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Vélingara - Poursuivi pour viol et pédophilie: Un élève de Terminale a été blanchi, après deux ans passés en prison
Publié le samedi 20 juin 2015  |  Enquête Plus
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© Autre presse
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Aliou Boiro, âgé de 21 ans, a été relaxé, hier, par le tribunal régional de Kolda. Il comparaissait pour le présumé viol d’O. Diallo, une mineure qui souffre de crises d’épilepsie.

Aliou Boiro peut regretter d’avoir perdu deux années de sa vie, à croupir en prison pour un crime qu’il n’a pas commis. Il est sorti de prison, ce mercredi 17 juin, vers 14 heures, après avoir été blanchi par le tribunal régional de Kolda. Agé de 21 ans, il était élève en classe de Terminale au Lycée Chérif Samsidine Aïdara de Vélingara, en 2013, lorsqu’il a été arrêté pour viol et pédophilie sur une mineure de 13 ans souffrant de crises d’épilepsie. Mariama Thiam, mère de la victime, raconte : « En partant au marché, vers les coups de 10 heures, comme il n’y avait personne dans la maison, j’ai demandé à Aliou Boiro de surveiller ma fille, comme à l’accoutumée. C’est ainsi que je suis partie. A mon retour, les voisins m’ont informée de cette scène. » La dame poursuit avoir conduit sa fille à l’hôpital et, munie d’un certificat médical, a décidé de porter plainte contre Aliou Boiro.

A la barre, interrogée sur le nombre de fois qu’elle a eu des rapports sexuels avec le prévenu, la jeune fille, après avoir tergiversé, a laissé entendre que « c’était la 4ème fois ». Le président du tribunal a voulu savoir pourquoi elle n’avait rien dit à sa maman. « Parce qu’Aliou Boiro m’a demandé de ne pas dévoiler le secret. Sinon, il allait me tuer. » Telle a été sa réponse. Interrogé à son tour, Aliou Boiro a réitéré les propos tenus à l’enquête préliminaire. « Je révisais mes leçons tranquillement dans ma chambre. Soudain, j’ai entendu O. Diallo m’appeler depuis les toilettes où elle prenait son bain. » « Pourquoi avez-vous accepté d’aller la trouver dans les toilettes ?» a demandé le président. Le prévenu de répondre : « Parce que je ne savais pas de quoi il s’agissait. Mais je précise que je ne suis pas entré dans les toilettes. Elle m’a dit en souriant qu’elle voulait avoir un rapport sexuel avec moi. C’est ainsi que je l’ai insultée, avant de lui dire que je n’étais pas son égal.»

« Si la fillette a eu le courage de vous convoquer dans les toilettes pour faire l’amour avec elle, c’est qu’elle a l’habitude d’avoir des rapports sexuels avec vous Aliou Boiro ?» a repris le procureur. « Non ! Je ne l’ai pas touchée», s’est défendu l’élève. Ensuite, l’un des assistants du président du tribunal a lancé au prévenu : « En sachant que la fille pique des crises, vous avez joué sur sa faiblesse pour avoir des rapports sexuels avec elle ? » « Non », a rétorqué le mis en cause, avant d’ajouter : « Nous partageons la même cour. Mais je n’ai jamais su qu’elle était épileptique. »

Relaxe au bénéfice du doute

Son avocat Me Djiba a ensuite pris la parole pour demander au tribunal de le relaxer au bénéfice du doute. « Le tribunal, a dit l’avocat, ne peut pas se baser sur les simples déclarations de la partie civile pour condamner mon client. Il n’y a pas de preuves pouvant retenir Aliou Boiro dans les liens de la prévention. Car Mariama Thiam n’est témoin de rien du tout. Ce sont les voisins qui l’ont informé qu’Aliou Boiro était en train de discuter avec sa fille, et non en train de la violer. La mère, sans chercher à comprendre, s’est empressée d’amener sa fille à l’hôpital et a porté plainte contre mon client pour viol. » Des propos soutenus par le procureur qui a demandé la relaxe pure et simple de l’élève. « La mère de la victime dit avoir amené sa fille à l’hôpital, au moment des faits. Mais le certificat médical atteste que la victime a subi une perte ancienne de l’hymen. Donc, cela conclut qu’au moment des faits, Aliou Boiro n’a pas eu de rapports sexuels avec la fille », a conclu le ministère public.

Au regard de tous ces éléments, le tribunal régional de Kolda a décidé de relaxer le prévenu au bénéfice du doute.
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