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Réplique des propriétaires des maisons derrière cité Tobago: “Le PM ne maîtrise pas ce qui se passe”
Publié le mardi 30 juin 2015  |  Enquête Plus
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© aDakar.com par A. SECK
Lancement de la 3ème phase du Programme national de bourses de sécurité familiale
Dakar, le 05 Juin 2015 - Le Premier ministre sénégalais a procédé au lancement de la troisième phase du Programme national de bourses de sécurité familiale, à Pikine, dans la banlieue de Dakar. Photo: Mohammed Boun Abdallah Dionne, Premier ministre




Réponse du berger à la bergère. Le collectif des victimes de la cité derrière Tobago a démonté les arguments du chef du Gouvernement sénégalais lors de son passage à l’hémicycle. Ce dernier avait avancé des chiffres pour justifier la démolition. Pour les impactés et leur avocat, les autorités sont dépassées par les faits.

L’affaire en est toujours à des prolongations qui s’annoncent serrées. C’est un contre-pied en tout point que le collectif des victimes a servi au Premier ministre, Mahammed Dionne. Lors de son passage à l’hémicycle jeudi passé, ce dernier avait déclaré que 75% des 434 maisons détruites en étaient aux fondations. Le coordonnateur dudit collectif s’est lancé dans un petit calcul déductif pour invalider la version du chef du gouvernement. ‘‘Avec 8 ex-caveuses en 5 jours, chaque machine a détruit en moyenne 8 fondations quotidiennement. Connaissant leur performance, une seule d’entre elles peut détruire facilement les 325 fondations. Par conséquent, nous réaffirmons que 402 maisons ont été rasées dont 181 R+1 en finition, 132 rez-de-chaussée en finition et le reste des fondations et murs de clôture’’, déclare Daouda Mbengue.

Ce représentant des victimes est péremptoire. Selon lui, le chef du gouvernement ne maîtrise pas ce qui se passe en parlant de 8 maisons car il y en a 6 qui restent. Une vingtaine de maisons étaient occupées avant les démolitions, fait-il savoir. ‘‘Ces précisons sont importantes car l’Etat veut gagner la bataille de la communication. C’est pour cela qu’il veut justifier l’injustifiable, l’inacceptable. Ils auraient dû venir sur le terrain mener une enquête exhaustive avant de faire quoi que ce soit. Mais à la va-vite, il a ordonné la démolition de constructions d’honnêtes citoyens. Les desseins sont inavoués’’, lâche l’avocat du collectif Me Elhadji Diouf. Le Premier ministre a même été pris à défaut sur le prix avancé de 2 millions pour l’acquisition du terrain qui serait entre 10 et 30 millions selon les superficies.

Fête de Korité critique

Quant à l’occupation irrégulière du site dont Mahammad Dionne a fait mention à l’Assemblée, les victimes lui ont opposé une série de décrets et documents authentiques dont celui du 2006-108 de février 2006, l’arrêté interministériel du 23 juin 2005, l’accord préalable du ministère de l’Urbanisme et de l’Assainissement du 7 janvier 2010 sur le titre foncier 4956DG, et l’approbation de la possession coutumière par la mairie de Yoff en date du 8 octobre 2010. Pour l’avocat, c’est l’intervention directe du président Macky Sall qui est requise. ‘‘Tout le monde sait que le chef de l’Etat a été très mal informé. C’est une décision malheureuse, injustifiable et indéfendable. Que Macky Sall qui avait promis un toit à chaque Sénégalais rectifie le tir avant qu’il ne soit trop tard. Qu’il arrête le massacre, qu’il indemnise les victimes et que la paix s’installe définitivement sur ce site. Nous allons continuer le combat car on ne peut pas assister à sa propre mort programmée. Les Sénégalais l’ont élu pour être heureux, pas pour souffrir’’, tonne l’avocat.

Le délai fixé au 17 juillet pour ceux qui ont obtenu une dérogation constitue un autre point d’achoppement. Le coordonnateur qui se désole de sa concomitance avec la fête de Korité prévient qu’ils ne vont pas se laisser faire. ‘‘Nous allons attaquer cette décision devant les juridictions de ce pays. Ce que nous avons toujours voulu éviter. Mais s’ils nous y contraignent, nous allons le faire’’, avertit Daouda Mbengue.
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