Accueil    MonKiosk.com    Sports    Business    News    Femmes    Pratiques    Le Mali    Publicité
aDakar.com NEWS
Comment

Accueil
News
Société
Article
Société

Convoquée par le juge d’instruction de la CREI, hier: Aida Ndiongue passe de la liberté provisoire au contrôle judiciaire
Publié le lundi 8 juin 2015  |  Enquête Plus
Aïda
© Autre presse par DR
Aïda Ndiongue, ex-sénatrice




En plaçant l’ex-sénatrice libérale sous contrôle judiciaire, la commission d’instruction de la Cour de répression de l’enrichissement (CREI) est revenue hier sur la liberté provisoire qu’elle lui avait accordée.



Aïda Ndiongue n’a pas encore fini de savourer sa relaxe par le tribunal correctionnel de Dakar qu’une autre décision de justice s’abat sur elle. Depuis hier, elle fait l’objet d’un second contrôle judiciaire, après celui infligé, il y a deux ans, par le doyen des juges d’instruction dans le présumé détournement des produits phytosanitaires. La commission d’instruction de la Cour de répression de l’enrichissement illicite (CREI) a pris la mesure, à la suite du réquisitoire du parquet spécial. Après son inculpation pour enrichissement illicite, le 28 avril 2014, Aïda Ndiongue avait été mise en liberté provisoire. Le parquet spécial avait requis le mandat de dépôt, mais la commission d’instruction ne l’avait pas suivi, surtout que l’ex-sénatrice libérale était déjà en prison, dans le cadre de l’affaire des tentes, bâches et motopompes destinées au plan Jaxaay.

Après sa relaxe, le 28 mai dernier, le parquet spécial a fait un nouveau réquisitoire pour demander que la liberté provisoire soit modifiée en contrôle judiciaire. Comme argumentaire, le Procureur spécial, Cheikh Tidiane Mara souligne que la demande de modification est liée au fait qu’Aida Ndiongue, une fois relaxée, n’est plus à la disposition de la justice, parce que n’étant plus sous mandat de dépôt. La commission d’instruction l’a suivi. Ainsi, à partir de lundi prochain, Aïda Ndiongue ne pourra pas sortir du territoire, sans l’autorisation au préalable de la CREI. Elle devra également, à partir de lundi prochain, se présenter tous les 15 jours au greffe de la CREI pour signer le registre de présence.

Le parquet voulait une signature hebdomadaire

D’ailleurs, à en croire Me Mbaye Jacques Ndiaye, le parquet spécial voulait des mesures beaucoup plus restrictives. Cheikh Tidiane Mara voulait que la libérale se présente toutes les semaines au greffe et non tous les 15 jours. Pour l’interdiction de sortie, il voulait également qu’elle concerne même l’intérieur du pays. En d’autres termes, il avait demandé qu’Aïda Ndiongue soit assujettie à une autorisation pour sortir de Dakar et voyager dans les régions. Cette mesure prise par la CREI met les avocats de la libérale dans tous leurs états. Ils la qualifient ‘’d’acharnement’’. Me Seydou Diagne se demande comment une seule personne peut faire l’objet de deux contrôles judicaires. Selon lui, la mesure ‘’ne se justifie pas en droit, mais montre l’acharnement du parquet de la république et celui de l’Etat du Sénégal sur un citoyen ou simple un adversaire politique’’.

D’après les explications de Me Mbaye Jacques Ndiaye, l’illégalité se trouve dans le fait que la mesure est prise au-delà du délai de six mois prévu pour l’instruction, en matière d’enrichissement illicite. ‘’Quoique pas lourde, je considère la mesure irrégulière, car aucun texte ne permet à la Commission de proroger son information’’, martèle l’avocat. Face à cette nouvelle donne, les avocats ne comptent pas baisser les bras. Ils promettent de se concerter ‘’très vite’’ pour le respect de l’intégrité des droits de leur cliente. ‘’J’exhorte la Commission de finir vite son enquête, car je veux qu’on laisse Aïda en paix’’, ajoute Me Ndiaye.
Commentaires