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Accusation de corruption contre les frondeurs: Wade clashe Fada...
Publié le jeudi 11 juin 2015  |  Enquête Plus
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© Agence de Presse Africaine par EAG
Après le verdict de la CREI, désolation et déception chez les partisans de Karim Wade
Dakar, le 24 mars 2015 - Le verdict est tombé sur le procès Karim Wade. Le fils de l`ex président Abdoulaye Wade a é té condamné à 6 ans de prison. Verdict qui a crée désolation et quelques scènes de violences vite maitrisées.




La rencontre d’hier entre le secrétaire général du Pds Me Abdoulaye Wade et Modou Diagne Fada a tourné au vinaigre. Et pour cause, Farba Senghor a accusé le président du Conseil départemental de Kébémer et ses camarades de corrompus à la solde de Macky Sall. Suffisant pour que les mis en cause boudent la réunion.



C’était parti pour une rencontre sans heurts ni incidents. Le maître des lieux avait donné un certain nombre de directives pour éviter d’éventuelles perturbations. Me Abdoulaye avait dès l’entame signalé que tous les perturbateurs seraient évacués de la salle. Mais il en a fallu de peu que l’électricité s’enflamme dans l’air et que les mots volent bas. Hier, la réunion entre les frondeurs et le Secrétaire général du Parti démocratique sénégalais (Pds), tenue à Fan Résidence, a connu une autre tournure. Tout a commencé quand Ibrahima Diouf Niokhabaye a pris la parole.

Dans son speech, le libéral a dénoncé l’exportation du débat interne sur la place publique. Des voix ont alors fusé dans les rangs des frondeurs pour justifier cette démarche. Ensuite, c’est au tour de l’ancien ministre Farba Senghor de dérouler comme à son habitude. ‘’Ce que Diagne Fada et ses camarades font est de la tricherie. Tout le monde sait qu’ils sont de connivence avec le Président Macky Sall, ils se voient en cachette. Il paraît même que Fada a reçu de l’argent du chef de l’Etat pour détruire notre parti’’, accuse Farba d’une voix cassée. Un mot de trop qui fera sortir les ‘’frondeurs’’ de leurs gonds. Il s’ensuit alors un brouhaha indescriptible. Modou Diagne Fada, Fatou Thiam et autres ont simplement quitté la salle, laissant celle-ci à moitié vide.

Quelques heures avant, rien ne laissait présager un tel scénario. Vêtue d’une tenue traditionnelle de couleur verte, Diagne Fada affichait une sérénité. S’adressant au secrétaire général du Pds, le président du groupe parlementaire des libéraux déclare : ‘’Nous sommes tes fils, des militants qui ont appris à faire de la politique grâce à toi. Mais aujourd’hui, une restructuration de notre parti s’impose, certains de nos dirigeants ont transhumé tandis que d’autres ne sont plus de ce monde.’’ Très en verve devant son mentor, il poursuit : ‘’Notre objectif n’est pas de diviser le parti et nous n’envisageons pas non plus de faire la politique en dehors du Pds.’’

Si le président du Conseil départemental de Kébémer s’est voulu diplomate et conciliant dans ses propos, Alioune Badara Sarr, porte-parole des ‘’frondeurs’’, a par contre adopté un ton plus virulent. ‘’Nous avons tous participé à bâtir ce parti mais qu’on se dise la vérité, il n’y a plus de débats d’idées dans les comités directeurs. Pis, ceux-ci se font par affinité, et ne servent plus de cadre de dialogue. Nos structures ne marchent plus’’, croit savoir M Sarr. Dans sa foulée, il soutient que l’urgence est de revenir à l’orthodoxie dans les comités directeurs car lui et ses camarades soutiennent la candidature de Karim Wade mais exigent un parti fort et conquérant. Aussi, Fada et ses camarades recommandent-ils à l’ancien président de la République de prendre sa retraite et de laisser la jeune génération continuer la lutte.

Wade : ‘’Que personne ne vienne me dire que je dois prendre ma retraite !’’

Dans sa prise de parole, Wade a déclaré que le repos n’est pas conforme à sa doctrine. ‘’Je ne suis pas prêt à me reposer ; que personne ne vienne me le demander !’’ a t-il recadré. Il n’empêche que le pape du Sopi a salué l’initiative de ses militants qui visent, dit-il, à améliorer le Parti démocratique sénégalais (Pds). ‘’Nous avons le plus grand parti politique du pays et je continuerai à vous conseiller jusqu’à la réélection d’un président libéral’’, déclare-t-il. Toutefois, il précise : ‘’Avant de livrer votre projet à la presse, vous deviez commencer par m’en parler. Mes portes vous ont toujours été ouvertes.‘’ Après cette remarque, Diagne Fada de dire : ‘’On a commencé à nous dénigrer à l’intérieur et nous avons utilisé la presse pour nous défendre.’’

‘’Je continue à verser des salaires’’

S’adressant toujours à ses frères de parti, Wade déclare : ‘’Nul d’entre vous ne subventionne le parti, je continue à verser mensuellement des salaires.’’ Par conséquent, il estime qu’il doit être déchargé de ce fardeau car les militants doivent être en mesure de prendre en charge le parti.

ABDOULAYE WADE, SECRETAIRE GENERAL DU PDS

‘’Je demande à Diagne Fada de jurer sur le Coran, qu’il n’a rien reçu de Macky Sall’’

‘’Je suis très fier de mon parti libéral et démocrate. Nous ne sommes pas un parti sans débat et le consensus passe forcément par le dialogue. J’ai reçu un mémorandum de Mamadou Diagne Fada pour solliciter une audience mais j’ai voulu le faire en public car je ne reçois personne en aparté. Ils n’ont pas voulu entendre et répondre à certaines allégations. En politique, il faut savoir recevoir des attaques et savoir se défendre. Je demande à Diagne Fada de jurer sur le Coran pour justifier qu’il n’a rien reçu de Macky Sall. Certains militants ont confirmé que Fada leur a proposé de l’argent pour qu’ils rejoignent le camp des frondeurs. Abdoulaye Faye est chargé de mener une enquête sur cette affaire. Ils ont sûrement créé cet incident pour esquiver la question. Ce débat est définitivement clos, je ne vais plus permettre que des personnes viennent troubler le parti. Fada et ses camarades ont donné une mauvaise image du Pds, uniquement pour faire plaisir à Macky Sall.’’

HABIBATOU TRAORE (STAGIAIRE)

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... Qui dénonce les “faucons de FannRésidence” et maintient sa dynamique

Les initiateurs du mémorandum pour la refondation du Pds à travers un renouvellement de ses instances de base restent déterminés dans leur combat. Leur dirigeant le plus en vue, Modou Diagne Fada, a réaffirmé hier lors d’une conférence de presse tenue à son domicile de Sicap Foire qu’ils feront face aux opposants à leur démarche, après la rencontre avortée avec le secrétaire général du Pds, Me Wade, à son domicile de Fann-Résidence.



Le président du groupe libéral au Parlement a dénoncé ‘’les faucons d’alors du palais de la République devenus les faucons de Fann-Résidence’’. Entouré par une foule de militants libéraux, il a révélé que leur rencontre d’hier avec l’ancien président de la République a avorté en raison du comportement de ces fameux ‘’faucons’’. Sans les citer, il a fait allusion aux anciens ministres Farba Senghor, Samuel Sarr, Babacar Gaye et l’ancien patron du groupe libéral à la Place Soweto, Doudou Wade.

Les rédacteurs du ‘’ mémorandum du 1er juin’’ ont encore réitéré leur position de ne pas vouloir tenter un parricide. Mieux, ils ont insisté pour dire qu’ils ne s’insurgeaient pas contre la désignation de Karim Wade comme candidat du Pds. Mais pour Diagne Fada, le format de la rencontre avec Me Wade, ‘’élaboré pour saboter’’, ne pouvait permettre une discussion sereine. Ils ont quitté la salle d’audience de la résidence du président à la retraite après avoir subi ‘’des injures, des accusations de corruption et de tricherie’’ de la part de ‘’certains présents qui avaient décidé de rendre la rencontre intenable’’.

Selon Modou Diagne Fada, après les accusations de corruption et de collusion avec le pouvoir, ils ne pouvaient en même temps assister aux assauts subis par certains membres de la délégation de refondateurs qui avaient pourtant reçu les félicitations de Me Wade pour leur texte, même s’il a déploré ‘’la méthode’’. Selon le président du conseil départemental de Kébémer, ‘’cela allait se terminer par une bagarre. Nous avons préféré partir car même des nervis avaient été pré-positionnés aux alentours de la résidence du président Wade. Nous sommes des gentlemen et étions venus pour parler de questions sérieuses’’, a ajouté Diagne Fada.

Il avait à ses côtés le doyen Baïdy Sèye, maire d’arrondissement à Guédiawaye, Abdou Khafor Touré, le député Ndèye Sokhna Thiam, le cadre libéral Pascal Badji, Pape Birame Ndiaye (ancien député et ex-Dg de la Pna. ‘’Nous continuons le combat et restons au Pds’’, a ajouté l’ancien patron de l’Ujtl qui s’est dit ‘’amer et déçu’’ par la tournure des événements.

‘’Nous allons continuer le combat à l’interne’’

Revenant sur les raisons de leur initiative de refondation, Modou Diagne Fada a souligné un paradoxe : ‘’Après 26 ans d’opposition, nous avons exercé le pouvoir pendant seulement 12 ans alors que nous aurions dû en faire au moins 30 en raison du bilan de la présidence de Me Wade. C’est parce qu’on ne s’est plus occupé du fonctionnement interne du parti depuis les renouvellements de 1996. C’est la preuve que le Pds n’était plus là ! Nous étions pris par nos charges étatiques de sorte que nous avons omis de penser au parti. Le Pds intrinsèquement pris ne peut pas gagner des batailles électorales dans ces conditions. Beaucoup de responsables ont quitté le parti ou ont été rappelés à Dieu. Mais ils n’ont pas été remplacés alors qu’ils étaient à la tête de sections et de fédérations. Aujourd’hui, des élus et bien élus ne sont pas à la tête des instances de base de leur localité alors qu’ils sont d’une représentativité réelle. Les renouvellements sont une nécessité si on veut remettre le Pds en ordre de bataille’’.

Tout en disant son accord de principe pour une nouvelle rencontre avec Me Wade, ‘’dans un format adéquat’’, Modou Diagne Fada a promis de continuer le combat à l’interne. Sur les accusations de corruption et de collusion avec le président Macky Sall, il a souligné la qualité de son parcours politique : ‘’En 1988, nous étions à la tête de 50 000 personnes en tant que dirigeant du mouvement étudiant, sans véhicule, ni salaire à espérer. Pourtant, nous étions le fer de lance de l’opposition au Ps. Corruption ? Ce qu’Abdou Diouf n’a pas réussi à faire avec nous, je ne pense pas que Macky Sall puisse le faire’’, a-t-il précisé. Non sans menacer d’une plainte devant la justice quiconque répéterait de telles accusations à son endroit.
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