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Mamadou Lamine Keita, maire de Bignona: "Au Pds, nous avons des gens dangereux, méchants..."
Publié le mardi 23 juin 2015  |  Sud Quotidien




L’ancien ministre de la Jeunesse et des Sports, Mamadou Lamine Keïta, a apporté la réplique à l’ancien président du groupe parlementaire libéral, Doudou Wade, qui, selon lui, n’a pas montré l’intégralité de leur échange de sms lors de la rencontre entre Abdoulaye Wade et les «Frondeurs». Le maire de Bignona, qui a battu le rappel de ses troupes ce week-end, pour une séance d’explication et de clarification avec sa base, en a également profité pour ses soldes ses comptes à certains membres du PDS qu’il qualifie de «méchants» et de «dangereux».

Très remonté contre certains de ses camarades de parti, le maire de Bignona non moins patron des libéraux du département, Mamadou Lamine Keita qui présidait le week-end une rencontre de mobilisation dans son fief, n’a pu s’empêcher de coller des étiquettes à certains membres du parti démocratique sénégalais qui selon lui brillent par leur méchanceté, leur malhonnêteté. Exhibant les échanges par sms entre Doudou Wade et lui, l’ex-ministre sous le régime Abdoulaye Wade qui fustige l’interprétation qui a été faite par Doudou Wade de son message en utilisant délibérément qu’un bout du sms pour semer la confusion de déclarer ceci : «au pds nous avons des gens dangereux. Nous avons des gens méchants. C’est pourquoi, quand vous nous voyez nous battre, comprenez que nous ne pouvons pas nous laisser faire. Ces gens sont tellement dangereux que si nous continuons à nous comporter en bon casamançais, poli, correct, ils vont nous manger. On n’aura rien. Donc, on va continuer la bataille.»

«Vous avez la preuve que ces gens sont capables du pire des méchancetés … », lance amèrement le maire de Bignona estampillé frondeur au Pds qui balaie d’un revers de main toute idée de son exclusion du parti car, pour lui, c’est juste des menaces sans lendemain. La réorganisation du parti qu’il réclame est confortée d’ailleurs par ses camarades de la section communale de Bignona qui demandent vivement au parti d’engager le renouvellement de ses instances pour disposer d’une cartographie lisible de sa situation actuelle au Sénégal et à l’étranger et d’aborder ainsi la présidentielle et les législatives de 2017 avec un Pds plus organisé et mieux mobilisé.

Pour M. Keïta, l’heure des renouvellements a sonné au Pds car soutient-il, «entre 2000 et 2012, nous qui avons la chance d’être dans le gouvernement, savons que les charges gouvernementales sont difficilement conciliables avec les opérations de renouvellement des instances. Mais, maintenant que nous sommes dans l’opposition et que nous aspirons retourner au pouvoir (…), profitons de notre bref séjour pendant que nous y sommes pour renouveler (…)»
Des renouvellements qui ne concerneront pas le poste de secrétaire général du parti tant que le pape du sopi en occupera la tète tient toutefois à préciser le responsable libéral Mamadou Lamine Keita qui reste convaincu que Maitre Abdoulaye Wade est irremplaçable au Pds.

Des propos étayés par cette déclaration : «on peut succéder à Wade mais on ne peut pas le remplacer ». La question de la réorganisation du Pds semble tellement tenir à cœur l’ex-ministre de la jeunesse qu’il a fait savoir à sa base de Bignona par cette déclaration : «on a toutes les chances de gagner en 2017 mais, ces chances seront maximisées si on est adossé à un parti bien organisé. C’est ça qu’on demande (…). Si on ne renouvelle pas d’ici 2017, nous diminuons nos chances de gagner parce qu’un parti se renforce à travers l’organisation. Et les détracteurs de ces renouvellements sont ceux là qui n’ont aucune base politique, qui passent tout leur temps chez Abdoulaye Wade à ne rien faire. Ce sont ceux là qui s’opposent à ces renouvellements. Pour nous, il s’agit de régler une injustice dans le parti … ».

«Le PDS, j’y suis, j’y reste»

«Je fais partie des fils du parti démocratique sénégalais», a aussi tenue à rappeler Mamadou lamine Keïta à ces camarades de Bignona qu’il rassure à travers ces propos «Des présidents de l’Assemblée nationale Pape Diop, Mamadou Seck, le Premier Ministre Souleymane Ndéné Ndiaye, des ministres d’Etat comme, Abdoulaye Baldé, Innocence Ntap Ndiaye, Awa Ndiaye et autres, des responsables sont partis. Pourtant, ils ont tout reçu de Maitre Wade. Donc, si je n’étais pas convaincu de la vitalité du parti, j’allais partir. Mais, le bon sens doit guider ceux qui agitent des idées fallacieuses d’un départ. Ce n’est pas aujourd’hui que le régime Macky Sall qui est au crépuscule que je vais quitter mon cher parti démocratique sénégalais. Ce n’est pas possible ! J’y reste et j’y serai toujours…»

«C’est Karim Wade qui a demandé à me rencontrer»

Très en verbe et dans une salle de l’hôtel de ville de Bignona archicomble, le patron des libéraux du Fogny a tenu également à apporter des précisions sur sa visite à Karim Wade en prison. «Il y’a trop de bruit autour de cette visite et pourtant je me suis imposé d’aller régulièrement voir Karim Wade qui est un frère, un camarade de parti avec qui nous avons beaucoup de choses en commun. C’est peut être le contexte actuel qui est à l’origine des différentes interprétations de ma visite. Je précise que c’est Karim Wade qui m’a appelé par l’intermédiaire de son avocat. Je me suis rendu en prison le vendredi et après discussions, je lui ai fait savoir que nous sommes tous en phase pour ces renouvellements du parti mais que nous devrions œuvrer à atténuer les tensions pour travailler à l’unité du parti, lui signifiant de me permettre de revenir lundi avec «les têtes brulées du parti». Chose faite à notre deuxième rencontre lorsque qu’avec le reste du groupe excepté Modou Diagne Fada qui avait voyagé, nous lui avons clairement signifié que son cas, sa candidature ne fait pas l’ombre de doute. Voilà en substance ce qui est ressorti de notre rencontre avec Karim Wade (…)», dixit Mamadou Lamine Keita qui reste convaincu que c’est un débat de principe qui est posé au sein du PDS. «Un parti dont l’après wade sera géré par notre génération parmi laquelle je suis partie intégrante», conclut l’ancien ministre de la Jeunesse et des Sports, qui a sonné le rappel des troupes ce week-end à Bignona sur fond de clarification de sa position de «groupe des frondeurs du Pds».
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