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Retard de l’effectivité de la phase 2 de l’acte III: Taxawu Dakar "paie" les pots cassés
Publié le vendredi 19 juin 2015  |  Sud Quotidien
Khalifa
© aDakar.com par DF
Khalifa Sall, maire de la ville de Dakar




De Khalifa Sall (maire de Dakar), à Moussa Sy (Parcelles Assainies), en passant par Barthélémy Dias (Mermoz-Sacré Cœur), Alioune Ndoye (Dakar Plateau), etc., tous ne cessent de tirer à boulets rouges sur l’Acte III de la décentralisation. Issus tous de la coalition Taxawu Dakar, celle-là même qui a mis en déroute à Dakar la coalition gouvernementale Benno Bokk Yakaar (Bby) lors des dernières locales, ces derniers soutiennent que cet acte leur met les battons dans les roues. Des difficultés, nées de la mise en œuvre de cette réforme, confirmées même par le maire de la commune de Guédiawaye, Aliou Sall (Apr).

«Depuis que les populations nous ont renouvelé leur confiance aux élections locales du 29 juin, nous avons constaté que l’Etat central nous traite et nous parle en adversaires. Il a fini par installer une concurrence déloyale injustifiée avec des ministres qui s’érigent en maire ou en ministre de la ville qui veulent prendre nos prérogatives». Ces propos de Moussa Sy, maire de la commune des Parcelles Assainies, non moins membre de la coalition Taxawu Dakar, traduisent tant soit peu le ras-le-bol commun des maires issus de ladite coalition. En effet, à l’instar de ses collègues issus de la même coalition, à savoir Khalifa Sall, maire de Dakar et tête de file de cette coalition, Barthélémy Dias de Mermoz-Sacrée Cœur, tout comme Alioune Ndoye, édile de Dakar Plateau, etc., tous ne cessent de brocarder la réforme phare du chef de l’Etat, Macky Sall, à savoir l’Acte III de la décentralisation.

D’ailleurs, le frère du président, non moins maire de la commune de Guédiawaye, Aliou Sall, a même reconnu que «si une solution n’est pas trouvée, certaines collectivités locales seront en cessation de paiement». A son avis, ces problèmes que rencontrent les collectivités sont dus au retard de l’opérationnalisation de la phase 2 de l’Acte III, destiné au financement.

Alioune Ndoye et le manque d’assistance

Cependant, pas plus tard qu’avant-hier, mardi 16 juin, le maire de Dakar Plateau, Alioune Ndoye a déploré l’absence des forces de l’ordre sur les lieux au moment des opérations de désencombrement de la gare routière de Petersen. Cela, soutient-il, malgré les réunions de préparation tenues en prélude de l’opération, ainsi que les différentes lettres envoyées aux autorités compétentes. Enfonçant le clou, son collègue des Parcelles Assainies, Moussa Sy a indiqué que les forces de l’ordre auraient reçu des instructions de leurs supérieurs. Ainsi, il voit la main de l’Etat dans ce retard des forces de l’opération, occasionnant un incendie qui a emporté les marchandises des marchands ambulants.

Charges salariales, le casse-tête de Moussa SY

L’édile des Parcelles Assainies n’a de cesse fustigé l’acte III de la décentralisation. Une loi «scélérate» à ses yeux. Lors de l’assemblée générale des élus des 19 communes de Dakar la semaine dernière, Moussa Sy n’a pas manqué de révéler qu’à travers cette loi, l’Etat les empêche d‘accomplir la mission pour laquelle ils ont été élus. «Au moment où je vous parle, il y a des maires qui n’ont pas pu payer les salaires du mois de mai», fustige-t-il par rapport aux sérieux problèmes d’argent.

Pis, M. Sy a indiqué que les fonds de dotation, qui étaient autour de 254 millions, il y a quelques années, ont connu une baisse drastique jusqu’à 44 millions. Pour lui, la situation est «grave», tout en invitant ses collègues à réagir.

Barthlémy Dias en panne de fiscalité

Dans cette campagne de dénigrement de l’Acte III de décentralisation, le maire de Mermoz-Sacré Cœur, Barthlémy Dias n’a pas été en reste. De l’avis du député maire socialiste, «l’esprit de l’Acte III de la décentralisation était de faire de nos contrées, des territoires viables, fiables et rentables. Aujourd’hui, nous n’assistons à aucune fiabilité, aucune viabilité et à aucune rentabilité, mais plutôt à un sabotage structuré et orchestré». A l’en croire, les fonds de concours ne sont qu’une insulte faite à l’esprit de la l’Acte III, et qu’il n’est pas normal que la taxe de l’électricité consommée soit répartie entre les collectivités, tel que préconisé par le ministre de la décentralisation, Oumar Youm. Mieux, le fils de Jean Paul Dias (Bcg) estime que cette réforme est une erreur, dans la mesure où le foncier, dont devait bénéficier Sacré Cœur, se trouve entre les mains de la Sicap. Pis, soutient-il, la commune Mermoz-Sacrée Cœur ne dispose pas de marchés, pour pouvoir engranger d’autres recettes. D’où, selon lui, l’intérêt de retourner le texte au niveau de l’Assemblée nationale.

Blocage de l’emprunt obligataire, la goutte de trop pour Khalifa

Le blocage de l’emprunt obligataire de la ville de Dakar vient couronner le tout, sur les attaques acerbes que reçoivent l’Etat et l’acte III. En effet, nombreux sont ceux, surtout les proches du maire, à estimer que le blocage de cet emprunt n’est que la volonté manifeste du pouvoir de barrer la route à Khalifa Sall, à qui on prête des ambitions présidentielles. Ledit projet devait permettre à la ville de Dakar de mobiliser 20 milliards de F Cfa pour construire des espaces commerciaux qui vont être loués, afin de générer des ressources pour la mairie. Hormis ce bras de fer Etat-ville de Dakar, l’édile de la commune avait, depuis le début, alerté sur les problèmes qui pouvaient découler de cette décentralisation.
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