour preuve ceux qu’on a emprisonné ont dit à mes agents que nos panneaux n’étaient pas concernés. Quand ils me l’ont dit, je leur ai répondu que tant que Barthélémy Dias sera maire de Sacré-Cœur Mermoz, il n’y aura plus aucun matériel de Innove Communication dans sa commune. Nous allons travailler avec des communes qui veulent faire avancer leurs populations. Barthélémy Diaz dit que le combat qu’il mène c’est pour sa commune mais l’avenir nous le dira.

Quel est l’état de votre collaboration avec les autres communes ?
Je n’ai pas de problèmes avec les autres communes. J’ai eu peur quand Barthélémy Dias a parlé du Plateau, étant donné que mon père était concurrent de Alioune Ndoye, j’ai eu peur qu’ils viennent m’attaquer là-bas. Il y a des maries où on a déjà eu des autorisations. Avec l’Acte 3, j’avais pris la précaution d’écrire à tout le monde pour leur donner nos emplacements. Au Plateau, on n’a pas encore eu de réponse. Alioune Ndoye et son équipe sont en train de revoir leurs tarifs. Ils avaient demandé que l’on paie des Ovp de 600 000 F Cfa. Aujourd’hui l’Ovp est à 50 000 F. Effectivement, on ne va pas payer le même prix partout. C’est logique.

Justement, le maire a dit que vous fraudiez l’électricité...
Mes panneaux ont chacun un compteur indépendant. Pour chaque emplacement, on a payé minimum 1,5 million pour les travaux d’électrification. Chez Innove, toutes ces histoires de fraude ne nous concernent pas. J’ai donné ces éclaircissements-là mais c’est la dernière fois. La prochaine fois, mon avocat va le traduire en justice pour diffamation. L’explication qu’il donne comme quoi les gens volent de l’électricité et que Innove n’a pas payé ses impôts, ce n’est pas vrai. La prochaine fois s’il parle, qu’il cible bien les sociétés à qui il s’adresse. Il a globalisé en disant que les sociétés ne paient pas depuis des dizaines d’années alors que Innove est là depuis seulement un an. On est en règle sur tout parce que mes panneaux sont équipés de compteurs. Et je paie mes factures à la Senelec. Tout le monde me dit que je suis une toubab parce que je fais toujours en sorte d’être en règle sur tout ce que je fais.
Je suis consciente que c’est avec les taxes que l’on construit les villes. Que M. Barthélémy Dias ne me mette plus dans ce lot-là. Innove Communication n’a pas de problèmes de paiement d’électricité. Mais, s’il répète les accusations je vais ester en justice pour diffamation.
Tout ce que je lui demande, c’est de me rembourser mon panneau. A côté de la plainte avec l’association, j’ai déposé en mon nom une autre plainte pour destruction de biens appartenant à autrui. Je ne veux pas avoir de guerre médiatique avec lui.

Aujourd’hui, vous semblez soutenir que les communes doivent travailler avec les sociétés de communication...
Les panneaux habillent les villes. Quand je rencontre les maires, je leur dit que nos panneaux doivent faire partie du décor. Mes panneaux sont normés. Ce sont les mêmes qui sont en France, en Espagne. J’ai investi dans ce matériel parce qu’en 2015, le Sénégal a droit à ce matériel-là. Il a détruit seulement un panneau mais il nous a causé un dommage énorme. Cela fait seulement six mois que notre activité commence à tourner. Tout le monde sait comment ça se passe pour une société qui démarre. Je suis en déficit. Mais j’ai cru en mon projet. Dans quelques temps, la population verra les autres mobiliers urbains que Innove Communication va ramener. Il y a beaucoup de supports que l’on peut utiliser pour faire de la communication. Dieu a fait que je suis fille de… Je savais que cela allait me porter préjudice mais je ne pensais pas que cela allait venir d’un maire ou d’un député.
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