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Abdoulaye Wilane, porte - parole du Parti socialiste: "On doit arrêter de légiférer pendant des périodes de conflits"
Publié le mardi 30 juin 2015  |  Sud Quotidien
Abdoulaye
© Autre presse par DR
Abdoulaye Wilane, maire de Kaffrine




Le porte-parole du Parti socialiste n’a pas la même interprétation que certains membres de la classe politique de la proposition de loi modifiant le règlement intérieur de l’Assemblée nationale qui sera soumise au vote des députés ce lundi. Abdoulaye Wilane refuse de croire qu’elle est taillée sur mesure pour éviter aux Socialistes de créer un groupe parlementaire en cas d’une éventuelle implosion de la coalition Benno Bokk Yakaar. Le maire de Kaffrine confie que cette proposition de loi, qui n’a atterri sur le bureau d’Ousmane Tanor Dieng que ce samedi 27 juin, transcende le PS, l’APR et leur coalition. Toutefois, conseille-t-il, «il faut éviter de légiférer pendant des périodes de conflits».

Quelle analyse faites-vous de la proposition de loi modifiant le règlement intérieur de l’assemblée nationale qui sera soumise au vote des députés ce lundi ?

«En l’absence de réunion du Ps sur la question, les seules références, pour répondre à cette question, sont les convictions du parti, sa ligne, les idées majeures du programme de notre candidat en 2012, où nous parlions de la République des valeurs.
Cette proposition de loi est partie pour impacter sur l’image de notre Assemblée nationale et, dans une certaine mesure, du Sénégal pendant un certain temps. Elle va rentrer dans les annales de l’histoire.
Mais jusqu’à ce dimanche (hier, Ndlr), le Parti socialiste ne s’est pas réuni, en instance, pour connaitre de cette question. Parce qu’elle n’a pas été à l’ordre du jour dans nos précédents débats. Samedi dernier, nous avons reporté notre réunion de bureau politique à cause du Ramadan.
C’est ce samedi 27 juin simplement qu’Ousmane Tanor Dieng a eu le privilège d’en être informé, quant aux tenants et aboutissements de cette proposition (sic). Et je crois même que c’est par téléphone.
Et, comme tout homme d’Etat responsable, il s’est contenté de me dire ce qu’il en a appris et m’a rappelé les principes qui sous-tendent la vie en démocratie, la vie en République.
Premièrement, les députés ne sont plus des députés d’un parti. Ils sont des députés du peuple. Deuxièmement, il n’y a plus de mandat impératif. Dans notre situation, chaque député est régi par les principes de liberté et de responsabilité. Chacun d’entre eux doit agir en âme et conscience, selon ce qu’il juge conforme à l’intérêt supérieur de la nation, mais aussi aux idées et valeurs qu’il porte.
Même si nous avions discuté de la question, tout ce que nous pouvons faire, ce sont des recommandations et des suggestions à nos députés. Libres à eux, d’apprécier».

MANDAT DU PRÉSIDENT DE L’ASSEMBLÉE NATIONALE

«S’il s’agit de tenir compte des conclusions des Assises nationales ou de la CNRI; de tenir compte des engagements électoraux, tant du candidat Macky Sall que de la coalition Benno Bokk Yaakar. Il est heureux et bienvenu que l’on veuille ramener la durée du mandat du président de l’Assemblée nationale à cinq ans, une fois qu’il est élu.
D’abord, nous l’avions promis. Deuxièmement, il faut rappeler que ça été à l’origine d’un conflit, entre le président Macky Sall et le parti auquel il appartenait quand il était président de l’Assemblée nationale».
Quid du timing ? C’est après que Moustapha Niasse a fini de faire acte d’allégeance en déclarant qu’il ne sera pas candidat à la prochaine présidentielle qu’on pense à lui octroyer cinq ans.
«On peut réfléchir sur le timing. Le seul temps qui compte, c’est le temps opportun. Est-ce que le moment de prendre telle ou telle autre initiative est opportun ? On peut bien en avoir des points de vue divergents. N’aurions nous pas dû prendre le temps pédagogique de persuasion, pour réfléchir à l’interne dans les partis politiques, à l’interne dans la coalition Benno, pour aboutir à une position, au meilleur des cas, consensuelle ou au pire des cas, concertée ?»

1/10ÈME POUR FORMER UN GROUPE PARLEMENTAIRE

«Il faut être optimiste. Sous le règne du Parti socialiste, c’était 1/10ème. En France, il y a plus de 500 députés (577, Ndlr) mais pour former un groupe parlementaire, on ne réclame pas un 1/10ème (il faut juste 15 députés, Ndlr). Au Sénégal, c’est Abdoulaye Wade, encore lui, qui avait changé la loi et nous ne sommes pas encore sortis des Waderie, des Wadesie de Wade.
Au Sénégal, on doit arrêter de légiférer pendant des périodes de conflits. Parce qu’on ne le fait pas dans la sérénité. Quand on doit légiférer pour des générations et des générations, pour que ça puisse résister au temps, il faut prendre le temps pédagogique de la concertation. On ne doit pas bâillonner un peuple».

IMPOSSIBILITÉ DE CRÉER UN AUTRE GROUPE EN CAS DE DÉMISSION D’UN GROUPE PARLEMENTAIRE

«Sur cette question, il y a de réels problèmes. Autant, certains ont leur raison de défendre la loi faisant perdre à tout député qui quitte son parti, son mandat, autant, d’autres ont raison, de penser qu’une telle loi est anti-démocratique, parce qu’elle ne respecte pas la liberté.
La preuve, un député peut être mis en minorité dans un parti et y être astreint à des humiliations, à des brimades, qui le poussent à quitter ce parti. Raisonnons en absurde: si 90% de députés de la coalition BBY venaient à démissionner, le groupe sera affaibli. C’est pourquoi, je recommande que les uns et les autres se parlent. Quand on se focalise sur l’urgence, on porte préjudice aux initiatives minéralistes. Et le futur s’en trouve un peu malmené.
Ceux qui pensent que cette proposition de loi vise le Parti socialiste, sont dans des visions réductrices. Ce n’est pas parce que certains députés socialistes ont eu à donner leur point de vue sur la question que ça engage le PS. De la même manière, ce n’est parce que des responsables de l’APR s’en prennent au PS, violemment, de manière utile et bête, que ce qu’ils disent, lient leur parti.

16 DES 21 DÉPUTÉS SOCIALISTES VIENNENT DES DÉPARTEMENTS (LISTE MAJORITAIRE)

D’ailleurs ceux qui pensent que les députés issus du PS ont été envoyés par la coalition BBY se trompent. La plupart de nos députés, au moins 16 d’entre eux (sur 21 au total, Ndlr) viennent de leur département. C’est en fonction de notre représentation et de notre implantation. Maintenant, j’en vois qui nous caricature en parlant de parti mort, ressuscité. Ils doivent comprendre que cette proposition de loi traverse PS, l’APR, Macky2012 et oppose des points de vue. Elle traverse toutes les sensibilités. J’ai même entendu Mme Hélène Tine dire que c’est une loi gênante, rétrograde, anti-démocratique».
«Réduction du mandat présidentiel»
«Entre vouloir et pouvoir, il y a un hiatus. Je souhaite seulement que Macky Sall respecte son engagement et qu’il respecte son serment constitutionnel.»

Le PS aura-t-il un candidat issu de ses rangs à la prochaine présidentielle ?

«Quand on saura quelle est la date pour l’élection présidentielle, le PS, conformément à ses pratiques, consultera ses bases, ses structures et déterminera sa position, la déroulera, conformément à ses us et coutumes. Pour le moment, on ne s’organise, ni se préoccupe d’une présidentielle dont on ignore la date. Ce qui nous préoccupe présentement, c’est que le président Sall règle les problèmes des Sénégalais, notamment l’énergie, l’agriculture. Pour l’heure, le seul rendez-vous connu et reconnu, ce sont les élections législatives de 2017».

ABDOULAYE WILANE, PORTE-PAROLE DU PARTI SOCIALISTE
«ON DOIT ARRÊTER DE LÉGIFÉRER PENDANT DES PÉRIODES DE CONFLITS»
Abdoulaye THIAM | 29/06/2015 | 11H33 GMT



Le porte-parole du Parti socialiste n’a pas la même interprétation que certains membres de la classe politique de la proposition de loi modifiant le règlement intérieur de l’Assemblée nationale qui sera soumise au vote des députés ce lundi. Abdoulaye Wilane refuse de croire qu’elle est taillée sur mesure pour éviter aux Socialistes de créer un groupe parlementaire en cas d’une éventuelle implosion de la coalition Benno Bokk Yakaar. Le maire de Kaffrine confie que cette proposition de loi, qui n’a atterri sur le bureau d’Ousmane Tanor Dieng que ce samedi 27 juin, transcende le PS, l’APR et leur coalition. Toutefois, conseille-t-il, «il faut éviter de légiférer pendant des périodes de conflits».

Quelle analyse faites-vous de la proposition de loi modifiant le règlement intérieur de l’assemblée nationale qui sera soumise au vote des députés ce lundi ?

«En l’absence de réunion du Ps sur la question, les seules références, pour répondre à cette question, sont les convictions du parti, sa ligne, les idées majeures du programme de notre candidat en 2012, où nous parlions de la République des valeurs.
Cette proposition de loi est partie pour impacter sur l’image de notre Assemblée nationale et, dans une certaine mesure, du Sénégal pendant un certain temps. Elle va rentrer dans les annales de l’histoire.
Mais jusqu’à ce dimanche (hier, Ndlr), le Parti socialiste ne s’est pas réuni, en instance, pour connaitre de cette question. Parce qu’elle n’a pas été à l’ordre du jour dans nos précédents débats. Samedi dernier, nous avons reporté notre réunion de bureau politique à cause du Ramadan.
C’est ce samedi 27 juin simplement qu’Ousmane Tanor Dieng a eu le privilège d’en être informé, quant aux tenants et aboutissements de cette proposition (sic). Et je crois même que c’est par téléphone.
Et, comme tout homme d’Etat responsable, il s’est contenté de me dire ce qu’il en a appris et m’a rappelé les principes qui sous-tendent la vie en démocratie, la vie en République.
Premièrement, les députés ne sont plus des députés d’un parti. Ils sont des députés du peuple. Deuxièmement, il n’y a plus de mandat impératif. Dans notre situation, chaque député est régi par les principes de liberté et de responsabilité. Chacun d’entre eux doit agir en âme et conscience, selon ce qu’il juge conforme à l’intérêt supérieur de la nation, mais aussi aux idées et valeurs qu’il porte.
Même si nous avions discuté de la question, tout ce que nous pouvons faire, ce sont des recommandations et des suggestions à nos députés. Libres à eux, d’apprécier».

MANDAT DU PRÉSIDENT DE L’ASSEMBLÉE NATIONALE

«S’il s’agit de tenir compte des conclusions des Assises nationales ou de la CNRI; de tenir compte des engagements électoraux, tant du candidat Macky Sall que de la coalition Benno Bokk Yaakar. Il est heureux et bienvenu que l’on veuille ramener la durée du mandat du président de l’Assemblée nationale à cinq ans, une fois qu’il est élu.
D’abord, nous l’avions promis. Deuxièmement, il faut rappeler que ça été à l’origine d’un conflit, entre le président Macky Sall et le parti auquel il appartenait quand il était président de l’Assemblée nationale».
Quid du timing ? C’est après que Moustapha Niasse a fini de faire acte d’allégeance en déclarant qu’il ne sera pas candidat à la prochaine présidentielle qu’on pense à lui octroyer cinq ans.
«On peut réfléchir sur le timing. Le seul temps qui compte, c’est le temps opportun. Est-ce que le moment de prendre telle ou telle autre initiative est opportun ? On peut bien en avoir des points de vue divergents. N’aurions nous pas dû prendre le temps pédagogique de persuasion, pour réfléchir à l’interne dans les partis politiques, à l’interne dans la coalition Benno, pour aboutir à une position, au meilleur des cas, consensuelle ou au pire des cas, concertée ?»

1/10ÈME POUR FORMER UN GROUPE PARLEMENTAIRE

«Il faut être optimiste. Sous le règne du Parti socialiste, c’était 1/10ème. En France, il y a plus de 500 députés (577, Ndlr) mais pour former un groupe parlementaire, on ne réclame pas un 1/10ème (il faut juste 15 députés, Ndlr). Au Sénégal, c’est Abdoulaye Wade, encore lui, qui avait changé la loi et nous ne sommes pas encore sortis des Waderie, des Wadesie de Wade.
Au Sénégal, on doit arrêter de légiférer pendant des périodes de conflits. Parce qu’on ne le fait pas dans la sérénité. Quand on doit légiférer pour des générations et des générations, pour que ça puisse résister au temps, il faut prendre le temps pédagogique de la concertation. On ne doit pas bâillonner un peuple».

IMPOSSIBILITÉ DE CRÉER UN AUTRE GROUPE EN CAS DE DÉMISSION D’UN GROUPE PARLEMENTAIRE

«Sur cette question, il y a de réels problèmes. Autant, certains ont leur raison de défendre la loi faisant perdre à tout député qui quitte son parti, son mandat, autant, d’autres ont raison, de penser qu’une telle loi est anti-démocratique, parce qu’elle ne respecte pas la liberté.
La preuve, un député peut être mis en minorité dans un parti et y être astreint à des humiliations, à des brimades, qui le poussent à quitter ce parti. Raisonnons en absurde: si 90% de députés de la coalition BBY venaient à démissionner, le groupe sera affaibli. C’est pourquoi, je recommande que les uns et les autres se parlent. Quand on se focalise sur l’urgence, on porte préjudice aux initiatives minéralistes. Et le futur s’en trouve un peu malmené.
Ceux qui pensent que cette proposition de loi vise le Parti socialiste, sont dans des visions réductrices. Ce n’est pas parce que certains députés socialistes ont eu à donner leur point de vue sur la question que ça engage le PS. De la même manière, ce n’est parce que des responsables de l’APR s’en prennent au PS, violemment, de manière utile et bête, que ce qu’ils disent, lient leur parti.

16 DES 21 DÉPUTÉS SOCIALISTES VIENNENT DES DÉPARTEMENTS (LISTE MAJORITAIRE)

D’ailleurs ceux qui pensent que les députés issus du PS ont été envoyés par la coalition BBY se trompent. La plupart de nos députés, au moins 16 d’entre eux (sur 21 au total, Ndlr) viennent de leur département. C’est en fonction de notre représentation et de notre implantation. Maintenant, j’en vois qui nous caricature en parlant de parti mort, ressuscité. Ils doivent comprendre que cette proposition de loi traverse PS, l’APR, Macky2012 et oppose des points de vue. Elle traverse toutes les sensibilités. J’ai même entendu Mme Hélène Tine dire que c’est une loi gênante, rétrograde, anti-démocratique».
«Réduction du mandat présidentiel»
«Entre vouloir et pouvoir, il y a un hiatus. Je souhaite seulement que Macky Sall respecte son engagement et qu’il respecte son serment constitutionnel.»

Le PS aura-t-il un candidat issu de ses rangs à la prochaine présidentielle ?

«Quand on saura quelle est la date pour l’élection présidentielle, le PS, conformément à ses pratiques, consultera ses bases, ses structures et déterminera sa position, la déroulera, conformément à ses us et coutumes. Pour le moment, on ne s’organise, ni se préoccupe d’une présidentielle dont on ignore la date. Ce qui nous préoccupe présentement, c’est que le président Sall règle les problèmes des Sénégalais, notamment l’énergie, l’agriculture. Pour l’heure, le seul rendez-vous connu et reconnu, ce sont les élections législatives de 2017».
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